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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Le projet de modification du nom de la cité sportive suscite un tollé "Hariri a été très loin et son arrogance l'a conduit à s'en prendre à un symbole libanais", souligne Chamoun

L’affaire de la modification du label de la Cité Sportive Camille Chamoun — préconisée par le premier ministre Rafic Hariri — continue de susciter un véritable tollé dans divers milieux politiques locaux. Le leader du Parti national libéral, M. Dory Chamoun, a tenu hier à ce propos une conférence de presse au cours de laquelle il a tiré à boulets rouges sur M. Hariri, soulignant que ce dernier a «été trop loin» et «son arrogance l’a conduit à s’en prendre à la dignité d’un symbole libanais qui est le président Camille Chamoun».
Le leader du PNL a répondu, par ailleurs, à l’argumentation de M. Hariri qui a souligné qu’il n’accepterait pas que la Cité Sportive «porte le nom de celui qui l’a détruite par le biais des blindés israéliens». M. Chamoun a souligné à ce sujet que c’est l’anarchie provoquée par les exactions palestiniennes qui a facilité l’entrée de l’armée israélienne au Liban, en 1982.
Notons que de nombreuses personnalités politiques, toutes tendances confondues, ont vivement stigmatisé l’initiative de M. Hariri visant à modifier le nom de la Cité Sportive. Parmi ces personnalités, le président Saëb Salam, le président Rachid Solh, les députés Boutros Harb et Moustapha Saad, le parti Kataëb, l’opposition Kataëb conduite par M. Elie Karamé, et l’ancien ministre Michel Samaha. Hier, le bloc parlementaire de M. Walid Joumblatt (le «Front de lutte nationale») ainsi que M. Georges Dib Nehmé, député du Chouf, se sont joints à la campagne de protestation et ont rejeté tout projet de modification du nom de la Cité Sportive Camille Chamoun (VOIR PAR AILLEURS).

