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Actualités - CHRONOLOGIE

Reçu par Hraoui en compagnie de Chareh, Safi et Kanaan Khaddam : pas de reprise du processus de paix sans changement de la politique israélienne "Nous dialoguons avec l'état et non pas avec des autorités civiles ou religieuses", déclare le numéro 2 syrien (photos)

Le blocage du processus de paix régional, la coopération militaire entre la Turquie et Israël, la nécessité de mettre sur pied un bloc économique arabe pour faire face aux défis qui se profilent à l’horizon, tous ces thèmes ont été passés en revue lors de la réunion hier entre le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, et le vice-président syrien, M. Abdel Halim Khaddam, au palais de Baabda.
M. Khaddam, accompagné du ministre des Affaires étrangères, M. Farouk Chareh, du commandant des troupes syriennes déployées au Liban, le brigadier Ibrahim Safi, et du chef des services de renseignements syriens au Liban, le brigadier Ghazi Kanaan, a informé le président Hraoui des résultats de sa récente tournée qui l’a mené, avec M. Chareh, dans plusieurs pays arabes.
Interrogé à sa sortie du palais de Baabda sur le dialogue syro-chrétien dont les médias libanais parlent depuis un certain temps, M. Khaddam a déclaré que «toute question concernant le Liban ou la Syrie est évoquée entre les deux Etats et non pas avec des autorités civiles ou religieuses». Il a ajouté que le processus de paix ne peut pas reprendre tant qu’Israël n’aura pas révisé sa politique d’une manière radicale.
Le vice-président syrien a d’autre part affirmé que son pays n’apportait pas de soutien logistique au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une guérilla en Turquie et n’hébergeait pas son chef Abdallah Ocalan, dit Apo.
La délégation syrienne conduite par M. Khaddam a été accueillie au poste frontière de Jdeidet Kabous par le premier ministre, M. Rafic Hariri, et par le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz.
Arrivée à Baabda à 11h, elle a été immédiatement reçue par M. Hraoui. Les responsables libanais et syriens ont eu un entretien d’une heure à l’issue duquel M. Khaddam a répondu aux questions des journalistes. «Nous avons évoqué des questions intéressant le monde arabe, le Liban et la Syrie, notamment la tenue de la Conférence sur le développement du Proche-Orient (qui doit se tenir en novembre prochain à Qatar avec la participation d’Israël) et l’alliance militaire israélo-turque, a-t-il dit. Nous avons aussi examiné les moyens de créer un bloc économique arabe qui ouvrirait une nouvelle ère dans les relations entre les Arabes et leur permettrait de coopérer avec le monde extérieur pour faire face aux nombreux développements qui les attendent dans la période actuelle. J’ai exposé les résultats de nos contacts lors de notre tournée et nos conclusions sont convergentes».

Les relations avec
la Turquie

M. Khaddam s’est déclaré satisfait de «l’action arabe commune». Il a précisé que la proposition syrienne de tenir une réunion économique arabe au lieu de la conférence du Qatar sera examinée le 25 juin lors d’une réunion des pays de la Déclaration de Damas (ce sont les 6 pays du Conseil de coopération du Golfe, plus l’Egypte et la Syrie). «Nous préparons avec l’Egypte un document commun que nous exposerons aux pays membres de la Déclaration de Damas», a-t-il dit.
Démentant la présence de M. Ocalan en Syrie, M. Khaddam a indiqué que Damas «est accusée de beaucoup de choses qui sont infondées». «La compagne anti-syrienne menée par la Turquie est motivée par des considérations internes turques», a-t-il dit. Nous ne pouvons pas accuser le gouvernement turc, parce qu’il se trouve dans une tranchée alors que les autres pouvoirs dans le pays se trouvent dans une tranchée opposée. La Turquie n’a pas de preuves à l’appui (au sujet de la présence de M. Ocalan en Syrie)».
Critiquant avec virulence la rapprochement entre Ankara et Tel-Aviv, M. Khaddam a déclaré qu’il s’agissait d’un «partenariat visant à imposer une hégémonie politique, économique et sécuritaire aux Arabes. Il n’est pas question de rompre les relations diplomatiques avec la Turquie mais de renforcer le dialogue avec ce pays. Tous les Arabes doivent œuvrer pour convaincre la Turquie de réviser sa politique afin de ne pas nuire à ses intérêts et de menacer la stabilité de la région».
Le vice-président syrien a affirmé que l’agression turque contre le nord de l’Irak «est une affaire qui concerne non seulement l’Irak mais l’ensemble des Arabes».
Evoquant le processus de paix régional M. Khaddam a déclaré: «La politique du gouvernement israélien a fermé toutes les portes. Et si Israël ne révise pas cette politique d’une manière radicale, personne ne peut dire que la reprise des négociations de paix est possible».
Interrogé sur une éventuelle guerre régionale M. Khaddam a déclaré: «Nous ne voulons pas faire des prévisions ou des déductions. Souhaitons seulement que personne ne fera de faux calculs».
Sur le dialogue syro-chrétien, le numéro 2 syrien a déclaré: «Pour notre part, il ne s’agit pas d’un dialogue avec une quelconque partie. Nous voulons de bonnes relations avec toutes les autorités civiles et religieuses au Liban. Il y a des personnes qui effectuent des navettes. Ils nous font entendre des paroles aimables et nous faisons de même. Toute question qui concerne le Liban ou la Syrie est débattue entre les deux Etats et non pas avec des autorités civiles ou religieuses. Nous sommes un Etat et nous entretenons des relations avec l’Etat libanais qui, selon nous, a accompli des réalisations formidables pour le Liban. (L’Etat) a rétabli la sécurité et la stabilité dans le pays et a permis aux Libanais de vivre dans un pays sûr».
La délégation syrienne s’est ensuite rendue à Aïn-Tiné où elle a rencontré le président de la Chambre, M. Nabih Berry. En soirée, M. Hraoui a offert un dîner en l’honneur de ses hôtes syriens. M. Berry faisait partie des convives.
Le blocage du processus de paix régional, la coopération militaire entre la Turquie et Israël, la nécessité de mettre sur pied un bloc économique arabe pour faire face aux défis qui se profilent à l’horizon, tous ces thèmes ont été passés en revue lors de la réunion hier entre le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, et le vice-président syrien, M. Abdel Halim Khaddam, au...