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Actualités - CHRONOLOGIE

L'assemblée générale a voté en 2 temps la résolution sur Cana Victoire mitigée du Liban à l'ONU

Par 127 voix contre deux et une abstention, l’Assemblée générale des Nations Unies a voté hier une résolution prévoyant un dédommagement de 1,7 million de dollars pour les dégâts causés par le bombardement par Israël du camp du contingent fidjien de la FINUL à Cana où 105 civils avaient été tués, le 18 avril 1996. Toutefois, le paragraphe nommant expressément Israël n’a été approuvé que par 66 Etats. Les Etats-Unis et Israël ont voté contre tandis que 59 Etats, dont plusieurs pays européens, s’abstenaient.
Dans les milieux officiels, on n’a pas voulu relever cette contradiction. Le fait même que la résolution a été votée a été considéré comme une victoire par les responsables libanais. Et pourtant, ceux qui ont voté en majorité pour le principe du dédommagement du Liban pour le massacre de Cana n’ont pas voulu tous retenir nommément la responsabilité d’Israël. Il s’agit toutefois d’une prise de position politique, car en pratique cela ne change rien aux faits, du moment que le paragraphe controversé fait partie du texte de la résolution.
Il y a eu donc un double vote à l’ONU, l’un sur la résolution et l’autre sur le paragraphe faisant assumer à Israël la responsabilité des dégâts. Les Etats-Unis avaient déployé depuis la semaine dernière des efforts tous azimuts pour geler le projet. Le vote d’hier confirme en effet la décision sans précédent adoptée samedi dernier par la 5e commission de l’Assemblée générale et qui avait été incluse dans la résolution sur le financement de la Force intérimaire de l’ONU dans le sud du Liban (FINUL).
Quelques heures avant la réunion de New York, le chargé d’affaires de l’ambassade des Etats-Unis, M. Ron Schlicher, s’est rendu au palais Bustros, pour soumettre au chef de la diplomatie un projet de compromis, apprend-on de sources proches du ministère des Affaires étrangères. Le texte en question comporte un certain nombre de modifications destinées à «alléger» le texte qui devait être voté à l’Assemblée générale des Nations Unies.
Selon ces sources, le diplomate américain a notamment proposé de s’abstenir de toute mention expresse d’Israël et de remplacer le terme «massacre» par celui d’«incident». Mais M. Boueiz a rejeté ces modifications.
Les délégués américains et israéliens entreprenaient à New York les mêmes contacts avec les missions représentées à l’ONU. Apparemment, leurs démarches ont porté leurs fruits puisque à l’ouverture de la session, de nombreux Etats ont réclamé des votes séparés. Le paragraphe stipulant expressément que les dégâts provoqués par le massacre seront supportés par Israël a obtenu 66 voix. Selon des diplomates occidentaux à New York, cités par l’AFP, certains pays occidentaux comme la Grande-Bretagne, la France ou l’Allemagne ont pris position en s’abstenant de voter ce point controversé.
Le texte entier de la résolution (trois pages fullscape) a ensuite recueilli 127 voix. Lors des deux votes, la Russie s’est abstenue, estimant que des considérations politiques ne pouvaient entrer en ligne de compte dans une décision d’ordre financier. Les Etats-Unis et Israël ont voté contre. Le délégué israélien à l’ONU, M. David Peleg, a immédiatement rejeté la résolution et prévenu que son pays ne paierait pas. Il a en outre insisté sur la responsabilité du Hezbollah.
«Les terroristes et leurs protecteurs devraient être tenus pour entièrement responsables de tels méfaits. Israël rejette cette résolution, dans sa lettre comme dans son esprit, et n’est lié par aucune obligation légale et morale d’assumer la responsabilité du remboursement de cette somme», a déclaré M. Peleg.
Les résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU ne sont pas légalement contraignantes, mais sont chargées d’un poids politique et moral.
Alors qu’à New York, les Israéliens protestaient vigoureusement contre la résolution adoptée, l’ambassadeur du Liban à l’ONU, M. Samir Moubarak, considérait que le texte adopté n’est «pas une victoire pour le Liban seul mais une victoire pour la crédibilité des Nations Unies, le droit international et pour la cause de la paix et la sécurité internationales».
A Beyrouth, M. Boueiz avait la même réaction.
«L’Assemblée générale de l’ONU a prouvé sa crédibilité en résistant aux pressions exercées sur elle», a déclaré M. Boueiz.
Selon lui, l’adoption du texte est de nature à prévenir la violence dans la région. «Cela empêche les gens de recouvrer leurs droits par la force, qui conduit à davantage de violence», a-t-il dit.
«Ce qui s’est passé aux Nations Unies est non seulement une bataille pour le Liban mais aussi pour l’existence de l’ONU comme une autorité de référence en matière de droit et de justice», a poursuivi le ministre.
La résolution est «un message clair dirigé contre certaines pratiques au sein de l’ONU, qui menacent l’organisation», a indiqué M. Boueiz.
Selon lui, «le Conseil de Sécurité doit prendre l’exemple sur l’Assemblée générale qui exprime les préoccupations du monde, y compris les Etats et les peuples, et non seulement en protégeant les intérêts» de ses membres permanents.
Par 127 voix contre deux et une abstention, l’Assemblée générale des Nations Unies a voté hier une résolution prévoyant un dédommagement de 1,7 million de dollars pour les dégâts causés par le bombardement par Israël du camp du contingent fidjien de la FINUL à Cana où 105 civils avaient été tués, le 18 avril 1996. Toutefois, le paragraphe nommant expressément Israël...