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Actualités - CHRONOLOGIE

L'armée turque s'enfonce au coeur du territoire irakien

L’armée turque a accru l’ampleur de l’opération qu’elle mène depuis huis jours contre les rebelles kurdes dans le nord de l’Irak: elle a doublé les effectifs engagés dans cette attaque, d’une part, et d’autre part, elle a indiqué se trouver désormais à 200 kilomètres à l’intérieur du territoire irakien. Damas a réagi encore une fois, parlant d’«occupation d’un pays arabe», tandis que le vice-président de la République Abdel Halim Khaddam dénonçait «l’alliance turco-israélienne, qui est contraire aux intérêts turcs», et qu’un responsable syrien liait l’incursion dans le Kurdistan irakien à l’accord entre Ankara et Tel-Aviv.
Selon le Congrès national irakien (opposition), l’armée turque aurait doublé ses effectifs engagés dans l’opération contre les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de Jalal Talabani (20.000 au lieu de 10.000 dans les premiers jours). En outre, selon le journal de langue anglaise «Turkish Daily News» qui cite des sources militaires, ces forces resteraient dans la région jusqu’au mois d’août «afin d’éliminer une fois pour toutes les militants kurdes». Elles transmettraient alors au PDK de Massoud Barsani le contrôle de la région et se replieraient en territoire turc.Sur le terrain, les troupes turques se trouvent désormais à 200 kilomètres à l’intérieur du territoire irakien et ont établi un poste de contrôle près de la ville d’Agra.
L’agence anatolienne rapporte que les troupes turques détruisent des camps du PKK près de la frontière de l’Irak avec l’Iran et ont commencé à «prendre des précautions» le long du 36e parallèle, près du territoire contrôlé par Bagdad et la frontière irako-syrienne.
Selon le dernier bilan communiqué par l’armée turque, 1.146 maquisards du PKK ont été tués depuis le début de l’incursion. De sources proches du PKK, on accuse Ankara d’exagérer les chiffres.
Du côté syrien, on parle désormais d’«occupation d’un pays arabe» et même d’«invasion, qui contribue à accentuer la tension dans la région», ainsi que l’a souligné le secrétaire général adjoint du parti Baas, M. Abdallah el-Ahmar. De son côté, un responsable qui a requis l’anonymat, a jugé que l’opération turque était «le fruit» de l’accord militaire passé avec l’Etat hébreu, les deux parties, selon lui, «ayant intérêt à accroître la tension dans la région afin de détourner l’attention de la conjoncture interne qui règne chez elles».
Le responsable syrien s’est par ailleurs étonné que «l’armée turque se soit alliée avec les extrémistes israéliens (du gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu) alors qu’elle s’attaque au premier ministre turc Erbakan en l’accusant d’(activités) antilaïques».
Enfin, le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a déclaré au Yémen que le partenariat militaire qui se dessine entre la Turquie et Israël portait atteinte aux intérêts turcs dans le monde arabe.
«La Turquie a intérêt à faire partie du monde islamique et à coopérer avec le monde arabe à cause de facteurs religieux, historiques, politiques et économiques», a-t-il affirmé à son départ de Sanaa.
«L’alliance israélo-turque est contraire aux vastes intérêts de la Turquie dans le monde arabe», a-t-il ajouté.
M. Khaddam s’exprimait au terme d’une visite de quelques heures au cours de laquelle il a remis un message du président syrien Hafez el-Assad à son homologue yéménite Ali Abdallah Saleh.
L’armée turque a accru l’ampleur de l’opération qu’elle mène depuis huis jours contre les rebelles kurdes dans le nord de l’Irak: elle a doublé les effectifs engagés dans cette attaque, d’une part, et d’autre part, elle a indiqué se trouver désormais à 200 kilomètres à l’intérieur du territoire irakien. Damas a réagi encore une fois, parlant d’«occupation...