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Actualités - CHRONOLOGIE

Les islamistes perdent le soutien de l'extrême-droite Erbakan à la merci d'une motion de censure

Le gouvernement turc à dominante islamiste de Necmettin Erbakan est devenu effectivement minoritaire au Parlement et vulnérable à une éventuelle motion de censure, en perdant hier le soutien du Parti de la Grande Union (BBP, extrême-droite) (VOIR AUSSI PAGE 10).
«Nous ne soutenons plus le gouvernement car il n’a pas satisfait nos exigences», a déclaré à la presse Mehmet Ekici, chef adjoint du BBP, après une réunion du parti.
M. Ekici a précisé que le BBP pourrait voter avec l’opposition pour renverser le gouvernement de coalition formé par M. Erbakan entre son Parti de la Prospérité (Refah) et celui de la juste Voie (DYP, droite) du ministre des Affaires étrangères, Tansu Ciller.
«Nous examinerons l’éventualité de soutenir une motion de censure», a-t-il dit.
Le gouvernement avait perdu fin mai la majorité au Parlement, suite à la défection de plusieurs députés du DYP mécontents de la poursuite de la coalition, mais il bénéficiait du soutien du BBP dirigé par Muhsin Yazicioglu.
Ce soutien du BBP, avec ses huit députés, était crucial puisque la coalition Refah-DYP était tombée deux sièges en dessous de la majorité, avec 274 élus sur 550 à l’assemblée.
M. Erbakan et Mme Ciller tentaient depuis le 1er juin de fidéliser ce petit parti en lui offrant d’entrer au gouvernement. Mais le BBP avait présenté certaines exigences, notamment l’abaissement à 5% de l’actuel seuil de 10% des voix à l’échelle nationale nécessaire lors d’élections législatives pour qu’un parti puisse entrer au Parlement.
Le BBP évalue son propre soutien populaire entre 5% et 10%. Il n’était entré au Parlement à l’issue des élections de décembre 1995 que grâce à un accord électoral avec le Parti de la Mère Patrie (Anap, droite, opposition) de Mesut Yilmaz. Une fois au Parlement, ses députés avaient quitté l’Anap.
Le BBP avait menacé la semaine dernière de retirer son soutien au gouvernement si ses demandes n’étaient pas satisfaites.
M. Ekici a affirmé que son parti avait rejeté l’offre de M. Erbakan d’entrer au gouvernement et de soutenir son projet de provoquer des législatives anticipées pour l’automne prochain.
«Quelques postes ministériels ne sont pas importants pour nous (..) Et nous ne soutiendrons pas des élections anticipées par exemple en octobre, si elles devaient se tenir sans une préparation adéquate et sans l’abaissement du seuil», a dit M. Ekici.
M. Erbakan a besoin du BBP non seulement pour repousser une éventuelle motion de censure mais aussi pour obtenir l’approbation de l’assemblée pour son projet d’élections anticipées.
M. Erbakan et Mme Ciller avaient annoncé le 1er juin qu’ils allaient conduire le pays à des élections anticipées avant la fin de l’année. Mais ils n’ont pu encore se mettre d’accord sur une date.
Normalement, les prochaines élections ne devaient pas avoir lieu avant décembre 2000.
Mais depuis février, les islamistes et la puissante armée turque, qui reproche au Refah de favoriser une dérive vers le fondamentalisme religieux dans le pays, sont engagés dans un bras de fer qui a déclenché une crise politique, incitant les deux partenaires de la coalition à anticiper les élections.
Les partis d’opposition veulent renverser le gouvernement et le remplacer par une coalition à large base qui excluerait le Refah. Mais Mme Ciller a fait la sourde oreille, préférant poursuivre son alliance avec les islamistes.
Selon les analystes, l’opposition devrait profiter du retrait du soutien du BBP à la coalition pour déposer dans les prochains jours une motion de censure contre le gouvernement.
Le gouvernement turc à dominante islamiste de Necmettin Erbakan est devenu effectivement minoritaire au Parlement et vulnérable à une éventuelle motion de censure, en perdant hier le soutien du Parti de la Grande Union (BBP, extrême-droite) (VOIR AUSSI PAGE 10).«Nous ne soutenons plus le gouvernement car il n’a pas satisfait nos exigences», a déclaré à la presse Mehmet...