MM. Fawzi Hobeiche, Khaled Daher, Mohamed Yéhia et Jamil Ismaïl ont, à la faveur de conférences de presse distinctes, posé à nouveau hier leur candidature pour les partielles du Liban-Nord.
M. Hobeiche a qualifié la décision du Conseil constitutionnel concernant l’invalidation de son mandat parlementaire «d’inique», estimant qu’elle est entachée de «plusieurs vices» en accusant le juge Sélim Azar de prendre parti pour son rival l’ancien ministre Mikhaël Daher.
M. Hobeiche a affirmé qu’il se pliait à la décision du Conseil constitutionnel qui représente «une instance juridique légale». «Bien que ses décisions soient sans recours et définitives, je considère que celle qui me concerne est inique», a-t-il dit avant de déplorer le fait que cette instance se soit montrée défaillante à la première échéance. «La démission de M. Wajdi Mallat ne confirme-t-elle pas la défaillance de cette instance?», s’est-il interrogé, faisant allusion à la démission du président du Conseil constitutionnel, avant de faire remarquer le non-respect par cette instance du principe du secret des délibérations en allusion aux informations distillées à la presse, la veille de la proclamation du verdict. «De toute façon, le dernier mot revient au peuple pour ce qui est du choix de ses représentants à l’hémicycle», a-t-il dit.
Le chaos
Selon M. Hobeiche, le témoignage est une présomption et non pas une preuve irrévocable sur laquelle le Conseil constitutionnel peut constituer son verdict. «Une décision adoptée sur la base d’une présomption est entachée d’un vice de fond. Il est pratiquement impossible de mesurer l’ampleur des pressions sur les électeurs en se basant uniquement sur des témoignages. L’adoption du témoignage comme élément essentiel dans la Constitution d’un verdict sur la légalité d’un scrutin électoral est dangereuse et peut aboutir au chaos», a fait valoir le ministre.
Il a vivement critiqué le juge Sélim Azar, rapporteur du Conseil constitutionnel, «qui s’est contenté, a-t-il dit, d’entendre les témoignages de 27 personnes sur un total de 179 que j’ai nommées alors qu’il a tenu à interroger 97 témoins sur un total de 137 désignés par mon rival M. Mikhaël Daher». D’après M. Hobeiche, de solides relations amicales lient le juge Azar à M. Mikhaël Daher.
Pour sa part, M. Khaled Daher, dont le mandat parlementaire a été également invalidé, a affirmé hier également qu’il se portera candidat au siège sunnite du Akkar.
Il a annoncé son alliance avec l’ancien ministre Mikhaël Daher. Rappelons que les deux hommes étaient membres, lors du scrutin de l’été 96, de la liste «de l’Union et du Changement».
Par ailleurs, lors d’une conférence de presse tenue à Békaata dans la région de Wadi Khaled, M. Mohamed Yéhia (qui avait introduit un recours en invalidation contre M. Khaled Daher) a qualifié la décision du Conseil constitutionnel de «purement politique».
M. Yéhia a estimé que le Conseil constitutionnel a, par sa décision, tenté «de contenir les réactions des députés dont les mandats ont été invalidés».
Il a déploré le fait que le Conseil constitutionnel n’ait pas réussi à éviter certains pièges. «Par sa décision, le Conseil constitutionnel a invalidé le mandat des parlementaires et ceux de leurs rivaux qui sont représentatifs du corps électoral en raison du nombre de leurs voix».
Enfin, M. Jamil Ismaïl (qui a introduit un recours en invalidation contre M. Khaled Daher) a annoncé qu’il se portera candidat au siège sunnite du Akkar bien que tous les documents qu’il a présentés au Conseil constitutionnel prouvent qu’il était vainqueur au scrutin de 1996.
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