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Actualités - CHRONOLOGIE

L'intransigeance israélienne risque de torpiller le sommet de Charm El-Cheikh (photo)

Le refus affiché par Israël de faire la moindre concession dans sa politique de colonisation dans les territoires palestiniens faisait planer de sérieux doutes hier sur l’issue du sommet israélo-égyptien de mardi à Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge. Les divergences sur la question de la colonisation juive sont tellement profondes que le quotidien israélien à grand tirage Yédiot Aharonot doutait même dimanche de la tenue du sommet, en titrant: «Un sommet en question».
Pour tenter d’aplanir ces divergences en prévision de la rencontre entre le président égyptien Hosni Moubarak et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le conseiller politique du chef de l’Etat égyptien, Oussama el-Baz, est revenu hier en Israël où il devait rencontrer des conseillers de M. Netanyahu et le président de l’Etat Ezer Weizmann.
Vendredi, M. el-Baz avait eu un entretien avec le premier ministre israélien. Cette rencontre a permis de mesurer l’ampleur des désaccords qui se sont traduits par des difficultés à mettre au point un ordre du jour du sommet, selon la présidence du Conseil à Jérusalem.
Bien que Le Caire ne pose pas de condition préalable au sommet (VOIR P.7), les Egyptiens ont fait savoir à leurs interlocuteurs israéliens qu’il n’y avait aucune chance de réussir à Charm el-Cheikh sans un gel de la colonisation ou du moins un arrêt de la construction de la colonie de Har Homa, sur la colline d’Abou Ghneim à Jérusalem-Est, la partie arabe occupée de la Ville sainte.
La mise en chantier de Har Homa, le 18 mars, a conduit à un blocage du processus de paix israélo-palestinien.
Les Etats-Unis, coparrains du processus de paix, ont proposé à Israël un «arrêt technique» de la construction des 6.500 logements à Har Homa, alors que l’Europe a réclamé un gel total de la colonisation juive dans les territoires.
Mais le premier ministre israélien a refusé de faire un geste en ce sens, démentant des informations diffusées vendredi par la télévision publique qui croyait savoir qu’il serait prêt à freiner les travaux à Jebel Abou Ghneim.
«Il n’y aura pas de gel à Har Homa et nous continuerons d’y construire afin de renforcer Jérusalem», a déclaré le secrétaire général du gouvernement Danny Naveh, cité dimanche par la presse israélienne.

Les logements aux Arabes

Selon lui, «de nouvelles idées» avancées par Israël portent exclusivement sur la construction de logements pour la population arabe de Jérusalem-Est.
Jeudi, le gouvernement israélien a annoncé un projet de 3.400 logements au profit des Palestiniens de Jérusalem-Est dans le quartier palestinien de Tsur Baher, près de Jebel Abou Ghneim.
Le projet, destiné à rendre la pilule moins amère aux Palestiniens, prévoit la construction publique d’un ensemble de 400 logements et la délivrance de permis pour la construction privée de 3.000 maisons particulières. Les travaux n’avaient toujours pas commencé dimanche.
Les Palestiniens accordent très peu de crédit aux promesses de construire des logements pour la population arabe de Jérusalem-Est, ce qu’Israël n’a pas fait en trente ans d’occupation.
«C’est de la poudre aux yeux», a déclaré le ministre palestinien de l’Information Yasser Abed Rabbo, qui a accusé les Etats-Unis de se prêter à «cette politique de propagande».
L’Autorité palestinienne réclame un arrêt total de la colonisation pour reprendre les négociations de paix avec l’Etat hébreu. Réaffirmant vendredi cette exigence, le gouvernement palestinien a répété que la colonisation «torpillait le processus de paix» et dénoncé la politique de «judaïsation» de Jérusalem.
Le refus affiché par Israël de faire la moindre concession dans sa politique de colonisation dans les territoires palestiniens faisait planer de sérieux doutes hier sur l’issue du sommet israélo-égyptien de mardi à Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge. Les divergences sur la question de la colonisation juive sont tellement profondes que le quotidien israélien à grand tirage...