A trois jours des élections des 15 membres du bureau exécutif de la Ligue maronite la tension est à son paroxysme et les listes se multiplient.
Après celle du «renouveau maronite», présidée par M. Neemtallah Abi Nasr, deux nouvelles ont vu officiellement le jour hier. La première est présidée par M. Pierre Hélou et elle a pour slogan «Une ligue pour les maronites et pour le Liban»; la seconde présidée par M. Joy Tabet, se veut «La liste de la décision maronite libre». De même, l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats au Liban-Nord, M. Jean Harb, a annoncé sa candidature sur le thème «Un candidat libre pour une ligue libre»... Mais, comme l’a fait remarquer M. Hélou, au cours d’une conférence de presse tenue à son domicile, les slogans des divers candidats sont pratiquement les mêmes puisqu’ils s’inspirent des mêmes principes et se donnent pour programme l’exhortation apostolique. «C’est pourquoi, ajoute M. Hélou, il ne faudra pas choisir des promesses — qui durent ce que durent les campagnes électorales — mais des candidats crédibles qui sachent inspirer confiance aux maronites».
Entouré des 14 membres de sa liste, l’ancien député et ancien ministre, M. Pierre Hélou, rappelle ainsi aux journalistes et aux «supporters» présents, sa longue carrière politique «sans tâche», fidèle aux mêmes principes d’intégrité, d’ouverture et de respect des droits de tous. C’est même cette longue carrière qui lui a valu d’être surnommé, par son rival, M. Abi Nasr «de politicien à la retraite». Avec humour, M. Hélou répond: «Je suis peut-être à la retraite, mais j’ai sans doute beaucoup d’expérience et je mets mes 25 ans de vie politique au service de la Ligue. Ajoutez à cela l’expérience de mes compagnons et je crois, qu’à nous tous, nous sommes en mesure de répondre aux aspirations des maronites et de faire de la Ligue un instrument de travail efficace et dynamique».
D’autres rivaux l’accusent d’être le candidat du pouvoir. Et là, M. Hélou ne peut s’empêcher de sourire. «Si je l’étais, je ne serais pas à la retraite». Il se reprend et répond sérieusement: «Les échéances électorales au sein de la Ligue sont différentes du scrutin législatif. On ne peut pas utiliser les mêmes slogans et les étiquettes traditionnelles ne s’appliquent pas. Je ne crois pas que le corps électoral au sein de la Ligue se laisse prendre à ce genre de pièges. Maintenant, ceux qui m’accusent d’être le candidat du pouvoir, font allusion à ma rencontre avec le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui. Mais je dois dire, à ce sujet, que je me suis rendu à Baabda parce que j’estime qu’il est de mon devoir d’informer les personnalités maronites de ma candidature».
S’il n’est pas un candidat du pouvoir, a-t-il le sentiment que le président du conseil travaille contre lui, dans ces élections? «Non, répond M. Hélou. En réalité, je ne me sens ni appuyé ni combattu et je souhaite que le pouvoir n’intervienne pas dans ces élections. J’ai d’ailleurs émis le même souhait auprès du patriarche maronite, Mgr Sfeir. Nous souhaitons des élections libres, et, en conclusion, j’en appelle à la conscience des électeurs. Avec mes compagnons, nous avons voulu proposer une dynamisation de la Ligue, un projet qui puisse en faire une institution de rassemblement pour les maronites et, à partir de là, pour tout le Liban. Nous sommes donc une équipe homogène, crédible et nos principes sont ceux de l’exhortation, notamment la participation, l’égalité de droits (qui se réalise entre autres par le retour des déplacés et par une attention accrue accordée au dossier social), l’équilibre politique et l’ouverture dans le dialogue constructif».
L’ancien bâtonnier, M. Michel Khattar, candidat à la vice-présidence de la Ligue sur la liste Hélou, prend alors la parole pour déclarer, qu’à son avis, les électeurs (934, selon les dernières estimations) ne sont pas naïfs. «Il ne faut pas les sous-estimer et croire qu’ils peuvent avaler n’importe quoi...»
Avant de lever la séance, M. Hélou explique son programme, en insistant sur la nécessité de renforcer la solidarité entre les Libanais et les maronites en général. Il lance encore une phrase. «Je ne m’étendrai pas sur les principes et les promesses. Tout ce que je voudrais dire, c’est que les électeurs me connaissent. Mon passé parle pour moi. Par contre, avec les autres candidats, c’est peut-être un saut dans l’inconnu. Or, je ne sais si nous pouvons encore nous permettre de l’aventurisme...» M. Hélou conclut en affirmant que, selon lui, l’existence de plusieurs listes est un signe de vitalité.
