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Actualités - CHRONOLOGIE

Le leader de la Gauche victorieuse a été chargé de former le nouveau gouvernement Jospin entame sa cohabitation avec Chirac (photo)

Le leader du parti socialiste français (PS), Lionel Jospin, a entamé hier la première «cohabitation» politique d’un premier ministre de gauche avec un chef de l’Etat de droite, le gaulliste Jacques Chirac, qui l’avait battu à la présidentielle de mai 1995 .
Au lendemain de la victoire de la gauche aux élections législatives, le président Chirac a nommé M. Jospin chef du gouvernement, immédiatement après avoir reçu la démission du gaulliste Alain Juppé.
A sa sortie du palais présidentiel, M. Jospin a annoncé que le nouveau gouvernement serait nommé «dans la semaine». Il a qualifié d’excellent le climat de son entretien d’environ une heure avec le président de la République.
La passation des pouvoirs de M. Juppé à M. Jospin a été fixée à ce matin 09h00 GMT.
Les échéances internationales vont imposer rapidement aux deux têtes de l’Exécutif français de trouver un modus vivendi, quatre rendez-vous diplomatiques importants étant prévus dans les semaines à venir: sommet franco-allemand le 13 juin, sommet européen les 16 et 17 à Amsterdam, sommet du G7 à Denver (Etats-Unis) du 20 au 22, et sommet de l’OTAN à Madrid les 8 et 9 juillet.
Les supputations vont déjà bon train concernant la composition du nouveau gouvernement. M. Jospin a annoncé la semaine dernière qu’il serait «ramassé», par souci d’efficacité, avec une quinzaine de ministres seulement.
Présenté par plusieurs journaux comme favori pour les Affaires étrangères, l’ancien président de la Commission européenne Jacques Delors — dont la présence serait susceptible de rassurer des milieux financiers et européens — a indiqué hier qu’il ne souhaitait pas en faire partie.
Robert Hue, leader du PCF — dont le soutien est indispensable pour former une majorité absolue de gauche — a déclaré que son parti attendait des réponses «à des propositions concrètes» concernant le salaire minimum et la fiscalité en vue d’une éventuelle participation au gouvernement.
La victoire de la gauche, inattendue encore il y a dix jours, a semé une inquiétude vite dissipée dans les milieux les plus favorables au traité de Maastricht et à la monnaie unique européenne.
Après un accès de faiblesse dans la matinée, le franc français s’est ressaisi, progressant en début d’après-midi à 3,3745 FF pour un DM, contre 3,3780 vendredi, dans le sillage du dollar qui bénéficiait des incertitudes sur l’euro.

«Un euro faible»

Le nouveau gouvernement français sera en faveur d’un assouplissement des critères de convergence de Maastricht et de la participation d’un plus grand nombre de pays à la monnaie unique, «ce qui signifie un euro faible», a souligné un analyste de la Citibank à Londres.
Après avoir ouvert en baisse, la Bourse de Paris est également remontée de plus de 2%, une heure et demie avant sa clôture. La semaine dernière, après le 1er tour de scrutin, les actions françaises avaient abandonné 6,5%.
Dans sa première déclaration dimanche soir, M. Jospin a cité parmi ses priorités l’«exigence d’une réorientation de la construction européenne, à laquelle nous tenons», a-t-il précisé.
Selon les résultats officiels définitifs, le PS et ses alliés radicaux-socialistes et «divers gauche» disposent dans la nouvelle Assemblée de 274 sièges, la majorité absolue étant de 289.
Les écologistes qui avaient conclu un accord avec le PS font leur entrée au Parlement avec 7 députés.
Le PCF obtient 38 élus, ce qui donnt pour l’ensemble des forces de gauche 319 sièges.
La majorité sortante (gaullistes, droite libérale et «divers droite») chute à 256 députés, contre 478 dans l’Assemblée sortante.
Le Front national (extrême-droite) de Jean-Marie Le Pen, qui a largement contribué à cette défaite de la droite, fait son retour à l’Assemblée, dont il était absent depuis 1993.
En raison du scrutin majoritaire et de son incapacité à s’allier avec d’autres partis pour le tour décisif, et bien qu’il ait frôlé les 15% des suffrages au 1er tour, il n’obtient qu’un seul siège, à Toulon (Sud-Est), tandis qu’un indépendantiste a été élu dans l’île de la Martinique (Antilles françaises).
Le leader du parti socialiste français (PS), Lionel Jospin, a entamé hier la première «cohabitation» politique d’un premier ministre de gauche avec un chef de l’Etat de droite, le gaulliste Jacques Chirac, qui l’avait battu à la présidentielle de mai 1995 .Au lendemain de la victoire de la gauche aux élections législatives, le président Chirac a nommé M. Jospin chef du...