Un porte-parole du Kremlin a précisé que le commandant des forces de missiles stratégiques, Igor Sergueïev, avait été nommé ministre de la Défense par intérim.
Igor Rodionov était en poste depuis le 18 juillet 1996.
Victor Samsonov avait été nommé chef de l’etat-major général trois mois plus tard.
Inaugurant jeudi une réunion du Conseil de défense, Boris Eltsine avait sévèrement critiqué les deux hommes. Ils les avaient rendus personnellement responsables de l’état désastreux de l’armée et de la lenteur avec laquelle était menée la réforme de l’institution militaire.
«Je ne suis pas seulement mécontent, je suis indigné par la façon dont est mise en œuvre cette réforme et par l’état actuel des forces armées», avait dit le chef de l’Etat.
Faisant directement allusion à ces récents ennuis de santé, il avait ajouté qu’était désormais «révolu» le temps où «certaines circonstances» le tenaient à l’écart des affaires.
Conformément aux vœux de Boris Eltsine, la Russie doit se doter d’une armée de métier à compter de l’an 2000.
Mais la mise en œuvre de ces projets est entravée par le manque de ressources financières du ministère de la Défense qui éprouve déjà de sérieuses difficultés à assurer l’existence quotidienne de l’armée.
Outre des fonds supplémentaires, Igor Rodionov souhaitait, contre l’avis de Iouri Batourine, que le calendrier de cette réforme soit revu afin de donner plus de temps aux milliers d’officiers et de sous-officiers menacés par les compressions de personnel pour se reconvertir à la vie civile.
Selon Tass, Boris Eltsine a exclu jeudi toute rallonge budgétaire du ministère de la Défense.
«L’armée doit sentir qu’elle vit dans un pays en cours de réforme, dont les ressources financières sont limitées», a-t-il dit, soulignant que les compressions de personnels prévues — mais toujours pas mises en œuvre — permettraient d’alléger les coûts de fonctionnement de l’armée.
Le chef du Kremlin a estimé que les dépenses de l’armée ne devraient pas outrepasser trois à 3,5% du PIB d’ici l’an 2000, alors qu’elles en représentent actuellement cinq pour cent.
Les commandants de l’ensemble des régions militaires et des flottes de guerre assistaient à la réunion du Conseil de défense aux côtés des membres permanents de cet organe consultatif rattaché au Kremlin.
Selon Tass, le président leur a reproché de freiner la réforme des forces armées «par peur de perdre (leurs) privilèges».
«Vous portez des galons, mais vous ne faites rien pour changer le visage de l’armée russe, pour que la jeune génération envie de nouveau, comme c’était le cas avant, ceux qui portent un uniforme», leur a-t-il dit.
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