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Actualités - ANALYSE

Après le verdicts qui ont redoré le blason du conseil constitutionnel Les partielles pourraient remettre en question les alliances politiques

Qui assumera la responsabilité de l’invalidation des quatre mandats parlementaires pour causes de fraude, de négligence ou d’abus? Le Amid Raymond Eddé s’étonne que le parquet n’ait pas encore interrogé les fonctionnaires coupables de laxisme dans le dépouillement des bulletins. Ceux-là ont omis aussi de signer certains procès - verbaux, ou pis encore, les ont signés à blanc. Les présidents des commissions de dépouillement qui n’ont pas vérifié le total des voix avant de proclamer les résultats assument, quant à eux, la plus grande part de responsabilité d’autant plus qu’ils remplissent la fonction de magistrat.
La leçon à tirer et que, désormais, n’importe quel gouvernement organisateur d’élections doit tenir compte du Conseil constitutionnel. Il lui faudra donc éviter de commettre des erreurs ou d’exercer des pressions en faveur d’un candidat ou de l’autre.
De toute manière, pour éviter à l’avenir les tracas de l’organisation d’un scrutin partiel mieux vaut donner au Conseil constitutionnel le droit d’invalider le mandat d’un député, le candidat rival ayant obtenu le plus de voix après lui étant élu d’office à sa place. La mission du Conseil serait alors limitée à une vérification du décompte des voix...

La réaction
des autorités

Mais en attendant, la question est de savoir quelle sera la réaction des responsables vis-à-vis des verdicts du Conseil constitutionnel. D’aucuns réclament une révision de ses prérogatives, d’autres la nomination, à la place des magistrats sortants, de nouveaux membres dont on connaîtrait à l’avance les intentions.
En tout état de cause, on peut affirmer d’ores et déjà que le Conseil a redoré son blason après ses derniers verdicts. En effet, il fut un moment où les gens avaient perdu confiance dans cette institution sous prétexte qu’elle était victime de tiraillements politiques et de divisions entre ses membres.

Les partielles

On s’interroge à présent sur le sort des élections partielles: les alliances électorales concoctées l’été dernier se perpétueront-elles? De toute façon, il conviendra de tenir compte des candidats qui espèrent qu’une concurrence farouche entre les favoris leur permettra de gagner.
Si les députés dont les mandats ont été invalidés ne sont pas réélus, il va sans dire que l’opinion publique doutera de la légitimité de l’Assemblée nationale toute entière. Les nouveaux élus pourraient de même modifier quelque peu la structure du Parlement; ce qui ne manquera pas de se répercuter sur la situation du gouvernement, puis sur l’élection prochaine d’un président de la République.
Normalement, si le ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, Fawzi Hobeiche, perd au scrutin partiel, il devrait démissionner de son poste ministériel. Un remaniement du Cabinet ouvrirait alors la voie à un changement gouvernemental imposé par les circonstances et par la perspective de l’échéance présidentielle.
Le ministre Hobeiche a déjà consulté le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, concernant une éventuelle restitution de son portefeuille après l’invalidation de son mandat parlementaire. Il semble à ce sujet que les deux hommes aient convenu de geler la démission en attendant l’avènement des partielles.
Certes, il ne s’agit que de quatre sièges dans ces élections, mais en réalité l’enjeu est de taille. En effet, les milieux politiques observent attentivement les alliances dont bénéficieront tel ou tel autre candidat. Changeront-elles ou non par rapport au dernier scrutin?
On sait par exemple que le Hezbollah, et certains partisans du président Hraoui avaient appuyé M. Henri Chedid l’été dernier alors que le premier ministre Rafic Hariri et le député Joseph Skaff s’étaient lancés dans la bataille avec le ministre Robert Ghanem. Le chef de l’Etat observerait, cette fois, une attitude de neutralité à l’égard des candidats de la Békaa. Quid de la Syrie? Adoptera-t-elle la même position que le président Hraoui, ou décidera-t-elle de soutenir l’un des deux favoris (Chedid ou Ghanem)?
De toute évidence, la situation dans le mohafazat du Nord est bien plus complexe. On se rappelle que les alliances n’ont pas toujours été respectées et que l’échange des voix entre candidats d’une même liste n’avait pas toujours eu lieu de manière systématique. Sans compter la possibilité de nouvelles candidatures mis à part celles des MM. Hobeiche et Mikhaël Daher.
Dans ce cadre, la «Jamaa islamiya» aura aussi sans doute son mot à dire. On se demande en outre dans quelle mesure l’alliance électorale tripartite Karamé-Frangié-Issam Farès tiendra à l’occasion des partielles. Dans tous les cas, on prévoit un retour plus ou moins précipité de M. Farès de l’étranger, celui-ci devant notamment consulter ses collègues députés de la région avant de prendre position. Reste à signaler que, là encore, comme dans la Békaa, le facteur syrien n’est pas à négliger...
Enfin à Jbeil, la bataille risque d’être dure entre le député sortant Emile Naufal et son principal rival de l’été dernier, M. Nazem Khoury. On croit savoir à ce sujet que les voix de la communauté chiite du caza seront susceptibles de faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre. Mais qui guidera les chiites dans leur choix?

E.K.
Qui assumera la responsabilité de l’invalidation des quatre mandats parlementaires pour causes de fraude, de négligence ou d’abus? Le Amid Raymond Eddé s’étonne que le parquet n’ait pas encore interrogé les fonctionnaires coupables de laxisme dans le dépouillement des bulletins. Ceux-là ont omis aussi de signer certains procès - verbaux, ou pis encore, les ont signés...