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Actualités - CHRONOLOGIE

Les libanais, grands oubliés de l'évacuation de Freetown par les marines

Les Marines américains ont commencé hier à évacuer les ressortissants étrangers de la Sierra Leone, mais les Libanais étaient, eux, les grands «oubliés» de cette évacuation.
Environ 900 étrangers, Américains pour la plupart, ont quitté Freetown dans le cadre de l’opération d’évacuation menée par les Marines, a indiqué un officier, cité par l’AFP.
L’opération s’est achevée aux alentours de 15h30 pour les civils, les derniers hélicoptères effectuant encore ensuite quelques rotations pour emmener les soldats américains.
«C’est fini pour aujourd’hui», ont lancé les militaires devant une foule d’au moins une centaine de candidats au départ, convaincus que l’opération américaine était définitivement terminée après la fermeture de l’ambassade des Etats-Unis à Freetown.
L’opération reprendra «peut-être demain, Inch Allah»», a cependant ajouté l’officier soucieux de ne pas désespérer les derniers candidats.
Les «oubliés» de l’évacuation, en grande majorité libanais, doutaient fort cependant d’une «session de rattrapage», maintenant que tous les Américains sont partis.
«Regardez ces femmes, ces enfants. Ils ont attendu toute la journée sous le soleil. Au dernier moment, on leur dit qu’ils ne partent pas. On n’a pas le bon passeport, mais on est des êtres humains, non?», s’insurge un commerçant libanais.
D’autres s’inquiètent des rumeurs d’intervention des troupes nigérianes.
Les familles qui n’ont pu être embarquées sur le USS Kearsarge, en partance pour Conakry, par les hélicoptères de l’armée américaine ont refusé de rentrer chez elles par crainte de nouveaux pillages — les Libanais en avaient été les premières victimes dimanche dernier, jour du coup d’Etat — et se sont installées à l’hôtel Mamie Yoko, jusqu’ici fermement gardé par les soldats nigérians.
La directrice de l’hôtel, ressortissante des Etats-Unis, avait quitté la Sierra Leone quelques instants plus tôt à bord de l’un des hélicoptères.

Un deuxième avion
libanais

A Beyrouth, le ministre des Emigrés Talal Arslane a indiqué hier, au cours d’une conférence de presse, que l’ambassade du Liban à Freetown était en contact avec les Etats-Unis pour demander aux Marines d’évacuer les Libanais.
De source informée au ministère des Affaires étrangères, on indique que les Américains ont fait savoir qu’ils avaient l’intention d’évacuer d’abord leurs propres ressortissants et les détenteurs de «Green Card» et qu’ils verront par la suite les possibilités d’évacuation des Libanais.
Par ailleurs, M. Arslane a indiqué qu’un deuxième avion avait été affrété jeudi par le ministère des Emigrés pour ramener des Libanais de Sierra Leone. Mais cet appareil n’a pu atterrir à Freetown en raison de la fermeture de l’espace aérien et a dû se poser à Abidjan, en Côte-d’Ivoire, a précisé le ministre.
240 Libanais étaient arrivés dans la nuit de mercredi à jeudi à Beyrouth, à bord d’un avion de la MEA, après avoir fui l’enfer de Freetown.
A ce propos, M. Arslane a catégoriquement démenti des informations de presse selon lesquelles le premier appareil avait été envoyé pour «évacuer les riches et laisser sur place les pauvres». Le ministre a qualifié ces informations d’«irresponsables».
Il a en outre indiqué que 650 Libanais, en majorité des femmes et des enfants, se trouvaient toujours bloqués dans l’enceinte de l’ambassade du Liban à Freetown, en attendant d’être évacués sur Beyrouth.
Les Marines américains ont commencé hier à évacuer les ressortissants étrangers de la Sierra Leone, mais les Libanais étaient, eux, les grands «oubliés» de cette évacuation.Environ 900 étrangers, Américains pour la plupart, ont quitté Freetown dans le cadre de l’opération d’évacuation menée par les Marines, a indiqué un officier, cité par l’AFP.L’opération...