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Actualités - CHRONOLOGIE

Lahd met ses menaces à exécution : trois obus s'abattent sur Maghdouché La crise de Jezzine met en relief les insuffisances de la politique étatique Le "Comité de surveillance" examinera trois plaintes aujourd'hui , dont deux libanaises (photos)

La crise de Jezzine et les trois obus de 130mm qui se sont abattus vers 22h30, samedi, sur la région de Maghdouché ne vont certainement pas embraser le Liban-Sud, mais ils suffisent à souligner combien, alors que le reste du pays jouit d’une certaine sécurité, la situation dans la partie méridionale demeure volatile.
Le «mérite» de la crise de Jezzine, c’est de rappeler à la mémoire des responsables qu’ils ne peuvent dissocier les actions armées du Hezbollah de l’action politique et diplomatique, qui est du ressort exclusif de l’Etat. Qu’ils ne peuvent pas «démissionner», en laissant faire la seule résistance armée.
Car s’il est une chose que cette crise illustre, c’est le fait que la résistance armée a un coût social, économique, diplomatique et, dans le cas de Jezzine, démographique. Dans une région où, sur 70.000 habitants, ne subsistent plus que 6.000 à 7.000 personnes, dans un secteur isolé par un cordon de sécurité qui revêt parfois des aspects vexatoires, et même punitifs, l’Etat doit revoir ses comptes. Il doit en particulier décider ce qui, dans ce cas particulier, revêt à ses yeux la priorité absolue: le maintien d’un semblant de vie normale, dans la région de Jezzine, au prix d’un ralentissement de l’activité militaire, où la poursuite des opérations de harcèlement du Hezbollah, qui ne distingue pas toujours entre miliciens et civils, au prix d’une hémorragie démographique lourde de conséquences au niveau national, aussi bien sur le plan moral qu’humain et politique.
L’affaire de Jezzine sera au cœur des débats du comité de surveillance du cessez-le-feu, qui se réunit aujourd’hui sur demande d’Israël et du Liban, pour examiner trois plaintes, dont deux étroitement associées à la crise de Jezzine. Le Liban porte plainte contre le bombardement de la zone côtière de la ville de Saïda, bombardement d’autant plus maladroit qu’il a visé la bourgade chrétienne de Maghdouché, site du sanctuaire marial populaire de Notre-Dame d’el-Mantara. Il porte plainte également contre les menaces adressées par Israël à la population du village d’Arnoun, près du château de Beaufort, menacée de déportation, d’emprisonnement et de voir ses habitations dynamitées, si des embuscades sont tendus à proximité du village contre des patrouilles israéliennes. Le village, note-t-on, est limitrophe de la «zone de sécurité» occupée par Israël, mais n’en fait pas partie. Les patrouilles israéliennes longent de très près le village.
La troisième plainte qu’examinera le comité est israélienne: elle concerne la mort de quatre personnes dans la région de Jezzine, mercredi dernier. Les victimes ont toutes été tuées au moyen de charges télécommandées, au passage de leurs véhicules sur les routes de Jezzine. Selon Israël, il s’agit de civils. Selon les autorités libanaises, ces quatre victimes étaient liées, de près ou de loin, à l’Armée du Liban-Sud. Le comité se réunit ce matin à 11 heures, sous la présidence américaine de M. David Greenley, qui se rendra de Nicosie vers Nakoura, à cette fin.
C’est à un miracle qu’on doit attribuer le fait que les trois obus qui se sont abattus sur Maghdouché n’ont pas fait de victimes. Alors que les deux premiers se sont abattus en plein champs, un troisième a crevé deux plafonds, avant d’exploser dans le salon du domicile du curé de cette bourgade de 5.000 habitants, le P. Elias Morcos Saliba. Heureusement, ni le P. Saliba, ni les membres de sa famille, n’étaient présents.
Le bombardement est intervenu au lendemain de menaces proférées par le chef de l’ALS, le général Antoine Lahd, de bombarder la route littorale au sud de Saïda, si les attentats et autres charges télécommandées du Hezbollah continuent de viser la région de Jezzine.
L’origine des tirs a été localisée par certaines sources à Marjeyoun, par d’autres à Kessaret el-Ourouche, dans la région de Jezzine. Les inscriptions sur les éclats des obus ne laissent aucune doute sur leur origine.
Dans le cadre de démarches d’apaisement, Mgr Georges Kwaïter, évêque grec-catholique de Saïda, a visité hier le village, accompagné du député Michel Moussa. Le mufti jaafarite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a également effectué une visite d’apaisement au village.

