La rencontre du Coral Beach décide d'organiser des grèves et des manifestations

Le comité de suivi de la «Rencontre nationale du Coral Beach» a élaboré mercredi soir un véritable programme de mobilisation en signe de solidarité avec le chef de la CGTL opposante, M. Elias Abou Rizk.
Le mouvement de protestation initié par les membres du comité prévoit notamment l’organisation de grèves et de manifestations dans l’ensemble du pays. Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion tenue en présence des députés Zaher el-Khatib et Mohammed Raad (ce dernier du Hezbollah) ainsi que de représentants de partis et courants de l’opposition, de la CGTL et du comité de coordination syndicale.
Dans un communiqué publié au terme de la réunion, le comité a notamment dénoncé «la politique arbitraire des autorités qui violent la Constitution, les lois en vigueur et tous les principes démocratiques». Il a souligné sa détermination à «poursuivre son mouvement d’escalade pacifique et démocratique», prenant dans ce cadre les décisions suivantes:
— «L’organisation de grèves et de manifestations dans l’ensemble du pays et la formation de comités chargés de procéder à une mobilisation populaire dans la capitale et dans les régions libanaises». Le communiqué invite en outre les citoyens à contribuer à «la défense des libertés publiques et à la libération d’Elias Abou Rizk».
— «L’organisation de meetings nationaux et de sit-in, le recours à des grèves symboliques et sectorielles».
D’autre part, le communiqué met en garde le pouvoir contre «la poursuite de sa politique de répression» tout en lui imputant la responsabilité de «la détérioration de la situation intérieure».
Le comité s’est enfin considéré en session ouverte jusqu’à la libération d’Elias Abou Rizk.

Les réactions

Par ailleurs, l’affaire Abou Rizk a continué hier encore à susciter de nombreuses réactions de personnalités déplorant l’arrestation du responsable syndical et «les tiraillements politiques» auxquels elle a donné lieu.
Le président Omar Karamé a fait à la presse une déclaration dans ce sens alors que le député Boutros Harb imputait au seul gouvernement la responsabilité de l’arrestation de MM. Abou Rizk et Nehmé.
De son côté, le président du syndicat de la presse, M. Mohammed Baalbacki, a «remercié la justice» qui a pris l’initiative de relâcher M. Yasser Nehmé. «Toutefois, nous aurions souhaité que cette arrestation n’ait pas lieu, même pour quelques heures», a-t-il ajouté.
Le président du syndicat des rédacteurs, M. Melhem Karam, a déclaré pour sa part: «Nous ne remercions personne» pour la libération de M. Nehmé. «Nous continuons à voir dans la détention d’Elias Abou Rizk une atteinte aux libertés», a-t-il dit avant d’annoncer la tenue aujourd’hui d’une réunion de la Fédération des syndicats des professions libérales. «Nous prendrons à cette occasion la position syndicale qui s’impose en vue d’obtenir la libération immédiate d’Abou Rizk», a ajouté M. Karam.