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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Ciller accuse Yilmaz de se soumettre à l'armée

ANKARA, 23 Juin (AFP). — Le ministre turc des Affaires étrangères sortant Tansu Ciller a accusé lundi le Parti de la mère patrie (ANAP, droite) du premier ministre désigné Mesut Yilmaz de «se soumettre à certaines forces», dans une allusion à l’armée.
«Certains partis politiques peuvent se soumettre à certaines forces et considérer comme un succès la formation d’un gouvernement par l’intermédiaire de marchandages derrière des portes closes», a affirmé Mme Ciller, chef du Parti de la juste voie (DYP, droite), parlant à l’occasion du 14e anniversaire de son parti.
Elle dénonçait ainsi le fait que le gouvernement que va s’efforcer de former M. Yilmaz, minoritaire au Parlement, aura besoin d’au moins une dizaine de députés dissidents du DYP pour être viable. Un de ces dissidents, Haluk Muftuler, qui avait démissionné dimanche du DYP, a annoncé lundi qu’il voterait la confiance au gouvernement de M. Yilmaz.
Selon Mme Ciller, qui n’a pas cité nommément l’ANAP, cette formation est un «produit des régimes intérimaires» en Turquie. Elle faisait allusion aux régimes militaires issus des coups d’Etat, lors desquels certains partis avaient été favorisés par les militaires.
«Le seul parti qui n’est pas le produit des régimes intérimaires, c’est le DYP (...). Nous ne renoncerons jamais à la démocratie», a ajouté Mme Ciller.
Elle espérait être chargée par le président Suleyman Demirel de former un nouveau gouvernement, pour remplacer la coalition à dominante islamiste du premier ministre islamiste Necmettin Erbakan démissionnaire, dont elle était partenaire.
M. Erbakan, chef du Parti de la prospérité (Refah), avait présenté sa démission mercredi à M. Demirel, sous la pression accrue de l’armée turque qui souhaitait le départ des islamistes du pouvoir car elle les accuse de remettre en cause la laïcité de l’Etat. Il avait déclaré qu’il soutiendrait la nomination de Mme Ciller au poste de premier ministre, dans le but de poursuivre leur alliance gouvernementale controversée.
Vendredi, M. Demirel a préféré M. Yilmaz à Mme Ciller, en tant que chef du deuxième parti en sièges au Parlement (129), devant le DYP de Mme Ciller (115 députés).
Voyant dans cette décision l’influence de l’armée, qui est hostile au maintien des islamistes au pouvoir quelle que soit la formule adoptée, Mme Ciller avait sévèrement dénoncé M. Demirel. Elle avait estimé se trouver «face à un coup d’Etat de Cankaya» (le palais présidentiel). Elle avait exclu dès vendredi toute coopération avec M. Yilmaz.
Ce dernier avait proposé samedi à Mme Ciller, sa rivale acharnée pour le rôle de dirigeant de la droite classique turque, de faire partie du gouvernement de coalition qu’il dirigera.
M. Yilmaz avait déclaré vendredi son intention de former un gouvernement de coalition excluant les islamistes du Refah et de rencontrer mardi les chefs des partis dont Mme Ciller.
ANKARA, 23 Juin (AFP). — Le ministre turc des Affaires étrangères sortant Tansu Ciller a accusé lundi le Parti de la mère patrie (ANAP, droite) du premier ministre désigné Mesut Yilmaz de «se soumettre à certaines forces», dans une allusion à l’armée.«Certains partis politiques peuvent se soumettre à certaines forces et considérer comme un succès la formation d’un...