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Actualités - ANALYSE

Un statut de ville ouverte pour Jezzine, réclament ses défenseurs

vVa-t-on savoir régler le problème de Jezzine de manière à couper l’herbe sous les pieds d’un Israël toujours prêt à saisir la moindre occasion pour exploiter les dissensions interlibanaises...
Notamment dans cette enclave où l’Etat hébreu diversifie les tests d’intox, tantôt en laissant entendre qu’il s’en retirerait «unilatéralement», c’est-à-dire sans laisser à l’Etat libanais le temps de préparer la relève et de devancer l’anarchie; tantôt en invitant l’armée libanaise à s’y déployer, à condition de trouver d’abord un arrangement pour les gens de Lahd...
Toujours est-il que beaucoup de parties estiment qu’on devrait proclamer Jezzine ville ouverte, c’est-à-dire la considérer comme neutre pour la garder à l’écart de tout conflit, comme des bombes ou des mines plantées dans les chemins, au titre de la résistance... Les défenseurs de cette proposition avancent les arguments suivants:
— Les engins antipersonnel semés sur les routes fauchent naturellement beaucoup plus de victimes innocentes que d’agents de l’ennemi. Même quand les attentats sont ciblés, programmés suivant un timing précis, ils visent manifestement dans beaucoup de cas des personnes qui font l’objet auprès de la résistance de dénonciations calomnieuses, œuvre de «corbeaux» intéressés. Ces attentats servent devant le comité de surveillance la cause d’Israël qui a beau jeu de demander leur condamnation, — et de paraître ainsi défendre les populations libanaises — puisqu’il y a agression directe contre les civils, ce que les accords d’avril interdisent formellement.
— Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a déclaré dans un entretien télévisé qu’il n’appartient ni au Hezb ni à la résistance de châtier les collaborateurs d’Israël mais à l’Etat une fois qu’il aura établi son contrôle sur la zone, après le retrait de l’occupant. Il a en outre précisé qu’il faudrait alors distinguer entre ceux qui auraient collaboré contraints et forcés, envers lesquels on serait plus indulgent, et ceux qui auraient été vraiment volontaires pour s’engager dans les troupes de Lahd. Cependant dans une autre déclaration radiodiffusée, le secrétaire général du Hezbollah affirme que les opérations n’ont pas pour but de tuer les miliciens de Lahd, mais de faire pression sur eux pour qu’ils désertent et que l’ALS se désarticule. S’il en est vraiment ainsi, ajoutent les mêmes sources, il faudrait modifier la loi en vigueur, de manière à amnistier les miliciens qui quitteraient Lahd, pour les encourager à le faire. Les dispositions actuelles prévoient que quoi qu’ils fassent, qu’ils désertent ou qu’ils restent, les hommes de l’ALS doivent être jugés et emprisonnés s’ils sont capturés.
— Si la vague des mines devait se poursuivre, Israël ne manquerait pas d’en planter à son tour, probablement dans la ville même, pour surcharger la résistance d’accusations d’actes criminels contre des innocents. Ce serait l’hécatombe et la région de Jezzine se viderait alors de sa population, qui prendrait la fuite — en vouant la résistance aux gémonies —, laissant le champ libre aux Israéliens et à leurs suppôts.
— Un autre effet de la pression ambiante serait que le gouvernement libanais pourrait être acculé à accepter la proposition israélienne d’un retrait de Jezzine moyennant un arrangement pour les gens de Lahd et Tel-Aviv aurait atteint ses objectifs.
— D’autant que dans ce cas de figure, les forces régulières libanaises devraient nécessairement interdire à la résistance de se servir de la région comme base pour ses attaques dans la bande frontalière avancée. Et en cas de friction avec les résistants, ces forces seraient accusées de servir de bouclier aux Israéliens. C’est, on le sait, l’une des raisons principales pour lesquelles le Liban a toujours refusé l’option «Jezzine d’abord», proposée par les Israéliens et les Américains, en soulignant que le retrait du Sud doit être global.
— Les mines font monter dangereusement la tension sur le terrain et Antoine Lahd, comme premier avertissement, a bombardé Maghdouché, en menançant de s’en prendre également à la ligne littorale, voire à Saïda.
— Donc pour la malheureuse population prise entre deux feux, il n’y a qu’une solution: que Jezzine soit déclarée «ville ouverte»... Mais en pratique cela ne peut se faire, si l’on y regarde de près, que si Lahd quitte la région. Ce qui semble tout à fait hors de question. Pour le moment.

E.K.
vVa-t-on savoir régler le problème de Jezzine de manière à couper l’herbe sous les pieds d’un Israël toujours prêt à saisir la moindre occasion pour exploiter les dissensions interlibanaises...Notamment dans cette enclave où l’Etat hébreu diversifie les tests d’intox, tantôt en laissant entendre qu’il s’en retirerait «unilatéralement», c’est-à-dire sans...