Polémique nationale

La crise de Jezzine s’est traduite par une polémique au niveau national entre, d’une part, la population de Jezzine et ses députés, auxquels s’est joint le ministre des Affaires étrangères, et d’autre part le Hezbollah et certains partis idéologiques comme le PSNS.
Des délégations de la population de Jezzine, réduite à une autarcie forcée par l’armée, qui filtre très sévèrement les allées et venues de la population entre cette région et le reste du pays, se sont rendues samedi auprès des principaux responsables. Elles étaient à Bkerké hier (VOIR AUSSI PAGE 3).
Pour sa part, le chef de la diplomatie libanaise a jugéé bon, dans une conférence de presse, hier, de rappeler au Hezbollah les impératifs d’une certaine «harmonisation entre la résistance armée, et la politique générale et de principe suivie par l’Etat».
Il existe plus d’un sens à la «résistance», a fait valoir M. Boueiz, et «la politique de l’Etat libanais doit être de maintenir la population libanaise sur le sol qu’elle habite. Tout ce qui peut menacer la présence des habitants de Jezzine dans leur village, va à l’encontre d’une résistance véritable, et toute action (militaire) dans cette région, doit tenir compter de ce facteur (...) ce serait une très grande catastrophe si, la région devenant invivable, les habitants de Jezzine étaient contraints de quitter leurs foyers».
Au sujet de la réunion du comité de surveillance, aujourd’hui, M. Boueiz a déclaré que le Liban œuvrera à empêcher le comité de faire preuve de «partialité», en reconnaissant à Israël le droit de pourchasser la résistance en-dehors de la zone de sécurité, alors que les raids de la résistance et l’installation d’engins piégés au passage de patrouilles israéliennes a pu être tenu pour une violation de l’accord d’avril 1996, en vertu duquel les civils doivent être épargnés.
Au sujet de la proposition faite par le ministre israélien de la Défense Itzhak Mordechaï, en France, et dans laquelle il a demandé au gouvernement français d’aider au déblocage des pourparlers de paix entre Israël et le Liban, M. Boueiz a déclaré: «Il n’y a pas trente-six solutions pour la crise du Sud, mais deux seulement: la première est sécuritaire, c’est le retrait unilatéral et l’application de la résolution 425, la seconde est politique, c’est le retour au processus de paix tel qu’il a commencé, à Madrid, et qui est basé sur le principe des territoires en échange de la paix».
Pour sa part, le député du Hezbollah, M. Mahmoud Fneich, a déclaré hier que «la résistance n’est dirigée contre aucun civil de Jezzine». M. Fneich a confirmé que les victimes des embuscades de mercredi dernier sont des «collaborateurs» d’Israël et a accusé l’action de protestation d’être «orchestrée». Le Hezbollah n’a aucune intention de traiter la région de Jezzine différemment des autres régions occupées par Israël, a fait valoir le député.

La Ligue arabe condamne

Signalons pour finir que la Ligue arabe a condamné hier avec vigueur les récents raids israéliens menés contre le Liban-Sud, et appelé à renforcer la solidarité arabe face à la «politique agressive israélienne» au Liban.
«La Ligue arabe condamne sévèrement la politique agressive israélienne vis-à-vis du Liban-Sud, suit avec vive inquiétude les derniers développements dans cette région et œuvre pour obtenir l’appui de la communauté internationale aux droits arabes», a déclaré à la presse le secrétaire général adjoint de la Ligue pour les affaires politiques.
M. Mohammad Zakareya Ismaïl a en outre appelé au «renforcement de la solidarité arabe pour faire face à ce défi israélien». en plein champs, un troisième a crevé deux plafonds, avant d’exploser dans le salon du domicile du curé de cette bourgade de 5.000 habitants, le P. Elias Morcos Saliba. Heureusement, ni le P. Saliba, ni les membres de sa famille, n’étaient présents.
Le bombardement est intervenu au lendemain de menaces proférées par le chef de l’ALS, le général Antoine Lahd, de bombarder la route littorale au sud de Saïda, si les attentats et autres charges télécommandées du Hezbollah continuent de viser la région de Jezzine.
L’origine des tirs a été localisée par certaines sources à Marjeyoun, par d’autres à Kessaret el-Ourouche, dans la région de Jezzine. Les inscriptions sur les éclats des obus ne laissent aucun doute sur leur origine.

