Les tirs «nourris et intenses» en début d’après-midi se sont transformés en «véritable pluie d’obus» par la suite, tirés par les Tchadiens de la Mission interafricaine de surveillance des accords de Bangui, montés sur des camionnettes armées de canons de 106 mm et de mitrailleuses lourdes, selon des témoins. Les ex-mutins ont tenté de répliquer à la roquette antichars, sans grand succès.
Le bilan serait «très lourd» dans la population civile.
Les Tchadiens s’étaient lancés à la poursuite de groupes d’ex-mutins qui avaient tenté de les chasser des positions prises dans la matinée, sans combats, à la lisière des quartiers de Bruxelles et de la Kouanga. Leurs incursions au cœur des quartiers rebelles a provoqué la fuite hors de la ville, par le Sud-Est, de dizaines de jeunes soutenant habituellement les ex-mutins. Des témoins parlaient même de «débandade».
Deux hélicoptères des forces françaises stationnées à Bangui ont survolé la zone en conflit tout en assurant la sécurité des grands axes de la ville et en établissant un dispositif militaire de dissuasion contre un éventuel mouvement des mutins hors du camp Kasaï où ils sont installés, a-t-on constaté sur place.
Les mutins ont fait part, dimanche soir, de «leur déception devant le comportement des Français qui renforcent les attaques de la MISAB».
Deux soldats ont été blessés, un Français et un Tchadien, ce dernier gravement, a-t-on appris auprès de la MISAB. Les pertes dans les rangs des mutins ne sont pas connues, ni celles des civils qui seraient «très lourdes», selon des témoins.
Le dernier bilan provisoire des violences qui ont éclaté vendredi à Bangui connu était de 23 morts et 70 blessés.
Cette nouvelle journée de violences s’est déroulée malgré le cessez-le-feu conclu la veille entre les belligérants, à la suite d’une initiative française, et alors que le président du Comité international de suivi des accords de Bangui, le général malien Amadou Toumani Touré, est toujours attendu dans la capitale centrafricaine.
Le président gabonais Omar Bongo, doyen des chefs d’Etat chargés de la médiation sur cette crise, avait de son côté appelé dans la matinée les différents protagonistes à «faire triompher le bon sens nécessaire au strict respect des accords de Bangui».
Les plus commentés
Après Bou Saab, Alain Aoun : la démarche de limogeage mise sur les rails
Don européen : suite à la levée de boucliers, Berry et Mikati s’activent
Oussama Hamdane : Nous avons accepté l’accord de trêve sans renoncer à nos constantes