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Actualités - REPORTAGE

La taille 38 à la portée des grassouillettes Quand l'industrie du vêtement joue les illusionnistes...

WASHINGTON — Irène Mosalli
On n’est jamais trop maigre ni trop riche. Difficile de convaincre les femmes du contraire. L’industrie du prêt-à-porter ne le sait que trop. Et n’ignore pas qu’une femme répugne à acheter une tenue qui ne lui donne pas l’illusion d’être une sylphide, surtout si ce n’est pas le cas.
Alors, pour remonter le moral de ces dames, et aussi leur chiffre d’affaires, les firmes de vêtements ont rajouté un centimètre par ci un centimètre par là aux spécifications de tailles déjà établies.
C’est-à-dire que si vous êtes taille 40, vous vous retrouverez, certainement à votre grande satisfaction, en train de porter avec aisance un pantalon marqué 38. Ce n’est pas une victoire sur les kilos, mais un stimulant pour l’ego. Ne serait-ce qu’au vu de l’étiquette... Puis, l’on se dit que c’est du temps gagné pour se dépêcher de faire disparaître les boursouflures, incamouflables avec les véritables mensurations.
Les fabricants ont bien saisi ce procédé et ont su le mettre à profit. Leur cible est la clientèle de 40 à 45 qui, diètes et exercices aidant, arrive à garder la ligne sans pouvoir cependant se glisser dans les secondes peaux destinées aux vingt printemps. A son intention donc, on a un peu triché sur la taille et les hanches pour l’allécher avec des modèles dans le vent.
Dans ces conditions, ces femmes au look nouveau succombent plus facilement à la tentation du shopping, alors qu’elles auraient renoncé (en invoquant des dépenses plus vitales) à débourser leur argent pour des tenues plus conventionnelles. Avant ce laxisme dans les mesures, la gent féminine privilégiait les griffes qui taillent grand.
Les revendeurs ne sont pas encore bien familiarisés avec cette métamorphose et suent en faisant leurs commandes. Sans compter qu’ils ont à résoudre le problème des clientes s’habillant dans la plus petite taille. Celle-ci devient trop grande pour elles (ayant elle aussi subi le même sort agrandissant) et il ne leur reste plus rien à se mettre sur le dos... Pour elles, on est en train de penser à ajouter une catégorie supplémentaire.
A noter que la haute couture n’a pas donné dans cette fluctuation des poids et mesures. Bien sûr, se plaît-on à dire, les happy few pouvant l’arborer ont le temps de s’occuper de leur personne et de conserver une ligne adéquate.
Au rayon hommes, on a aussi donné dans l’élargissement, mais d’une manière graduelle. Ces changements se sont produits depuis que le gouvernement américain a cessé de régulariser les mesures.
Aujourd’hui, l’allure n’est plus dans la taille de guêpe mais dans «l’attitude».
WASHINGTON — Irène MosalliOn n’est jamais trop maigre ni trop riche. Difficile de convaincre les femmes du contraire. L’industrie du prêt-à-porter ne le sait que trop. Et n’ignore pas qu’une femme répugne à acheter une tenue qui ne lui donne pas l’illusion d’être une sylphide, surtout si ce n’est pas le cas.Alors, pour remonter le moral de ces dames, et aussi leur...