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Actualités - ANALYSE

Chamoun : le pouvoir n'a rien appris ...

Commentant les rapports concordants qui font état d’immixtions étatiques dans les élections du Nord et de Jbeil, le leader du Parti national libéral, M. Dory Chamoun, estime que «le pouvoir n’a rien appris... Rien de ce qui s’est passé ne lui a servi à comprendre qu’il faut changer de méthode, de style et de comportement...». Pour lui les pressions et autres interférences en faveur de tel ou tel candidat «montrent que l’on dévie comme à dessein de l’Exhortation apostolique, pour la vider de son contenu, lui ôter toute influence, tout impact pratique ultérieur, afin d’empêcher qu’on ne puisse un jour mettre en place les mécanismes nécessaires pour la concrétisation de ce document» que les officiels, soit dit en passant, ont verbalement approuvé.
L’opposition voit donc s’éloigner, à l’en croire, les prémices d’entente nationale initiés par la visite papale et elle craint qu’on ne fasse passer de plus en plus de projets discriminatoires venant aggraver les déséquilibres provoqués aussi bien par la mauvaise application de Taëf que par les défauts intrinsèques de cet accord. L’Est pense ainsi que le fossé risque de se creuser encore plus entre la population dans son ensemble, mais aussi que les clivages politico-confessionnels peuvent être gravement exacerbés par les pratiques gouvernementales.
Un membre du Rassemblement national, qui regroupe libéraux et aounistes, souligne dès lors que «nous avions bien raison de boycotter les élections en 96 comme en 92 et la participation aux dernières législatives de figures de proue comme le Dr Albert Moukheiber, le Dr Pierre Daccache ou M. Boutros Harb n’a fait que mettre encore plus en relief les égarements du système. Ce qui se passe aujourd’hui n’est pas plus encourageant que ce qui s’est passé hier... Et vient prouver que, tout étant lié, il ne peut y avoir de démocratie sans élections libres, ni d’élections libres sans souveraineté véritable. Nous ne sommes certes pas impliqués dans les élections, générales ou partielles; nous ne donnons pas de consigne de vote mais d’abstention; et néanmoins, nous sommes comme tous les Libanais, concernés de très près par la façon dont les choses peuvent se dérouler. Dans ce sens qu’il nous importe de savoir si le scrutin a été régulier, car il constitue un premier test pour la possibilité d’engager enfin le dialogue national, en base des recommandations papales. Or l’autre partie, qui affirme avoir pris acte positivement de l’Exhortation apostolique, agit comme si elle voulait torpiller tout redressement politique du pays et comme si elle rejetait toute idée de consensus national. Pour la galerie, pour la consommation locale et internationale, les dirigeants nous invitent régulièrement à «participer». A quoi au juste, nous serions très embarrassés pour le dire, sauf si nous devons comprendre qu’il nous faut à notre tour participer à l’anarchie, à la violation de la Constitution et des lois, à la curée, au partage du gâteau érigés en système de gouvernement... Bien entendu nous n’acceptons pas de nous rendre complices de cet attentat permanent à l’ordre républicain, mais aussi à l’entité autonome libanaise que constitue le dispositif qu’on appelle Deuxième République. Du reste notre éventuel ralliement n’aurait qu’une signification personnelle et ne changerait rien à la situation, déplorable, ni à la façon de penser d’une population accablée qui rejette en bloc le système. D’ailleurs, quand cela leur convient, les dirigeants et les ministres sont les premiers à critiquer les failles et les irrégularités, à cette nuance près qu’ils le font pour se tirer dans les jambes les uns les autres, quand leurs intérêts entrent en conflit, et non pas pour corriger la trajectoire».
«Pour notre part, conclut cette personnalité, l’affaire de la Cité sportive et le déroulement des partielles nous raffermissent dans notre opposition car elles nous prouvent que l’Exhortation apostolique n’est pour le pouvoir qu’un chiffon de papier et qu’il n’a aucune intention de parvenir à un véritable pacte national».

Ph. A.-A.
Commentant les rapports concordants qui font état d’immixtions étatiques dans les élections du Nord et de Jbeil, le leader du Parti national libéral, M. Dory Chamoun, estime que «le pouvoir n’a rien appris... Rien de ce qui s’est passé ne lui a servi à comprendre qu’il faut changer de méthode, de style et de comportement...». Pour lui les pressions et autres...