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Actualités - REPORTAGE

Musique de chambre à l'USEK (photo)

L’Orchestre de chambre: de la faculté de l’U.S.E.K. composé de huit musiciens (premier violon, Anne Claire Khoury et Naji Azar; deuxième violon Jacqueline Tabet et Fadi Nakhoul; troisième violon Antranig Krandjian et Kevork Kéchichian; violoncelle, Angela Hounanian; et piano Walid Moussalem) vient de donner son premier récital public. Au programme des œuvres de Fauré, Nardian, Popper, Rossini, B.C. Turner, H. Purcell et Mozart. Musique douce, élégante et feutrée aux éclats certes présents mais bien tempérés...
En premiers accords, les accents conjugués du violoncelle et du piano seulement à travers une superbe «élégie» de Fauré. Ecriture raffinée mais parfois dépouillée ne révélant pas de nouveautés notoires dans la forme qui demeure en somme classique. C’est dans les détails qu’apparaît l’imagination fertile mais toujours disciplinée du musicien. On ne dira jamais assez combien Fauré était un mélodiste inspiré... Suivent deux œuvres de Nardian (toujours pour un duo piano-violoncelle) où se sont élevés les rythmes arméniens ramenant un folklore vivant, coloré, avec quelques pointes nostalgiques respirant cet air de tristesse propre au pays de Sayat Nova.
«La tarentelle» de Popper devait clôturer ce dialogue du piano et du violoncelle, sur une atmosphère pleine de gaieté où dans un mouvement parfois ample et accéléré, l’archet avait le beau rôle...
L’orchestre à cordes a pris le relais et interprété avec quelque timidité une sonate (No. 1) de Rossini. Musique plaisante, vive, fraîche, usant avec subtilité de soyeuses modulations, d’opulentes harmonies et d’une remarquable clarté d’instrumentation. Narration habile, chantante et toujours agréable où même le sens dramatique a des allures d’une extrême séduction comme une coquette qui ne cède jamais ses atouts de conquête...
Après l’entracte, langueur et état d’âme d’une «Rhapsodie» de B.C. Turner qui se termine dans un soupir. Arrive la suite de «Didon et Enée» (arrangements d’E. Wienaudt) tirée de cet opéra écrit pour le pensionnat des jeunes filles de Chelsca. Suite très XVII° siècle, revêtue de rythmes tantôt saccadés, tantôt décidés, respirant par moment une brillante ouverture de cour et sombrant aussi dans le désordre des passions comme cet émouvant adieu à la vie d’une reine abandonnée...
Pour terminer, quelle autre voix que celle de Mozart pouvait mieux résonner dans cet amphithéâtre? La sérénade K 225 avec ses quatre mouvements (Allegro, Romance, Menuet et Rondo) est un véritable enchantement. Légère, aérienne, parfois rêveuse mais constamment radieuse comme une aube qui se lève, cette musique a toutes les sonorités d’un sentiment furtif et troublant. Sentiment d’amour que Mozart traduit à travers des notes diaphanes. «La musique, même dans la situation la plus terrible, ne doit jamais offenser l’oreille, mais là encore, charmer, et demeurer toujours de la musique», écrivait-il dans une lettre à son père en 1781. Quelle meilleure illustration pour ces paroles que cette «Sérénade» où le temps n’a plus de prise sur la réalité...

Edgar DAVIDIAN
L’Orchestre de chambre: de la faculté de l’U.S.E.K. composé de huit musiciens (premier violon, Anne Claire Khoury et Naji Azar; deuxième violon Jacqueline Tabet et Fadi Nakhoul; troisième violon Antranig Krandjian et Kevork Kéchichian; violoncelle, Angela Hounanian; et piano Walid Moussalem) vient de donner son premier récital public. Au programme des œuvres de Fauré,...