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Actualités - DISCOURS

Evoquant les difficultés socio-économiques Fadlallah et Toufaily parlent de désobéissance civile



C’est sous le double signe local et régional que sayed Mohamed Hussein Fadlallah a placé son prêche du vendredi à la mosquée de Haret Hreik. Devant une foule de fidèles, l’uléma chiite a dénoncé l’alliance israélo-turque qui, selon lui, n’est qu’un nouveau moyen de pression destiné à pousser la Syrie à faire d’importantes concessions aux Israéliens. Il a ensuite longuement parlé de la situation économique du Liban, annonçant dans ce cadre que le peuple est sur le point d’adopter la désobéissance civile, car il ne peut plus payer les impôts en augmentation constante. En évoquant ce thème, sayed Fadlallah semble abonder dans le sens de cheikh Sobhi Toufayli, (ancien secrétaire général du Hezbollah aujourd’hui sans fonctions précises au sein de ce parti, en raison notamment de ses positions jugées trop extrémistes par le commandement actuel) qui annonce depuis quelque temps «la révolte des affamés», allant même jusqu’à fixer la date du 4 juillet comme le début de cette émeute...
En plein cœur de la banlieue-sud de Beyrouth, sayed Fadlallah a donc longuement parlé de la nouvelle alliance israélo-turque destinée, selon lui, à encercler la Syrie pour la pousser à faire des concessions aux Israéliens; l’uléma chiite a accusé les Etats-Unis d’avoir donné leur bénédiction à ces manœuvres dans la région, de même que, selon lui, ils auraient appuyé l’armée turque dans ces pressions sur les islamistes au pouvoir dans ce pays. Pour sayed Fadlallah, l’étau se resserre et seule la résistance est encore en mesure d’effrayer l’ennemi et de le pousser à modifier ses plans. C’est pourquoi, il lui paraît indispensable d’unifier et de renforcer la résistance, autour de laquelle tout le pays devrait s’unifier. Enfin, il a attiré l’attention des responsables sur la gravité de la crise socio-économique, les appelant «avec amitié» à se placer à la hauteur de la situation dramatique et à agir rapidement car les citoyens n’en peuvent plus de payer des impôts et ils sont au bord de la désobéissance civile...
Ce thème a aussi été évoqué par cheikh Sobhi Toufaily dans son prêche du vendredi mais, pour lui, la désobéissance civile est inulectable. Dans une volonté claire de ne pas rester cantonné à Baalbeck, Toufaily a prononcé son discours dans une mosquée de Bourj Brajneh et il, clairement annoncé que la «révolte des affamés» embrassera aussi bien Baalbeck que Beyrouth, car tous les citoyens souffrent de la pauvreté. «Lorsqu’un peuple veut défendre ses droits, a-t-il dit, il doit se soulever, comme ce fut le cas en Iran ou en Pologne... Au Liban, nous devons agir de même, en utilisant des méthodes pacifiques et en refusant de payer nos impôts, si l’Etat continue à ignorer nos revendications. Les responsables doivent aider les affamés et s’ils ne le font pas, ils ne servent pas la volonté de Dieu».
Rappelons que dans une déclaration publiée vendredi dans la presse libanaise, Toufaily avait critiqué «l’attitude négative et hésitante de la direction du Hezbollah qui ne répond pas aux besoins d’une région délaissée par l’Etat». Selon lui, «l’Etat doit garantir la gratuité de l’enseignement et de l’hospitalisation, réduire les taxes imposées aux personnes aux revenus modestes, exempter les pauvres des factures d’électricité et d’eau et acheter les récoltes des agriculteurs». Il avait aussi précisé que, dans une première étape, les habitants de Baalbeck-Hermel (près de 200.000) cesseront de payer leurs impôts et leurs quittances d’eau et d’électricité. Si l’Etat ne satisfait pas leurs revendications, ils marcheront sur Beyrouth et chercheront à paralyser l’Etat...

Nasrallah répond
à Toufaily

En soirée, l’ANI a rapporté une déclaration du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, critiquant, sans le nommer, cheikh Sobhi Toufaeily et le mouvement revendicatif de «La révolte des affamés» qu’il a lancé.
«Il ne suffit pas de proférer des insultes, de scander des slogans et de former des rassemblements pour régler la question des déshérités et la négligence par l’Etat de la région de Baalbeck-Hermel», a-t-il dit lors d’un meeting organisé à Baalbeck à la mémoire des martyrs de la résistance auquel ont assisté des milliers de personnes.
«Nous devons faire preuve de sérieux pour régler cette question. La première condition pour la réussite est l’unité et la fidélité à notre lutte. Et avant de parler de famine, il faut plutôt parler de notre dignité et de notre unité, a-t-il dit sous une pluie battante. Nous continuerons à assumer avec sagesse nos responsabilités qui consistent à faire face à la négligence et à défendre les déshérités».
Faisant assumer à l’Etat le sous-développement de Baalbeck-Hermel, sayyed Nasrallah a déclaré: «Que personne ne croit qu’il peut, à lui tout seul, régler le problème de cette région (...) Il n’est pas permis, sous le prétexte de vouloir lutter contre la faim, de provoquer des dissensions».

C’est sous le double signe local et régional que sayed Mohamed Hussein Fadlallah a placé son prêche du vendredi à la mosquée de Haret Hreik. Devant une foule de fidèles, l’uléma chiite a dénoncé l’alliance israélo-turque qui, selon lui, n’est qu’un nouveau moyen de pression destiné à pousser la Syrie à faire d’importantes concessions aux Israéliens. Il a...