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Actualités - CHRONOLOGIE

Le cabinet israélien à l'épreuve de l'affaire Méridor (photo)

La situation a nettement évolué au cours des dernières quarante-huit heures. Et pas à l’avantage de Benjamin Netanyahu. Le premier ministre, qui vient de lâcher le responsable des Finances au sein du gouvernement, Dan Méridor, a pris un risque dont il ne semble pas avoir calculé toutes les retombées possibles. Dès hier, l’un des membres de son équipe, le ministre du Commerce et de l’Industrie Nathan Chtcharansky, a lancé un avertissement qui pourrait être lourd de conséquences.
«Benjamin Netanyahu doit prouver qu’il peut mieux gouverner. Nous attendons de lui qu’il prenne des décisions politiques correctes et aille de l’avant», a déclaré M. Chtcharansky dans une interview en direct à la première chaîne publique de la télévision israélienne.
«J’ai participé à la séance extraordinaire du Cabinet dans la nuit de mardi à mercredi pour appuyer le ministre des Finances Dan Méridor et empêcher qu’il ne soit acculé à la démission», a-t-il poursuivi.
M. Chtcharansky, qui dirige le parti Israël B’Alya (sept élus), a ajouté que sa formation avait déjà exprimé sa défiance au Cabinet en indiquant qu’elle ne se sentait plus tenue par la discipline de vote de la majorité au Parlement «en raison des manquements de M. Netanyahu à sa parole».
«Nous avons franchi le stade des menaces, et toutes les options sont ouvertes», a-t-il encore dit, en soulignant «qu’il y a une sérieuse crise de confiance (entre lui-même et le premier ministre), en dépit du fait que nous sommes des amis depuis de longues années».
Le ministre démissionnaire des Finances Dan Méridor, qui était invité de la même émission, a pour sa part indiqué qu’il votera désormais «au coup par coup» à la Knesset, et envisagera son attitude à propos d’une motion de défiance déposée mercredi à la Knesset par les partis de gauche.
«Quoi qu’il en soit, si M. Netanyahu est le candidat du Likoud au poste de premier ministre en l’an 2.000, je ne le soutiendrai pas», a-t-il conclu.
A ce propos, le premier ministre a affirmé qu’il trouverait «rapidement» un successeur à M. Méridor.
«Il y aura rapidement un nouveau ministre des Finances», a déclaré M. Netanyahu, laissant ainsi entendre qu’il acceptait la démission de M. Dan Méridor, qui deviendra effective vendredi.
M. Netanyahu, interviewé par la télévision, a violemment pris à partie le ministre démissionnaire en l’accusant d’avoir «rejoint la meute des diffamateurs» de sa politique.
Interrogé sur la possibilité que le nouveau titulaire soit M. Ariel Sharon, actuellement ministre des Infrastructures nationales, M. Netanyahu a refusé de répondre.
Selon la radio publique et le quotidien «Maariv», le premier ministre a déjà choisi M. Sharon, le chef de file des «faucons» de la droite, pour remplacer M. Méridor.
Le départ de M. Méridor serait une satisfaction à court terme pour le premier ministre, qui ne l’avait pris qu’à contrecœur dans son gouvernement, sous la pression de l’aide modérée du Likoud.
M. Méridor a longtemps été son rival politique, a tenté de s’opposer à lui lors de son élection à la tête du Likoud en 1993 et a ensuite cherché à le renverser, avant sa victoire électorale de mai 1996.
Selon les commentateurs politiques, M. Méridor a rendu furieux M. Netanyahu en critiquant la façon dont il avait été impliqué dans un scandale politique lié à la nomination controversée d’un procureur général au début de cette année. Or, ce n’est que deux jours après que la Cour suprême eut rejeté les derniers pourvois demandant l’inculpation du premier ministre que ce dernier a déclenché la crise avec M. Méridor.
Cependant, M. Netanyahu se retrouve maintenant avec un nouvel opposant de poids au sein de son propre parti, après l’ex-ministre des Sciences Benny Begin, qui a quitté le Cabinet l’an dernier pour protester contre les accords d’autonomie avec les Palestiniens.
M. Méridor, qui milite depuis plus de trente ans au Likoud, y compte de solides partisans et a affirmé qu’il continuerait le combat politique.
La situation a nettement évolué au cours des dernières quarante-huit heures. Et pas à l’avantage de Benjamin Netanyahu. Le premier ministre, qui vient de lâcher le responsable des Finances au sein du gouvernement, Dan Méridor, a pris un risque dont il ne semble pas avoir calculé toutes les retombées possibles. Dès hier, l’un des membres de son équipe, le ministre du...