Polémique nationale

Dans le cadre de démarches d’apaisement, Mgr Georges Kwaïter, évêque grec-catholique de Saïda, a visité hier le village, accompagné du député Michel Moussa. Le mufti jaafarite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a également effectué une visite d’apaisement au village.
La crise de Jezzine s’est traduite par une polémique au niveau national entre, d’une part, la population de Jezzine et ses députés, auxquels s’est joint le ministre des Affaires étrangères, et d’autre part le Hezbollah et certains partis idéologiques comme le PSNS.
Des délégations de la population de Jezzine, réduite à une autarcie forcée par l’armée, qui filtre très sévèrement les allées et venues de la population entre cette région et le reste du pays, se sont rendues samedi auprès des principaux responsables. Elles étaient à Bkerké hier Pour sa part, le chef de la diplomatie libanaise a jugé bon, dans une conférence de presse, hier, de rappeler au Hezbollah les impératifs d’une certaine «harmonisation entre la résistance armée, et la politique générale et de principe suivie par l’Etat».
Il existe plus d’un sens à la «résistance», a fait valoir M. Boueiz, et «la politique de l’Etat libanais doit être de maintenir la population libanaise sur le sol qu’elle habite. Tout ce qui peut menacer la présence des habitants de Jezzine dans leur village, va à l’encontre d’une résistance véritable, et toute action (militaire) dans cette région, doit tenir compter de ce facteur (...) ce serait une très grande catastrophe si, la région devenant invivable, les habitants de Jezzine étaient contraints de quitter leurs foyers».
Au sujet de la réunion du comité de surveillance, aujourd’hui, M. Boueiz a déclaré que le Liban œuvrera à empêcher le comité de faire preuve de «partialité», en reconnaissant à Israël le droit de pourchasser la résistance en-dehors de la zone de sécurité, alors que les raids de la résistance et l’installation d’engins piégés au passage de patrouilles israéliennes a pu être tenu pour une violation de l’accord d’avril 1996, en vertu duquel les civils doivent être épargnés.
Au sujet de la proposition faite par le ministre israélien de la Défense Itzhak Mordechaï, en France, et dans laquelle il a demandé au gouvernement français d’aider au déblocage des pourparlers de paix entre Israël et le Liban, M. Boueiz a déclaré: «Il n’y a pas trente-six solutions pour la crise du Sud, mais deux seulement: la première est sécuritaire, c’est le retrait unilatéral et l’application de la résolution 425, la seconde est politique, c’est le retour au processus de paix tel qu’il a commencé, à Madrid, et qui est basé sur le principe des territoires en échange de la paix».
Pour sa part, le député du Hezbollah, M. Mahmoud Fneich, a déclaré hier que «la résistance n’est dirigée contre aucun civil de Jezzine». M. Fneich a confirmé que les victimes des embuscades de mercredi dernier sont des «collaborateurs» d’Israël et a accusé l’action de protestation d’être «orchestrée». Le Hezbollah n’a aucune intention de traiter la région de Jezzine différemment des autres régions occupées par Israël, a fait valoir le député.

La Ligue arabe condamne

Signalons pour finir que la Ligue arabe a condamné hier avec vigueur les récents raids israéliens menés contre le Liban-Sud, et appelé à renforcer la solidarité arabe face à la «politique agressive israélienne» au Liban.
«La Ligue arabe condamne sévèrement la politique agressive israélienne vis-à-vis du Liban-Sud, suit avec vive inquiétude les derniers développements dans cette région et œuvre pour obtenir l’appui de la communauté internationale aux droits arabes», a déclaré à la presse le secrétaire général adjoint de la Ligue pour les affaires politiques.
M. Mohammad Zakareya Ismaïl a en outre appelé au «renforcement de la solidarité arabe pour faire face à ce défi israélien».
La crise de Jezzine et les trois obus de 130mm qui se sont abattus vers 22h30, samedi, sur la région de Maghdouché ne vont certainement pas embraser le Liban-Sud, mais ils suffisent à souligner combien, alors que le reste du pays jouit d’une certaine sécurité, la situation dans la partie méridionale demeure volatile.Le «mérite» de la crise de Jezzine, c’est de rappeler...