«Cette idée n’est pas nouvelle, et sur le plan du principe nous l’approuvons, a déclaré M. Hoss. Mais ce découpage ne peut en aucun cas être valable s’il n’est pas couplé à un mode de scrutin proportionnel sinon, la mise en œuvre de ce projet donnera des résultats antidémocratiques».
L’ancien premier ministre a cependant ajouté que «l’adoption de la proportionnelle est difficile, voire impossible en raison de la répartition confessionnelle et régionale des députés. Cela dit, un découpage électoral doit être simple pour que les citoyens puissent le comprendre et l’assimiler facilement».
M. Hoss a aussi estimé que la transformation du Liban en circonscription unique est rendue encore plus difficile par l’absence de partis politiques nationaux ayant des ramifications partout dans le pays.
Dans un communiqué publié hier, le Parti socialiste progressiste (PSP) a soulevé les mêmes arguments que M. Hoss. Il a ainsi estimé que le mode de scrutin proportionnel et l’existence de partis politiques d’envergure nationale sont deux conditions nécessaires avant d’adopter le système de la circonscription unique au Liban. Le PSP a cependant ajouté une autre condition qui est, selon lui, indispensable: l’abolition du confessionnalisme politique.
Le Rassemblement
national
Le Rassemblement national (regroupant les partis et courants de l’opposition chrétienne) s’est référé hier aux dernières élections qui se sont déroulées en Grande-Bretagne, en Iran et en France pour affirmer que «le changement à grande échelle reste possible par les moyens démocratiques, (...) à condition de garantir la liberté aux électeurs et d’élaborer une loi électorale équitable assurant une véritable représentation des forces politiques».
A l’issue de sa réunion hebdomadaire tenue sous la présidence de M. Dory Chamoun, leader du Parti national libéral, le R.N. a rappelé les raisons qui l’avaient incité à boycotter les législatives de 1992 et de 1996.
Faisant allusion par ailleurs à la circonscription unique récemment préconisée par le premier ministre Rafic Hariri, le Rassemblement a estimé que, «dans les circonstances actuelles, une telle proposition vise à consacrer le fait accompli». Le communiqué estime aussi que l’adoption d’une telle loi électorale «consacrerait l’existence d’un pouvoir monochrome et porterait un coup fatal au pluralisme, à la démocratie, à la liberté et aux droits de l’homme».
Le Rassemblement affirme aussi dans ce cadre que le projet de circonscription unique vise «à détourner l’attention des Libanais des développements dans la région».
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