Colloque sur les droits de l'enfant à la LAU Des spécialistes se penchent sur les citoyens de demain (photo)

La Lebanese American University a inauguré hier les travaux de son quatrième colloque sur l’éducation globale. Soucieux de l’avenir et du bien-être des enfants, les conférenciers ont proposé dans leurs interventions respectives différentes manières de sauver les «citoyens de demain». Dans cette optique, ils ont insisté sur le fait que l’amélioration du sort des enfants devrait être un objectif prioritaire du développement national dans son ensemble.
«Pourquoi l’enfant?», a demandé Nabil Haidar, vice-président des affaires académiques de la LAU dans son mot d’introduction. «Les enfants d’aujourd’hui étant les citoyens de demain, leur survie, leur protection et leur développement sont les conditions nécessaires au futur développement de l’humanité. L’objectif premier du développement national devrait être de doter les jeunes générations des connaissances et des ressources nécessaires pour répondre à leurs besoins les plus fondamentaux et leur permettre de se développer pleinement. Dans la mesure où le développement de chaque enfant et sa contribution à la société conditionnent l’avenir du monde, la santé, la nutrition et l’éducation des enfants constituent la pierre angulaire du développement national. Notre engagement envers le bien-être de l’enfant découle, non pas de considérations économiques, mais du simple fait que, de par sa naissance, un enfant acquiert certains droits et la société lui est redevable de nombreuses obligations», a-t-il conclu.
Dario Loda, coordinateur de l’Unicef au Liban depuis 1995, a dit: «Nous assistons depuis une dizaine d’années à un intérêt accru envers l’enfant, manifesté par la communauté internationale. Les droits de l’enfant ont désormais une bonne place dans l’agenda politique de nombreux pays. La Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale en 1989. Sept ans plus tard, elle a été ratifiée par 181 Etats. Le Liban a été un des premiers à le faire en 1991. Plusieurs étapes ont été accomplies dans le cadre de l’application de la CDR: un Conseil supérieur pour l’enfance ainsi qu’un Comité parlementaire ont été créés à cet effet».

Les conflits armés

Frank Dall a ensuite parlé des «enfants dans les zones de conflit». Le conseiller régional auprès de l’Unicef pour l’éducation dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a relevé dans son intervention que le monde arabe est témoin de violences chroniques résultant de causes domestiques, régionales et internationales, plus spécialement du conflit israélo-arabe et autres tensions idéologiques». «Près de la moitié des 21 Etats membres de la Ligue arabe ont été témoins de conflits armés. L’Unicef voudrait intervenir dans ces cas-là en assurant l’application de la convention sur les droits des enfants». Et de poursuivre: «Les enfants ont besoin d’une protection spéciale dans les situations de conflit armé. Il n’est pas nécessaire d’attendre qu’un conflit soit réglé pour adopter des mesures spéciales visant à protéger les enfants et leurs familles, à leur permettre de se nourrir et d’avoir accès aux soins médicaux et aux services de base, à les aider à faire face aux traumatismes résultant de la violence et à leur épargner toutes les autres conséquences directes des violences et hostilités. Pour jeter les fondations d’un monde pacifique où la violence et la guerre cessent d’être acceptées comme moyens de régler les différends et les conflits, il faudrait, par le biais de l’éducation, inculquer aux enfants la valeur de la paix, de la tolérance, de la compréhension et du dialogue».
Ahmad Oueini a fait une présentation de la manière dont les étudiants se sont accommodés de la guerre. «Les étudiants ont eu leur part de dangers, d’anxiétés et de peurs durant les événements. Mais ils ont appris à s’adapter aux circonstances et ils ont pu se tailler une vie relativement normale. Ils ont considéré leur expérience comparable à toute autre expérience académique dans un environnement stable. Plusieurs facteurs ont permis aux étudiants de mener à terme leurs études. La nature intermittente de la guerre et le rôle important joué par la famille et l’entourage leur ont permis de mener à terme leurs études».
«La pauvreté: un fléau qui menace les enfants»: tel a été le titre de l’allocution de Sami Baroudi, professeur de sciences politiques à la LAU.
«La pauvreté est un phénomène mondial mais elle est surtout présente dans les pays ex-communistes qui souffrent d’une transition douloureuse vers le capitalisme et des pays en voie de développement où le PIB est moindre, où la disparité des salaires est grande et où les programmes de l’Etat pour combattre la pauvreté sont absents. Les enfants sont particulièrement vulnérables aux conséquences de la pauvreté. Leurs études en souffrent. Leur santé et leur plein développement en sont compromis».
La séance a été clôturée par Amal Dibo de l’Organisation internationale du Travail.
Elle a notamment parlé des différentes formes d’exploitation des enfants.