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Actualités - CHRONOLOGIE

Parce qu'il conduirait inévitablement à la confusion Chirac met en garde contre un changement de direction (photo)

A quatre jours du second tour des législatives françaises, les cafouillages se multiplient. Au chef de l’Etat qui venait de mettre en garde contre «un changement de direction qui conduirait inévitablement à la confusion», le socialiste Lionel Jospin a rétorqué que «le président devra laisser le gouvernement gouverner». Dans le même temps, socialistes et communistes ont repris leurs escarmouches, à l’heure où, dans l’autre camp, c’est Philippe Séguin qui mène le bal des prétendants à la succession d’Alain Juppé .
En cas de retour de la droite au pouvoir, c’est bien en effet l’actuel président de l’Assemblée nationale, 54 ans, qui aurait le plus de chances de devenir chef du gouvernement.
Cet europrudent, le plus populaire des hommes politiques de droite, avait déjà permis au candidat Jacques Chirac de l’emporter à la présidentielle de 1995, en incarnant un gaullisme social.
La nouvelle équipe de droite, a-t-il expliqué au soir du premier tour très négatif pour la droite, diot exprimer une «certitude, c’est qu’elle défendra en 1998 une Europe qui, au lieu de faire de la lutte contre l’inflation sa priorité, fait de l’emploi sa priorité absolue».
M. Séguin affirme que «sans la France, il n’y a pas de monnaie unique». «Seulement il faut commencer par savoir ce qu’on veut, et ensuite l’exprimer fermement», ajoute-t-il. Il avait mené la campagne du «non» contre le traité de Maastricht en 1992.
M. Balladur, 68 ans, arrive en deuxième place des prétendants. Il incarnerait le retour à une politique libérale menée par la droite lorsqu’il dirigeait le gouvernement en 1993-95.
Sa nomination serait une potion amère à avaler par M. Chirac qui l’avait trouvé sur sa route dans la bataille présidentielle, après une «amitié de 30 ans».
Dans un texte «programme» publié dans «Le Monde», M. Balladur plaide pour un «libéralisme à la française», «une société plus libre qui crée de l’emploi» et qui serait «différent du libéralisme à l’anglo-saxonne».

«La France continue»

Le dernier Conseil des ministres du cabinet Juppé, mercredi, a donné l’occasion au chef de l’Etat de lancer un nouvel appel à la mobilisation de l’électorat de droite. «Un changement de direction conduirait inévitablement à la confusion dans l’action de redressement et à l’affaiblissement de notre pays», a déclaré M. Chirac. Ce que François Bayrou, ministre de l’Education, a traduit, à l’intention des journalistes, par cette phrase: «On ne peut pas, à chaque élection, prendre un virage à 180 degrés et aller dans la direction exactement inverse de ce qui a été décidé à la précédente consultation, parce que ce n’est pas ainsi qu’on construit un pays».
A l’issue de ce conseil, les ministres sortent dans la cour et lâchent quelques petites phrases devant une forêt de micros et de caméras. Certains s’affichent battants et positifs: «Nous n’avons pas l’intention de laisser partir la France là où certains veulent la mener, c’est-à-dire «en arrière toute», déclare Jacques Toubon (Justice). «On va se battre», renchérit Eric Raoult (Ville).
Alain Juppé a du mal à se frayer un chemin jusqu’à sa voiture. Il rend hommage à ses ministres — «une équipe très cohérente, très loyale» — et fait de l’autosatisfaction: «Il y avait une vraie volonté de moderniser notre pays. Je crois que nous avons bien avancé dans cette direction».
Le sportif du gouvernement, Guy Drut, ministre de la Jeunesse et ancienne médaille d’or d’athlétisme aux Jeux olympiques, compare ses expériences: «J’ai vécu des moments intenses dans ma vie sur les stades. Là, j’ai vécu deux belles années».
A quatre jours du deuxième tour, Jacques Godfrain, le ministre de la Coopération, aura sans doute été le plus réaliste: «La France continue, quels que soient les événements».
Résumant l’ambiance dans le camp de la gauche, le porte-parole du Parti socialiste François Hollande a observé que la cohabitation est «maintenant un scénario envisagé par l’ensemble des acteurs politiques». Mais PS et PC ne semblent pas d’accord sur la répartition des rôles au lendemain de l’élection.
L’ancien premier ministre socialiste Michel Rocard a déclaré, lors d’un meeting à Chambéry (est), que «les communistes ne seront au gouvernement que s’ils changent d’avis sur l’Europe». «Nous ne ferons pas la moindre concession, parce que ce n’est pas possible», a-t-il ajouté.
Chez les communistes, Alain Boquet, chef du groupe parlementaire communiste sortant, a précisé qu’il ne devait pas y avoir de «domination» d’un parti sur l’autre.
Le leader Robert Hue a demandé des «mesures immédiates», en plaidant pour «une relance de la machine économique» et «l’augmentation sensible des salaires» sans «ménager la chèvre et le chou».
A quatre jours du second tour des législatives françaises, les cafouillages se multiplient. Au chef de l’Etat qui venait de mettre en garde contre «un changement de direction qui conduirait inévitablement à la confusion», le socialiste Lionel Jospin a rétorqué que «le président devra laisser le gouvernement gouverner». Dans le même temps, socialistes et communistes ont...