Le parquet militaire engage des poursuites contre 22 personnes dans l'affaire d'Amroussiyé

Le commissaire du gouvernement près du tribunal militaire, M. Nasri Lahoud a engagé hier des poursuites contre 8 personnes arrêtées et 14 autres en fuite dans l’affaire de l’incendie criminel de l’incinérateur de Amroussiyé, jeudi dernier.
On se souvient que dans la nuit de jeudi à vendredi et alors que le ministre de l’Environnement, M. Akram Chehayeb, annonçait au cours d’un entretien télévisé la remise en fonctionnement dudit incinérateur, des inconnus armés se sont précipités sur les lieux pour y mettre le feu. Les attaquants ont lancé des bouteilles enflammées en direction des réservoirs de carburants de l’usine et tiré sur les éléments des FSI et sur les pompiers venus pour éteindre le feu. Aussitôt, les autorités compétentes ont entamé leurs investigations pour tenter de retrouver les coupables et plusieurs personnes ont été arrêtées pour les besoins de l’enquête.
Si un grand nombre d’habitants de Hay el-Selloum avaient participé à l’opération qui avait pris des allures d’émeute, les services de sécurité ont surtout recherché ceux qui ont dirigé les attaques et ont pillé l’incinérateur (notamment les générateurs, les câbles électriques et les appareils électroniques). Les huit personnes arrêtées sont Ali Mouflah, Mehdi Salhab, Haytham Awad, Khodr Sawan, Omar Hani, Ayad Achkar, Mohamed Zein et Hicham Yaghi. Les forces de sécurité ont d’ailleurs retrouvé chez elles du matériel volé qu’elles ont aussitôt restitué à la direction de l’incinérateur. Le dossier est désormais entre les mains du premier juge d’instruction militaire, M. Riad Talih.
Enfin, M. Lahoud a porté plainte contre un sergent et deux caporaux des FSI, Moufid Bahri, Ali Jezzini et Ali Zaarour, coupables d’avoir, par négligence, facilité la fuite du prisonnier Hussein Mrad, détenu à la prison de l’hôpital de Aïn el-Héloué. Mrad avait été admis à l’hôpital à la suite d’une blessure par balle à la jambe droite, alors qu’il purgeait une peine de 7 ans de prison pour trafic de drogue. Mrad a pu fuir grâce à la complicité de plusieurs de ses compagnons qui lui avaient fourni une petite scie qui lui a permis d’ôter les barreaux de la salle de bain jouxtant sa cellule. M. Lahoud a d’ailleurs engagé des poursuites contre Mrad et ses complices. Et ce dossier a lui aussi été déféré devant le premier juge d’instruction militaire, M. Talih.