Le programme de
Joy Tabet
Au moment où M. Hélou prononce ces paroles, au siège du syndicat des rédacteurs à Achrafieh, M. Joy Tabet annonce sa propre liste pour les élections au sein de la Ligue.
Sur le thème de «la liste de la décision maronite libre», M. Tabet a voulu se doter d’un programme «coup de poing» qui, selon lui, devrait séduire un électorat aspirant au changement. Dans le communiqué officiel, il développe ainsi des thèmes qui ont fait couler beaucoup d’encre, insistant notamment sur le pluralisme culturel, «en particulier entre les deux grandes civilisations chrétienne et musulmane», tout en préconisant une «ouverture sur toutes les autres civilisations dans le monde». M. Tabet parle aussi de la défense des droits de l’homme, de l’attachement à l’indépendance et à la souveraineté du Liban, de la préservation du Liban, comme patrie définitive de ses fils, résidents ou émigrés. La liste de M. Tabet regroupe des figures jeunes, proches des courants politiques qui ont joué un rôle sur la scène chrétienne à une certaine époque.
M. Tabet développe ensuite les grandes lignes de son action qui sera orientée dans quatre directions: le Liban et l’étranger, les émigrés, le domaine social et les grandes questions nationales, dont la loi d’amnistie, jugée déséquilibrée, la réconciliation nationale, la libération des détenus libanais dans des prisons non libanaises... Il préconise enfin la transformation du siège de la Ligue en «véritable maison des maronites» qui s’appellerait d’ailleurs «la maison de Maroun».
Jean Harb et la
démocratie
L’ancien bâtonnier au Liban-Nord, M. Jean Harb, dans une conférence de presse tenue au siège du syndicat de la presse, expose à son tour son programme axé sur la réunification des rangs maronites, l’attachement à la terre et l’application de l’exhortation apostolique.
Après une courte présentation faite par le président du syndicat M. Mohamed Baalbacki qui déclare notamment que les élections au sein de la Ligue intéressent tous les Libanais, M. Harb explique qu’il est «un candidat libre pour des élections libres». Il précise ensuite qu’il n’a aucune coloration partisane ou politique et qu’il croit simplement en la nécessité de dynamiser la Ligue. «Je crois aussi dans la démocratie, qui doit commencer au niveau de l’individu pour se propager au groupe».
Il rappelle que la Ligue maronite regroupe des intellectuels, des députés, des ministres, des magistrats, des officiers, des ingénieurs, des universitaires, bref des personnalités d’un niveau culturel élevé, qui connaissent donc le vrai sens de la démocratie.
M. Harb, qui se présente en individuel, affirme qu’il n’est pas nécessaire d’élire une liste entière et que le panachage est «le symbole de l’exercice du choix».
Face à toutes ces conférences de presse, M. Neemtallah Abi Nasr ne pouvait rester silencieux. Dans une déclaration faite hier, il se déclare confiant dans l’issue des élections, affirmant que sa liste et son programme ont été très bien accueillis par le corps électoral. Selon lui, pour la première fois, des représentants de plusieurs courants chrétiens jadis ennemis se retrouvent au sein d’une même liste, dans le but de former une équipe de travail homogène. «Ma liste n’est ni aouniste, ni F.L. ni PNL, ni modérée. Elle est le résultat de longs efforts de conciliation et elle s’est donné pour objectif de rétablir l’équilibre au sein de l’Etat, de veiller à l’application de la Constitution et de travailler dans l’intérêt national...»
Comme on le voit, les élections au sein de la Ligue maronite sont entrées dans la phase des surenchères. La bataille est à son paroxysme et, dimanche, 934 électeurs auront le mot de la fin.
La liste Pierre Hélou:
Président: Pierre Hélou
Vice-président: Michel Khattar
Membres: Antoine Barakat, Antoine Ghossein, Georges Hayeck, Joseph Zaccour, Hareth Chéhab, Hafez Zaccour, Khattar Chebli, Khalil Karam, Rachad Salamé, Rachid Jalkh, Robert Abou Abdallah, Fouad Boustany et Fadi Komair.
La liste Joy Tabet
Président: Joy Tabet
Vice-président: Georges Haroun
Membres: Antoine Abou Arab, Louis Abou Zeid, Georges Abou Saab, Michel Abi Nader, Ghanem Elias, Samir Harb, Farid Khoury, Maroun Kholi, Joseph Sfeir, Roland Adwane et Albert Najm.