La nationalité de Hariri

Au cours de sa conférence de presse qu’il a tenue hier matin au siège du PNL, à Sodeco, M. Chamoun a tiré à boulets rouges sur M. Hariri, soulignant que la modification du nom de la Cité Sportive s’inscrit «dans un cadre plus global dont l’orientation n’échappe à personne».
«Nous ne permettrons ni à Hariri ni à quiconque de nous embarrasser et de nous faire dévier de nos convictions et de nos engagements nationaux pris dans l’intérêt supérieur du Liban tout comme nous n’accepterons pas de devenir les victimes des mensonges et des fausses accusations», a déclaré le leader du PNL.
M. Chamoun a entamé son intervention en affirmant que «cela faisait déjà un certain temps que les milieux sportifs et de la presse rapportaient en catimini l’intention de M. Rafic Hariri de modifier le nom de la Cité Sportive actuellement en cours de reconstruction. Nous nous étions toutefois abstenus de commenter ces rumeurs en attendant de nous en assurer».
«Mais M. Hariri a été trop loin et son arrogance l’a conduit à s’en prendre à la dignité d’un symbole libanais qui est le président Camille Chamoun dans une tentative découverte de saper non seulement l’histoire de l’homme dont le nom est lié à l’indépendance du Liban mais surtout les principes auxquels il a consacré sa vie et qu’il a défendus jusqu’à son dernier souffle», a poursuivi M. Dory Chamoun.
Et d’ajouter: «Nous tenons à attirer l’attention de M. Hariri qui a lancé des accusations et émis des jugements sur le fait que le président Chamoun a passé sa vie à défendre l’identité libanaise qu’il n’aurait pas abandonnée pour tout l’or du monde comme il l’a fait lui-même en obtenant la nationalité séoudienne. Nous nous devons également de mettre en garde le Royaume wahabite contre ceux qui obtiennent la nationalité séoudienne et qui ne sont même pas fidèles à leur mère patrie car ceux-ci n’hésiteront pas à renier l’Arabie Séoudite pour une position politique ou un gain matériel».
M. Dory Chamoun a encore indiqué: «Ainsi donc, nous nous trouvons contraints de répondre à M. Hariri pour faire la vérité sur certains points:
«1. C’est l’anarchie provoquée par les exactions palestiniennes qui a facilité l’entrée d’Israël et de son armée au Liban;
«2. Lancer des accusations et faire assumer au président Camille Chamoun la responsabilité de la destruction de la Cité Sportive par les bombardements israéliens dirigés contre les fractions armées palestiniennes qui y avaient installé des casernes vise en fait à réaliser des objectifs vils à travers l’exacerbation des dissensions confessionnelles et à détourner l’attention des Libanais des catastrophes socio-économiques provoquées par les plans suspects de M. Hariri... à moins qu’il ne s’agisse de l’expression de regrets découlant de l’échec de la réalisation de plans visant à frapper les constantes libanaises et à renverser le système.
«3. Le président Chamoun avait tenu à choisir le site de la Cité Sportive et à en achever la construction dans les plus brefs délais pour accueillir les jeux panarabes de 1957. Il en avait fait une véritable cité des sports et un lieu de rencontre de la jeunesse libanaise susceptible de consolider l’unité nationale. Il ne faut donc pas confondre de tels lieux avec des administrations ou des boutiques que les individus peuvent s’approprier et baptiser à leur gré.
«4. Il aurait mieux valu pour M. Hariri — qui pense que l’histoire du Liban a commencé avec lui — respecter la position qu’il occupe par la force des contraintes imposées au Liban. Nous disons cela par respect pour les hommes véritables qui ont occupé avant lui cette position qu’il exploite lui-même aujourd’hui pour laisser libre cours à sa rancune et pour réaliser ses ambitions. Seuls les grands hommes savent garder leurs limites et respecter les sentiments d’autrui en reconnaissant leurs réalisations même s’ils ne sont pas leurs alliés. M. Hariri aurait pu prendre la voie des grands mais il ne l’a pas fait».
Et d’ajouter: «M. Hariri aurait pu tenir compte de la situation délicate actuelle puisqu’il affirme œuvrer pour l’entente, la stabilité et la prospérité et qu’il se prétend modéré et opposé à tout extrémisme. Il y a à peine quelques semaines, il recevait avec les membres de sa famille la bénédiction papale au Liban et le voilà qui se remet très vite à œuvrer en vue de provoquer des crises et de diviser les Libanais».
M. Dory Chamoun a conclu en mettant les Libanais en garde contre la situation actuelle. «C’est l’avenir du Liban souverain, son système démocratique libre et la coexistence et l’extente de ses fils qui sont tous en jeu aujourd’hui. Et l’affaire du nom de la Cité Sportive n’est qu’une tête de chapitre parmi tant d’autres. Elle s’inscrit dans un cadre plus global dont l’orientation n’échappe à personne. Nous attendons donc de tous les Libanais une prise de position claire et franche».

Hraoui opposé à la
modification du nom

En réponse aux questions des journalistes, M. Chamoun a, d’autre part, indiqué que le président Elias Hraoui est opposé à la modification du nom de la Cité Sportive. Le leader du PNL a précisé à ce sujet que le chef de l’Etat avait rejeté la proposition de M. Nabih Berry de donner à la Cité Sportive le nom de «Cité Sportive Elias Hraoui».
Après avoir invité les Libanais à boycotter la Cité Sportive reconstruite au cas où son nom serait modifié, M. Chamoun a rappelé que même après les événements de 1958 et la montée de la vague nassérienne dans le pays, le nom de Camille Chamoun n’avait pas été effacé des édifices publics. Le leader du PNL a, par ailleurs, souligné que de nombreuses personnalités politiques qui n’étaient pas favorables au président Chamoun, telles que les présidents Saëb Salam, Rachid Solh et le député Moustapha Saad, ont refusé la modification du label de la Cité Sportive.
L’affaire de la modification du label de la Cité Sportive Camille Chamoun — préconisée par le premier ministre Rafic Hariri — continue de susciter un véritable tollé dans divers milieux politiques locaux. Le leader du Parti national libéral, M. Dory Chamoun, a tenu hier à ce propos une conférence de presse au cours de laquelle il a tiré à boulets rouges sur M. Hariri,...