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Actualités - CHRONOLOGIE

Demirel renvoie dos à dos Ciller et Erbakan, et choisit Yilmaz (photo)

ANKARA, 20 Juin (AFP, Reuter). — Court-circuitant d’emblée les ambitions de Tansu Ciller qui prévoyait de revenir à la tête du gouvernement turc, le président Suleyman Demirel a nommé vendredi premier ministre le leader de l’opposition Mesut Yilmaz. Le chef de l’Etat donne ainsi à ce dernier la chance de rassembler une coalition laïque excluant les islamistes de son prédécesseur Necmettin Erbakan, que les militaires ne veulent plus voir au pouvoir.
Le chef de l’Etat a donc mis en échec, au moins provisoirement, les plans de M. Erbakan et de sa partenaire conservatrice qui voulaient, en échangeant leurs postes, poursuivre sous la direction de Mme Ciller une coalition sortante qui était rejetée par toute la Turquie institutionnelle.
Mais selon les analystes, la partie n’est pas terminée, la tâche de M. Yilmaz s’annonçant difficile pour rassembler assez de députés pour obtenir la confiance du Parlement.
M. Erbakan a immédiatement dénoncé le choix de M. Yilmaz, le qualifiant de «contraire à la démocratie». Le chef du parti de la Prospérité (Refah), premier parti à l’assemblée avec 158 sièges sur 550, avait démissionné mercredi et demandé au chef de l’Etat de le remplacer par Mme Ciller, chef du Parti de la Juste Voie (DYP, droite), troisième parti en nombre de sièges avec 116 élus.
Ils bénéficiaient du soutien parlementaire d’une petite formation de l’extrême-droite religieuse, le Parti de la Grande Union (BBP) de Muhsin Yazicioglu, qui dispose de huit députés, et promettaient de mener le pays à des élections anticipées pour clarifier la situation politique.
Leur avantage était de bénéficier sur le papier, avec 282 députés, de la majorité absolue à l’assemblée qui est de 276 sièges. La confiance envers un gouvernement s’obtient avec la majorité absolue des députés participant au vote.
Mais ils avaient deux handicaps majeurs. D’une part l’usage veut que le chef de l’Etat charge de former un gouvernement les chefs des partis en ordre décroissant de leur nombre de sièges au Parlement. M. Erbakan se désistant, il était normal que M. Demirel désigne M. Yilmaz, dont l’Anap est en deuxième position avec 129 élus, avant Mme Ciller.
D’autre part, l’armée était peu susceptible de se satisfaire d’une reconduction de la coalition Erbakan-Ciller avec simple permutation des postes, sans qu’aucune autre solution ne soit tentée.
ANKARA, 20 Juin (AFP, Reuter). — Court-circuitant d’emblée les ambitions de Tansu Ciller qui prévoyait de revenir à la tête du gouvernement turc, le président Suleyman Demirel a nommé vendredi premier ministre le leader de l’opposition Mesut Yilmaz. Le chef de l’Etat donne ainsi à ce dernier la chance de rassembler une coalition laïque excluant les islamistes de son...