Après celle du «renouveau maronite», présidée par M. Neemtallah Abi Nasr, deux nouvelles ont vu officiellement le jour hier. La première est présidée par M. Pierre Hélou et elle a pour slogan «Une ligue pour les maronites et pour le Liban»; la seconde présidée par M. Joy Tabet, se veut «La liste de la décision maronite libre». De même, l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats au Liban-Nord, M. Jean Harb, a annoncé sa candidature sur le thème «Un candidat libre pour une ligue libre»... Mais, comme l’a fait remarquer M. Hélou, au cours d’une conférence de presse tenue à son domicile, les slogans des divers candidats sont pratiquement les mêmes puisqu’ils s’inspirent des mêmes principes et se donnent pour programme l’exhortation apostolique. «C’est pourquoi, ajoute M. Hélou, il ne faudra pas choisir des promesses — qui durent ce que durent les campagnes électorales — mais des candidats crédibles qui sachent inspirer confiance aux maronites».
Entouré des 14 membres de sa liste, l’ancien député et ancien ministre, M. Pierre Hélou, rappelle ainsi aux journalistes et aux «supporters» présents, sa longue carrière politique «sans tâche», fidèle aux mêmes principes d’intégrité, d’ouverture et de respect des droits de tous. C’est même cette longue carrière qui lui a valu d’être surnommé, par son rival, M. Abi Nasr «de politicien à la retraite». Avec humour, M. Hélou répond: «Je suis peut-être à la retraite, mais j’ai sans doute beaucoup d’expérience et je mets mes 25 ans de vie politique au service de la Ligue. Ajoutez à cela l’expérience de mes compagnons et je crois, qu’à nous tous, nous sommes en mesure de répondre aux aspirations des maronites et de faire de la Ligue un instrument de travail efficace et dynamique».
D’autres rivaux l’accusent d’être le candidat du pouvoir. Et là, M. Hélou ne peut s’empêcher de sourire. «Si je l’étais, je ne serais pas à la retraite». Il se reprend et répond sérieusement: «Les échéances électorales au sein de la Ligue sont différentes du scrutin législatif. On ne peut pas utiliser les mêmes slogans et les étiquettes traditionnelles ne s’appliquent pas. Je ne crois pas que le corps électoral au sein de la Ligue se laisse prendre à ce genre de pièges. Maintenant, ceux qui m’accusent d’être le candidat du pouvoir, font allusion à ma rencontre avec le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui. Mais je dois dire, à ce sujet, que je me suis rendu à Baabda parce que j’estime qu’il est de mon devoir d’informer les personnalités maronites de ma candidature».
S’il n’est pas un candidat du pouvoir, a-t-il le sentiment que le président du conseil travaille contre lui, dans ces élections? «Non, répond M. Hélou. En réalité, je ne me sens ni appuyé ni combattu et je souhaite que le pouvoir n’intervienne pas dans ces élections. J’ai d’ailleurs émis le même souhait auprès du patriarche maronite, Mgr Sfeir. Nous souhaitons des élections libres, et, en conclusion, j’en appelle à la conscience des électeurs. Avec mes compagnons, nous avons voulu proposer une dynamisation de la Ligue, un projet qui puisse en faire une institution de rassemblement pour les maronites et, à partir de là, pour tout le Liban. Nous sommes donc une équipe homogène, crédible et nos principes sont ceux de l’exhortation, notamment la participation, l’égalité de droits (qui se réalise entre autres par le retour des déplacés et par une attention accrue accordée au dossier social), l’équilibre politique et l’ouverture dans le dialogue constructif».
L’ancien bâtonnier, M. Michel Khattar, candidat à la vice-présidence de la Ligue sur la liste Hélou, prend alors la parole pour déclarer, qu’à son avis, les électeurs (934, selon les dernières estimations) ne sont pas naïfs. «Il ne faut pas les sous-estimer et croire qu’ils peuvent avaler n’importe quoi...»
Avant de lever la séance, M. Hélou explique son programme, en insistant sur la nécessité de renforcer la solidarité entre les Libanais et les maronites en général. Il lance encore une phrase. «Je ne m’étendrai pas sur les principes et les promesses. Tout ce que je voudrais dire, c’est que les électeurs me connaissent. Mon passé parle pour moi. Par contre, avec les autres candidats, c’est peut-être un saut dans l’inconnu. Or, je ne sais si nous pouvons encore nous permettre de l’aventurisme...» M. Hélou conclut en affirmant que, selon lui, l’existence de plusieurs listes est un signe de vitalité.
Le programme de
Joy Tabet
Au moment où M. Hélou prononce ces paroles, au siège du syndicat des rédacteurs à Achrafieh, M. Joy Tabet annonce sa propre liste pour les élections au sein de la Ligue.
