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Actualités - ANALYSE

Les déclarations de Khaddam et les contacts syro-chrétiens

La déclaration du vice-président syrien Abdel Halim Khaddam à sa sortie du palais de Baabda jeudi dernier aurait-elle porté un coup fatal au dialogue syro-chrétien? Le responsable syrien avait affirmé ce jour-là: «Le dialogue a toujours lieu entre Etats et nous ne traitons qu’avec l’Etat libanais».
Rappelons dans ce cadre que le président de la République, M. Elias Hraoui, avait désaprouvé un dialogue syro-chrétien dont l’Etat serait exclu.
Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir avait lui-même exprimé des réserves à ce sujet, niant à plusieurs reprises avoir chargé qui que ce soit, de le représenter auprès de Damas. Le cardinal Sfeir est persuadé que seul un dialogue entre les autorités officielles libanaises et Damas est susceptible de porter ses fruits.
La question est de savoir aujourd’hui si le dialogue entamé entre les responsables syriens et certaines instances civiles ou religieuses chrétiennes prendra fin avec la déclaration de M. Khaddam. Il pourrait en effet se poursuivre et aboutir à des résultats dont serait aussitôt informé le pouvoir libanais. Celui-ci en discuterait alors avec Damas afin que les décisions prises deviennent exécutoires.

Les conditions
d’une prorogation

En tout état de cause, si la Syrie est déterminée à proroger une fois de plus le mandat du président Hraoui, il est indispensable qu’une telle mesure soit approuvée par la majorité des Libanais et des chrétiens opposants en particulier. Dans ce cadre, l’ouverture d’un dialogue fructueux entre Bkerké et le chef de l’Etat rendrait acceptable l’idée d’une deuxième prorogation du mandat présidentiel.

Nombreuses
revendications

Par «dialogue fructueux», on apprend évidemment la réalisation des nombreuses revendications chrétiennes, parmi lesquelles:
— Des amendements constitutionnels susceptibles de restituer au président de la République certaines de ses prérogatives et de rétablir par suite l’équilibre entre les pouvoirs.
— Une application fidèle de l’accord de Taëf, concernant notamment le retour des déplacés et la réalisation du projet de décentralisation administrative.
— Une amnistie générale de tous les délits commis jusqu’à ce jour de manière à réaliser une véritable entente nationale.
— L’élaboration d’une nouvelle loi électorale qui donnerait satisfaction aux pôles chrétiens en leur permettant de réintégrer la vie politique et économique du pays.
— La formation d’un gouvernement jouissant d’une large assise populaire et représentatif de tous les courants politiques au Liban.
— Le vote d’une nouvelle loi sur la naturalisation préservant la structure actuelle de la société. Dans tous les cas, la nationalité ne doit plus être accordée de manière arbitraire ou à des personnes qui ne la méritent pas.
Par ailleurs, d’aucuns estiment que les propos tenus par le vice-président syrien à Baabda visaient essentiellement à rassurer le président Hraoui offusqué, semble-t-il, par la perspective d’un dialogue excluant l’Etat, comme si celui-ci ne représentait pas toutes les factions libanaises. Quoi qu’il en soit, l’essentiel est de parvenir à des résultats concrets, ce que le patriarche maronite ne cesse de préconiser aussi bien publiquement qu’en privé, devant ses visiteurs.

E.K.
La déclaration du vice-président syrien Abdel Halim Khaddam à sa sortie du palais de Baabda jeudi dernier aurait-elle porté un coup fatal au dialogue syro-chrétien? Le responsable syrien avait affirmé ce jour-là: «Le dialogue a toujours lieu entre Etats et nous ne traitons qu’avec l’Etat libanais».Rappelons dans ce cadre que le président de la République, M. Elias...