Report au 3 septembre du procès de 7 personnes accusées de collaboration avec Israël

Le tribunal militaire présidé par le brigadier Zayd Halawi a reporté au 3 septembre l’ouverture du procès de sept personnes accusées de collaboration avec l’ennemi israélien dont un cameramen à la MTV, Antoine Chamiyé.
Les 7 inculpés font partie d’un même réseau, lui-même relevant directement du chef des Gardiens du Cèdre, Etienne Sakr. Il comprend, outre Chamiyé, trois frères anciens soldats au sein de l’armée libanaise, Marwan, Geryès et Wissam Khawand, un inspecteur de la Sûreté générale, Tony Abou Moussa, Elie Hallit et Jean Saliba. Si les six premiers son arrêtés depuis près de 4 mois, Jean Saliba, lui, est toujours en fuite, et c’est pour lui donner une nouvelle chance de se présenter devant le tribunal — conformément à la procédure pénale légale — que celui-ci a été contraint de reporter l’audience d’hier au 3 septembre.
Les avocats des inculpés (notamment Me Akram Maalouf, de l’étude de Me Nasri Maalouf, pour Emile Hallit et Me Joseph Baydoun pour les trois frères Khawand), s’attendaient à un tel report. C’est pourquoi ils se sont présentés devant le tribunal avec un minimum de papiers. Mais ils affirment que l’audience du 3 septembre sera autrement plus intéressante, d’autant que les inculpés — qui avaient fait des aveux au cours des interrogatoires préliminaires — pourraient bien se rétracter. En réalité, et à des degrés différents, les 7 inculpés sont accusés d’avoir transmis des informations sur l’armée libanaise, le Hezbollah et les activités des troupes syriennes, à Etienne Sakr, qui les transmettait à son tour au Mossad.
De par leurs fonctions au sein de l’armée libanaise, les trois frères Khawand, d’abord en poste dans la Békaa, puis mutés à Beyrouth sont accusés d’avoir transmis à Elie Hallit des informations sur l’armée. Ce dernier, qui jouait le rôle de facteur, assurait la liaison avec le chef des Gardiens du Cèdre. Abou Moussa, lui, de par ses fonctions à la Sûreté générale, assurait au groupe, les papiers nécessaires à tous les déplacements. Quant à Antoine Chamiyé — qui a travaillé à la chaîne ICN, avant d’être engagé à la MTV — il est accusé d’avoir filmé des positions du Hezbollah et d’avoir remis les cassettes au «facteur» Hallit. Selon l’acte d’accusation, le réseau a commencé ses activités au milieu des années 80 et il les a poursuivies jusqu’en 1995, au moins. Les 7 inculpés risquent des peines allant de 3 à 10 ans de prison.