Sur le thème de «la liste de la décision maronite libre», M. Tabet a voulu se doter d’un programme «coup de poing» qui, selon lui, devrait séduire un électorat aspirant au changement. Dans le communiqué officiel, il développe ainsi des thèmes qui ont fait couler beaucoup d’encre, insistant notamment sur le pluralisme culturel, «en particulier entre les deux grandes civilisations chrétienne et musulmane», tout en préconisant une «ouverture sur toutes les autres civilisations dans le monde». M. Tabet parle aussi de la défense des droits de l’homme, de l’attachement à l’indépendance et à la souveraineté du Liban, de la préservation du Liban, comme patrie définitive de ses fils, résidents ou émigrés. La liste de M. Tabet regroupe des figures jeunes, proches des courants politiques qui ont joué un rôle sur la scène chrétienne à une certaine époque.
M. Tabet développe ensuite les grandes lignes de son action qui sera orientée dans quatre directions: le Liban et l’étranger, les émigrés, le domaine social et les grandes questions nationales, dont la loi d’amnistie, jugée déséquilibrée, la réconciliation nationale, la libération des détenus libanais dans des prisons non libanaises... Il préconise enfin la transformation du siège de la Ligue en «véritable maison des maronites» qui s’appellerait d’ailleurs «la maison de Maroun».
Jean Harb et la
démocratie
L’ancien bâtonnier au Liban-Nord, M. Jean Harb, dans une conférence de presse tenue au siège du syndicat de la presse, expose à son tour son programme axé sur la réunification des rangs maronites, l’attachement à la terre et l’application de l’exhortation apostolique.
Après une courte présentation faite par le président du syndicat M. Mohamed Baalbacki qui déclare notamment que les élections au sein de la Ligue intéressent tous les Libanais, M. Harb explique qu’il est «un candidat libre pour des élections libres». Il précise ensuite qu’il n’a aucune coloration partisane ou politique et qu’il croit simplement en la nécessité de dynamiser la Ligue. «Je crois aussi dans la démocratie, qui doit commencer au niveau de l’individu pour se propager au groupe».
Il rappelle que la Ligue maronite regroupe des intellectuels, des députés, des ministres, des magistrats, des officiers, des ingénieurs, des universitaires, bref des personnalités d’un niveau culturel élevé, qui connaissent donc le vrai sens de la démocratie.
M. Harb, qui se présente en individuel, affirme qu’il n’est pas nécessaire d’élire une liste entière et que le panachage est «le symbole de l’exercice du choix».
Face à toutes ces conférences de presse, M. Neemtallah Abi Nasr ne pouvait rester silencieux. Dans une déclaration faite hier, il se déclare confiant dans l’issue des élections, affirmant que sa liste et son programme ont été très bien accueillis par le corps électoral. Selon lui, pour la première fois, des représentants de plusieurs courants chrétiens jadis ennemis se retrouvent au sein d’une même liste, dans le but de former une équipe de travail homogène. «Ma liste n’est ni aouniste, ni F.L. ni PNL, ni modérée. Elle est le résultat de longs efforts de conciliation et elle s’est donné pour objectif de rétablir l’équilibre au sein de l’Etat, de veiller à l’application de la Constitution et de travailler dans l’intérêt national...»
Comme on le voit, les élections au sein de la Ligue maronite sont entrées dans la phase des surenchères. La bataille est à son paroxysme et, dimanche, 934 électeurs auront le mot de la fin.
La liste Pierre Hélou:
Président: Pierre Hélou
Vice-président: Michel Khattar
Membres: Antoine Barakat, Antoine Ghossein, Georges Hayeck, Joseph Zaccour, Hareth Chéhab, Hafez Zaccour, Khattar Chebli, Khalil Karam, Rachad Salamé, Rachid Jalkh, Robert Abou Abdallah, Fouad Boustany et Fadi Komair.
La liste Joy Tabet
Président: Joy Tabet
Vice-président: Georges Haroun
Membres: Antoine Abou Arab, Louis Abou Zeid, Georges Abou Saab, Michel Abi Nader, Ghanem Elias, Samir Harb, Farid Khoury, Maroun Kholi, Joseph Sfeir, Roland Adwane et Albert Najm.
A trois jours des élections des 15 membres du bureau exécutif de la Ligue maronite la tension est à son paroxysme et les listes se multiplient.Après celle du «renouveau maronite», présidée par M. Neemtallah Abi Nasr, deux nouvelles ont vu officiellement le jour hier. La première est présidée par M. Pierre Hélou et elle a pour slogan «Une ligue pour les maronites et pour le...
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