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Actualités - CHRONOLOGIE

Il a reçu Arafat à l'Elysée , hier Chirac : le blocage au P.O. une menace pour l'Europe et les USA Le président français évoque le risque d'actes terroristes incontrôlables

Le président français Jacques Chirac a évoqué hier les risques d’«actes terroristes incontrôlables» qui auraient pour conséquence de «déstabiliser la région (le Proche-Orient), les Etats-Unis et l’Europe», à l’issue d’un entretien avec le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat à Paris.
«Les Français sont très inquiets des réactions qui pourraient se produire à la suite de ce blocage (des pourparlers de paix), et qui pourraient mettre en œuvre des actes terroristes incontrôlables qui auraient pour conséquence de déstabiliser non seulement la région, mais également les Etats-Unis et l’Europe», a affirmé M. Chirac.
«L’espoir dans la paix est une idée qui meurt dans l’esprit des gens», a ajouté M. Chirac citant les propos du négociateur palestinien et ministre des Collectivités locales, Saëb Erakat, qui assistait à l’entretien.
Qualifiant de «très justes» ces propos, M. Chirac a ajouté: «C’est terrible, comme phrase, et ça correspond à une réalité. Et tout peut arriver si cette idée meurt».
«La collectivité internationale, les Palestiniens et les Israéliens avaient planté la graine de la paix et, tout d’un coup, on a l’impression qu’on a cessé de l’arroser, que tout s’arrête. Alors l’espoir disparaît et les risques sont immenses».
Le président français a estimé qu’il appartenait «aussi bien aux Etats-Unis qu’à l’Europe de tout faire pour remettre le processus de paix sur les rails et convaincre les deux parties qu’elles doivent tenir les engagements qu’elles ont pris, notamment à Oslo et à Taba», où ont été signés les accords entre l’Autorité palestinienne et le gouvernement travailliste israélien de l’époque.
«On ne sortira pas de la difficulté, on courra les plus grands dangers, si on ne poursuit pas les engagements que l’on avait pris à cette occasion et qui sont la seule voie pour la paix».
M. Arafat, qui a rencontré l’après-midi le premier ministre Lionel Jospin, a pour sa part mis en cause «l’entêtement» du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu dans la suspension des pourparlers de paix depuis la mi-mars.
Ces pourparlers sont interrompus depuis le feu vert donné par le gouvernement Netanyahu à la construction d’une nouvelle colonie juive à Jérusalem-Est.
Le dirigeant palestinien a souligné «la détermination de M. Chirac à sauver le processus de paix, à le protéger, et lui donner un nouvel élan».
La résolution de la Chambre des représentants américaine sur Jérusalem «met K.-O. le processus de paix», a par ailleurs estimé hier le président palestinien Yasser Arafat dans un message lu au Caire.«Cette décision constitue un K.-O. du processus de paix dont les Etats-Unis sont les coparrains (..) et torpille la crédibilité de Washington», a affirmé M. Arafat dans une allocution à la conférence de solidarité avec Jérusalem et lue par le représentant de la Palestine à la Ligue arabe, M. Mohamed Sobeih.
Le 8 juin dernier, la Chambre des représentants, une des deux Chambres du Congrès américain, avait voté une résolution non contraignante pour l’administration américaine, qui reconnaissait Jérusalem comme «capitale unifiée» et prévoyait également d’allouer 100 millions de dollars pour transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.
Pour M. Arafat, la résolution américaine est «une récompense au gouvernement (du premier ministre israélien Benajmin) Netanyahu pour sa politique d’agression contre la paix et le peuple palestinien».
«Jérusalem-Est est la clé de la paix et il n’y a pas de paix sans Jérusalem, capitale de l’Etat palestinien», selon M. Arafat.
Le secrétaire général de la Ligue arabe Esmat Abdel Méguid a également critiqué les Etats-Unis et mis en doute leur crédibilité, dans un message lu par un délégué lors de la conférence.
«Comment peut-on éloigner le natif de Jérusalem de sa ville pour qu’il soit remplacé par un nouveau venu, en provenance de Russie, d’Ethiopie ou d’Amérique latine?», s’est-il interrogé.
Le président de l’OCI, M. Ezzeddine al-Eraki, a appelé les Etats-Unis et les institutions islamiques à «verser généreusement au fonds d’Al-Qods pour qu’il participe au sauvetage de la ville et aide la population palestinienne de la ville».
Le fonds Al-Qods est rattaché au comité du même nom issu de l’OCI et présidé par le roi Hassan II du Maroc.
Près de cent diplomates arabes et étrangers ainsi que des intellectuels et des personnalités politiques ont participé à la conférence tenue sous l’égide de la Ligue arabe en coopération avec l’Organisation de la conférence islamique (OCI), à l’occasion du trentième anniversaire de l’annexion de la partie orientale de Jérusalem par Israël le 28 juin 1967, quelques jours après son occupation lors de la guerre du 5 juin.
De son côté, le roi Fahd d’Arabie Séoudite a exhorté hier la communauté internationale à s’élever contre les agissements d’Israël à Jérusalem et dans les territoires arabes occupés.
Le président français Jacques Chirac a évoqué hier les risques d’«actes terroristes incontrôlables» qui auraient pour conséquence de «déstabiliser la région (le Proche-Orient), les Etats-Unis et l’Europe», à l’issue d’un entretien avec le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat à Paris.«Les Français sont très inquiets des réactions qui...