De Genève, Ghanim Zoghbi réaffirme la légitimité du mouvement syndical qu'il préside

De Genève où il se trouve, le président de l’aile loyaliste de la Confédération générale des travailleurs au Liban, M. Ghanim Zoghbi, persiste à indiquer qu’il participe aux réunions du Congrès international ouvrier en tant que représentant des travailleurs libanais et non pas de simple membre de la délégation gouvernementale, conduite par le conseiller du ministre du Travail, M. Samir Aoun.
M. Zoghbi a en outre démenti les informations selon lesquelles l’OIT et la Fédération internationale des syndicats des travailleurs arabes ne reconnaissent que la légitimité du président de la centrale syndicale contestatrice, M. Elias Abou Rizk, accusant la presse libanaise de leurrer l’opinion publique, et s’en prenant vivement au secrétaire général de la FIDTA, qui avait annoncé la veille que le mouvement arabe ne reconnaît que la CGTL de M. Abou Rizk comme centrale syndicale légale au Liban.

Contacts positifs

M. Zoghbi qui a tenu une conférence de presse, parallèlement aux travaux du Congrès international ouvrier, a multiplié les indications devant démontrer qu’il participe aux réunions de Genève en tant que représentant des travailleurs du Liban et a insisté sur les contacts «positifs» qu’il entreprend «et qui ont confirmé la présence efficace de la CGTL dans la plus importante tribune ouvrière internationale». M. Zoghbi a souligné qu’il entamera à partir de lundi une série de démarches visant à conclure des accords de coopération dans plusieurs domaines avec l’OIT et la FIDTA.
«Il est regrettable que certains puissent communiquer à la presse des informations trompeuses et que des médias aillent dans leur sens. La délégation de la CGTL participe au congrès à titre officiel et sa qualité de membre ne fait pas l’ombre d’un doute», a-t-il ajouté avant de démentir les informations selon lesquelles le bureau de l’OIT et celui de la Fédération internationale des syndicats libres se sont mobilisés contre la présence de sa délégation au congrès.

La présence de Hamdane à Beyrouth

Selon les indications de M. Zoghbi, les responsables de la Fédération internationale des syndicats libres à Genève ont «assuré qu’ils ne se mêlent pas des conflits entre syndicats au Liban et ne doutent pas de la légitimité de la centrale syndicale (qu’il préside) tout en appelant à la libération de M. Elias Abou Rizk».
Quant à la présence à Beyrouth du coordinateur des activités de l’OIT au Liban et dans la région, M. Walid Hamdane, elle n’a rien à voir avec l’affaire Abou Rizk et le conflit entre les deux centrales syndicales loyaliste et opposante, selon M. Zoghbi. le responsable de la CGTL loyaliste a souligné que si M. Hamdane s’était rendu jeudi soir à Beyrouth, c’était pour «rejoindre son poste dans la capitale» et non pas pour mener une enquête et présenter à l’OIT un rapport sur la situation syndicale au Liban. «Ces propos sont dénués de tout fondement et s’inscrivent dans le cadre de la campagne de désinformation menée par certains», a-t-il déclaré, au moment où à Beyrouth, M. Hamdane rencontrait le procureur de la République, M. Adnane Addoum, ainsi que M. Elias Abou Rizk.

Assainir la situation
syndicale

Interrogé sur les raisons du report de la réunion qu’il devait tenir jeudi avec le secrétaire général de la FIDTA, M. Zoghbi a répondu en indiquant que, depuis son arrivée à Genève, il a tenu avec le secrétaire général de la FIDTA une série de réunions portant sur les moyens d’assainir la situation syndicale. Il a ajouté qu’il avait été convoqué mercredi par M. Jammam pour un entretien, le lendemain, avec les responsables de la FIDTA, notant qu’il a été informé quelques heures avant la réunion de son report «pour des raisons injustifiées». Poursuivant ses indications, M. Zoghbi a dit qu’il a été «surpris par une déclaration du responsable syndical qui nous a fait assumer, le lendemain, la responsabilité du sabotage de la réunion et qui n’a pas reconnu notre légitimité».
M. Zoghbi a jugé «regrettable que le responsable syndical arabe «puisse profiter de son poste pour asséner un coup à la légitimité de la CGTL et à l’unité du mouvement syndical». Il a conclu en annonçant qu’il se réserve le droit de convoquer le conseil exécutif de la FIDTA à une réunion extraordinaire qui sera, a-t-il dit, consacrée aux positions de son secrétaire général.
Sur un autre plan, M. Zoghbi a indiqué que l’ordre de grève est toujours maintenu pour le 25 courant, en signe d’appui aux revendications socio-économiques de son mouvement.