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Actualités - CHRONOLOGIE

Les réserves de gaz irakien en partie contrôlées par Talabani

DUBAI, 23 Mai (AFP). — Le gaz que l’Irak entend exporter vers la Turquie par un nouveau gazoduc gît en grande partie en zone tenue par une faction kurde en rupture avec Bagdad, ont indiqué des experts pétroliers. Le contrôle des réserves énergétiques de l’Irak est une des clés des luttes triangulaires entre Bagdad et les deux principales factions kurdes qui échappent au pouvoir central, ont-ils expliqué.
L’Irak et la Turquie ont signé un accord sur la construction d’un gazoduc d’une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an pour approvisionner la Turquie en gaz naturel. Aucune information n’a été donnée quant à la date de cette réalisation.
Le financement du projet, d’un coût estimé de 2,5 milliards de dollars, doit encore être trouvé alors que l’Irak est privé de ressources par un embargo en vigueur depuis 1990. Sa réalisation supposerait la fin de l’embargo.
Le gazoduc de 1.300 kilomètres de long doit déboucher au port turc de Ceyhan, sur la Méditerranée, a annoncé l’agence officielle irakienne INA. Mais Bagdad n’a pas annoncé d’où exactement partirait le pipeline, le tracé du projet étant encore à l’étude.
«Les champs à développer, notamment les champs de gaz, sont contrôlés par Jalal Talabani à l’est de Kirkouk», a expliqué un expert d’une compagnie pétrolière opérant dans la région.
Jalal Talabani est le chef de l’Union patriotique du Kurdistan, une des deux principales factions kurdes en lutte contre Bagdad.
Le contrôle de ces champs est un enjeu stratégique pour l’UPK dans sa lutte contre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), de Massoud Barzani, et le gouvernement central, a ajouté l’expert pétrolier.
L’UPK contrôle la région de Souleimanieh, à l’est de Kirkouk.
L’Irak l’a accusée ces derniers jours d’avoir coupé l’approvisionnement en eau de deux provinces depuis deux barrages qu’elle contrôle.
Le journal «al-Irak» a demandé une «riposte décisive» à ce «crime impardonnable».
Bagdad a renoncé en 1991, sous la pression des puissances occidentales, à contrôler le nord de l’Irak, à majorité kurde.
L’UPK et le PDK s’y sont partagés le pouvoir jusqu’à la rupture en 1994, précipitée par une dispute sur le partage des taxes prélevées sur la contrebande avec la Turquie.
Les deux partis se sont ensuite combattus, s’appuyant tour à tour sur l’Iran, les Etats-Unis et même Bagdad.
En septembre 1996, les troupes régulières irakiennes sont intervenues aux côtés du PDK pour lui permettre de reprendre la ville d’Erbil, avant de se retirer.
Un expert occidental à Bagdad a estimé à au moins 283 milliards de mètres cubes les réserves de gaz naturel de l’Irak, dont la moitié en gaz associé au pétrole.
Ces réserves ne se trouvent pas uniquement dans le nord-est du pays. Les ressources en gaz du sud du pays sont exploitées depuis longtemps.
Avant la guerre provoquée par l’invasion du Koweit en août 1990, l’Irak exportait 11,3 millions mètres cubes de gaz naturel vers le Koweit par un gazoduc inauguré en avril 1987.
L’idée d’exporter du gaz vers la Turquie date des années 1980. Un projet de gazoduc pour l’exportation de gaz de pétrole liquéfié, entre Kirkouk et Ceyhan, avait dû être abandonné en 1984, en raison de son coût.
DUBAI, 23 Mai (AFP). — Le gaz que l’Irak entend exporter vers la Turquie par un nouveau gazoduc gît en grande partie en zone tenue par une faction kurde en rupture avec Bagdad, ont indiqué des experts pétroliers. Le contrôle des réserves énergétiques de l’Irak est une des clés des luttes triangulaires entre Bagdad et les deux principales factions kurdes qui échappent au...