Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Dans le cadre de Projet Lebanon 97 Symposium sur l'aide que l'Italie pourrait fournir au Liban

Dans le cadre du salon «Project Lebanon 97», s’est ouvert hier un symposium sur l’expertise italienne dans l’industrie. Cette série de conférences a été organisée par l’«Institut Italien du Commerce Extérieur» et a été inaugurée par M. Carlo Calia, ambassadeur d’Italie au Liban. Les principaux thèmes abordés ont porté sur la sauvegarde de l’environnement et la sécurité dans les entreprises. Mais, pour autant, cette manifestation au sein de l’une des plus grandes expositions sur la reconstruction du Liban a surtout marqué la consécration des efforts du secteur privé italien dans ses relations économiques et commerciales avec le Liban. Aujourd’hui, le premier exportateur au pays du cèdre se prépare à une autre étape de la coopération qui tient, comme nous l’a expliqué M. Calia, dans une véritable implication des entrepreneurs italiens dans la vie économique libanaise.
Dans son allocution d’ouverture, M. Calia a immédiatement placé les centres d’intérêt de l’Italie pour les entrepreneurs libanais. «L’Italie a en son temps connu les mêmes problèmes que le Liban, concernant notamment l’environnement, a-t-il dit. Elle les a résolus un peu avant le Liban; voici donc une bonne raison, pour nous, de vous apporter notre expertise. Nous ne sommes pas titulaires des grandes technologies pour la protection de l’environnement; nous avons acheté, bien souvent, à d’autres pays ces technologies ultramodernes; mais par contre notre flexibilité nous permet d’apporter aux entreprises libanaises les adaptations nécessaires de ces techniques au cadre local».
Pour leur part, MM. Cesare Fritelli, directeur de l’«Institut Italien pour le Commerce Extérieur» et Maurizio di Stefano, président d’une fédération italienne d’entreprises, ont insisté sur l’importance, pour les chefs d’entreprise italiens, de réaliser une véritable coopération avec le Liban, profitant du cadre du partenariat euro-méditerranéen et des financements fournis par l’Union européenne à cet effet. En dehors des secteurs traditionnels tels la construction et les travaux publics, l’Italie souhaite donc développer les domaines du traitement de l’eau et des eaux usées ou d’autres secteurs d’activités en rapport avec l’environnement, tel le traitement des déchets industriels.

Un exemple de
développement

Si la France, par exemple, peut apporter son savoir-faire en matière d’administration, l’Italie est, elle, très proche du Liban par ses structures et par la mentalité de son peuple. Par, peut - être aussi, un bon exemple de développement. La petite taille des entreprises italiennes, la flexibilité de celles-ci ont permis aux entrepreneurs italiens de s’adapter et d’intégrer véritablement les tissus des PME libanaises. «Les opérateurs du secteur privé italien connaissent en profondeur le monde des affaires libanais, nous confie M. Calia, les hommes d’affaires italiens ont donc confiance dans les réseaux d’entreprises libanaises». Ces relations ont permis de tisser des liens tout à fait privilégiés entre les deux pays. Le niveau des importations de produits italiens est très important; le volume des exportations du Liban vers l’Italie n’est pas négligeable, mais pourrait être conforté par une mise aux normes des produits libanais et par un certain nombre d’accords économiques qui permettraient une réelle ouverture des marchés européens, via l’Italie. A l’heure actuelle, l’Italie reste le premier pays exportateur au Liban avec un volume annuel dépassant les 986 millions de dollars, soit le double de l’Allemagne, 35% de plus que la France, et trois fois plus que la Grande - Bretagne. Par rapport au volume total des importations au Liban, la part de l’Italie représente 15%, contre 10% pour la France, 4% la Grande - Bretagne et 9% l’Allemagne. Là encore, il ne s’agit pas de grand volume dans une catégorie de produits, telles les cigarettes pour les Etats-Unis, mais d’une multitude de produits correspondant à la production d’une légion de petites entreprises italiennes, à l’instar de celles de la région de Venise. C’est en cela que l’Italie, et peut - être particulièrement cette région de Venise, reste assurément un exemple de développement pour le Liban. En effet, les réseaux très importants de petites entreprises sont très performants, très rentables et ont provoqué un véritable nouvel essor pour l’Italie. Dans certains villages de 1000 habitants, il se trouvent, parfois, jusqu’à deux cents entreprises. «La restructuration, la modernisation des grandes entreprises ont souvent supprimé des emplois sans offrir de contrepartie, nous déclare une dame italienne chef d’une petite entreprise; cela nous a poussé à créer nous-mêmes notre propre emploi, voire à nous développer pour engendrer d’autres emplois autour de nous», ajoute-t-elle.

Une nouvelle étape

Dans le contexte économique actuel, il semble difficile pour l’Italie d’accroître son score au Liban. Aussi, nous déclare l’ambassadeur Calia, «l’étape suivante a été mise en place de part et d’autre pour que les relations économiques et commerciales entre les deux pays poursuivent leur progression. C’est un grand changement qui est en train de s’opérer et la confiance entre les deux secteurs privés est la clé de voûte du partenariat à venir». Les entrepreneurs italiens veulent aller au-delà de la simple exportation vers le Liban; ils ont la volonté de multiplier les joint-ventures et de s’impliquer véritablement dans l’économie libanaise. Certaines entreprises ont déjà fait le pas et produisent notamment une partie des matériaux de base pour ensembles de cuisine, alors que les éléments les plus sophistiqués sont encore fabriqués en Italie. L’expérience semble profitable pour tous, selon les observateurs. En outre cette coopération pourrait permettre aux entreprises libanaises d’exporter dans les pays d’Europe de l’Est via les entreprises italiennes qui y sont déjà très implantées.
Pour M. Calia, «tout est en place sur le plan de plusieurs entreprises, notamment dans les secteurs du textile. Seule manque la mise en place d’une assurance des investissements, après la fermeture de la SACE qui jouait ce rôle à l’instar de la «COFACE» française. A l’heure actuelle, le Parlement doit ratifier un texte portant sur la relance d’un tel organisme italien que les partenaires italiens et libanais du secteur privé attendent de pied ferme. Cette décision devrait intervenir rapidement et devrait alors donner un nouvel essor aux relations économiques des deux pays». Par ailleurs, une convention entre les deux pays devrait permettre de donner une certaine garantie aux investisseurs italiens.
Le grand événement, dans le cadre de ces joint-ventures, reste certainement l’initiative prise par «Ansaldo, Elf Aquitaine et Kellog» qui vont ensemble proposer une opération de BOT pour une méga-production d’énergie électrique à base de gaz. Cette opération serait garantie par l’«Ansaldo» italien qui entraînerait ainsi, pour la première fois, une des grandes entreprises françaises, alors que celles-ci se montrent encore «frileuses» à l’égard d’un Liban qui pourtant se consolide, malgré les difficultés économiques et le climat de non - paix.

Gérard
de HAUTEVILLE
Dans le cadre du salon «Project Lebanon 97», s’est ouvert hier un symposium sur l’expertise italienne dans l’industrie. Cette série de conférences a été organisée par l’«Institut Italien du Commerce Extérieur» et a été inaugurée par M. Carlo Calia, ambassadeur d’Italie au Liban. Les principaux thèmes abordés ont porté sur la sauvegarde de l’environnement et...