Il convient de rappeler à cet égard que l’Administration du président Bill Clinton a sévèrement critiqué jeudi cette résolution, par la bouche du porte-parole du département d’Etat Nicholas Burns, qui a souligné que Washington n’avait pas à interférer dans la question de la Ville sainte avant la fin des négociations israélo-palestiniennes à ce sujet.
Les Etats-Unis, à l’instar de l’ensemble de la communauté internationale, ne reconnaissent pas l’annexion de Jérusalem-Est par Israël.
Au Liban, l’ancien chef du gouvernement Sélim Hoss a estimé dans une déclaration que la résolution de la Chambre des représentants portait «le coup de grâce» au processus de paix au Proche-Orient.
Relevant que cette décision ne respectait pas les accords conclus entre Israéliens et Palestiniens, M. Hoss a souligné qu’elle était de nature à «encourager Israël dans sa politique de colonisation». Il a également noté que la question de la Ville sainte n’intéressait «pas seulement les Palestiniens, mais aussi l’ensemble des Arabes».
De son côté, l’ancien chef du gouvernement Omar Karamé s’est déclaré non surpris par cette décision et a estimé que la responsabilité en incombait aux Arabes. «Avant de s’en prendre aux Etats-Unis et à Israël, il faudrait qu’on s’en prenne à nous-mêmes», a souligné M. Karamé, notant que «la Syrie est, avec le Liban à ses côtés, le seul pays arabe à faire face».
Chamseddine: Une
décision insolente
Pour sa part, le chef du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammad Mehdi Chamseddine, a fustigé dans son prêche du vendredi cette résolution «injuste et insolente» qui, selon lui, «incite tous les Arabes, musulmans et chrétiens, et tous les musulmans, Arabes et non Arabes, à perdre toute confiance dans le rôle de médiateur juste et neutre supposé être celui des Etats-Unis».
«Nous affirmons que Jérusalem est arabe et qu’elle est la capitale du peuple palestinien. Elle est musulmane et chrétienne et elle est aussi juive mais pas israélienne et pas sioniste», a lancé cheikh Chamseddine, qui a appelé les dirigeants arabes à «prendre position à l’égard de cette résolution et à retirer aux Etats-Unis leur confiance».
Le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, a, quant à lui, considéré que la résolution américaine équivalait à un «appel à la guerre». Il s’est néanmoins félicité de la position du département d’Etat et réservé ses critiques au «speaker» de la Chambre des représentants Newt Gingrich «qui soutient toujours Israël contre les Palestiniens».
Les députés Ali el-Khalil et Ismaïl Sukkariyé ont également pris position contre cette résolution, alors que le Parti socialiste progressiste réclamait dans un communiqué la rupture des relations diplomatiques avec les Etats-Unis et appelait à considérer l’Amérique comme «un ennemi».
D’autres partis et mouvements, comme le Parti syrien national social et l’Union socialiste arabe, se sont également déchaînés contre la décision de la Chambre des représentants.
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