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Actualités - CHRONOLOGIE

Ouverture ce matin du procès des cinq membres de l'Armée rouge japonaise

Les cinq membres de l’Armée rouge japonaise, arrêtés en février au Liban, comparaissent ce matin devant la Cour criminelle de Beyrouth pour y être jugés comme des prisonniers de droit commun.
Masao Adachi, 57 ans, Kazuo Tohira, 44 ans, Haro Wako, 48 ans, Mariko Yamamoto, une femme de 56 ans, et Kozo Okamoto, 49 ans, ne sont en effet jugés que pour des délits mineurs passibles de sept ans de prison: falsification de cachets officiels, faux passeports, entrée et résidence illégales au Liban, mention de fausses identités lors des interrogatoires.
Dans son acte d’accusation du 6 mars, la justice s’est gardée de retenir contre ces encombrants prisonniers, réclamés par Tokyo, des charges liées à leur appartenance, pourtant clairement établie, à l’Armée rouge.
Leur arrestation avait provoqué la colère de plusieurs organisations, notamment le Hezbollah, qui avaient exigé en mars la «libération immédiate» de ces «héros» de la cause arabe et de la lutte contre Israël dans les années 1970, à l’apogée du mouvement clandestin.
La «vedette» de ce procès sous haute surveillance policière est Kozo Okamoto, unique survivant du commando qui avait mené une attaque sanglante contre l’aéroport de Lod-Tel-Aviv en mai 1972 (26 morts, 80 blessés).
Du fond de sa prison, Okamoto a fêté la semaine dernière le 25e anniversaire de cette action avec des fleurs et des gâteaux.
«La défense des cinq Japonais est un acte de reconnaissance envers un héros (Okamoto) qui s’est battu pour la cause arabe. Nous regrettons son incarcération alors qu’on devrait l’honorer et nous faisons le serment de rester à ses côtés et aux côtés de ses camarades», ont déclaré les quelque 160 avocats bénévoles qui se sont constitués en collectif pour assurer la défense.
«Ils sont en bonne santé, ont le moral et sont confiants», a déclaré à l’AFP Me Béchara Abou Saad, après avoir vu ses clients vendredi dans la prison de Roumiyé.
Sur le banc des accusés figure également une infirmière libanaise, Oumaya Abboud, une spécialiste en acupuncture, jugée pour «exercice illégal de la médecine».
Selon des sources judiciaires, des diplomates japonais en poste à Beyrouth assisteront à l’ouverture du procès.
Durant l’enquête, les autorités nippones ont eu parfois du mal à cacher leur impatience face aux cafouillages: certains officiels libanais ont nié l’existence même d’arrestations.

Tokyo avait envoyé au Liban des spécialistes de la lutte antiterroriste ainsi qu’un très proche collaborateur du premier ministre Ryutaro Hashimoto.

Le Japon et le Liban n’étant pas liés par un traité d’extradition, une décision de cette nature ne pourrait être que politique, après avis des autorités judiciaires.
Les circonstances et les motifs de l’arrestation des cinq Japonais, dont la présence au Liban était connue depuis des années, n’ont pas été clairement établies. Quelques jours avant le procès, l’Armée rouge a accusé le gouvernement japonais d’avoir acheté l’arrestation de ses militants en payant des officiels libanais.
Selon la presse, un haut responsable du service de sécurité de l’Etat aurait, de connivence avec Tokyo, profité des rafles de décembre 1996 au Liban, après plusieurs attentats antisyriens, pour mettre la main sur les membres de l’Armée rouge.
Les cinq membres de l’Armée rouge japonaise, arrêtés en février au Liban, comparaissent ce matin devant la Cour criminelle de Beyrouth pour y être jugés comme des prisonniers de droit commun.Masao Adachi, 57 ans, Kazuo Tohira, 44 ans, Haro Wako, 48 ans, Mariko Yamamoto, une femme de 56 ans, et Kozo Okamoto, 49 ans, ne sont en effet jugés que pour des délits mineurs passibles...