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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Etat-major a décidé seul l'incursion en territoire irakien Le gouvernement Erbakan marginalisé par l'armée (photo)


Le gouvernement à dominante islamiste turc de Necmettin Erbakan est de plus en plus marginalisé par l’armée qui agit à sa guise depuis plusieurs semaines, en particulier dans les domaines de la défense.
Ainsi, l’armée a décidé seule son incursion actuelle dans le nord de l’Irak, sans en informer M. Erbakan, selon un ancien diplomate, qui l’a affirmé publiquement sans être démenti.
Selon l’ambassadeur à la retraite Sukru Elekdag, qui citait une source militaire de haut rang, «l’armée craignait que l’information fournie au gouvernement ne fasse l’objet de fuites au profit du PKK, compromettant l’efficacité de l’opération
Le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatistes kurdes de Turquie), qui a des bases dans le nord de l’Irak, est la cible de l’opération. Celle-ci est menée depuis mercredi dernier par quelque 10.000 troupes turques, épaulées par les Peshmergas d’une faction kurde irakienne, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani.
Interrogés sur la plausibilité des affirmations de M. Elekdag, deux diplomates occidentaux ont déclaré qu’ils «ne seraient pas surpris» si elles étaient vraies.
L’armée avait accusé le mois dernier les organisations islamistes illégales de Turquie de collaborer avec le PKK contre le régime, soulignant que «la première priorité de l’armée est de combattre le fondamentalisme religieux avant le terrorisme séparatiste».
En privé, des militaires ont accusé certains responsables du parti de la Prospérité (Refah) de M. Erbakan d’avoir des liens avec des groupes fondamentalistes illégaux, comme le Hezbollah turc.
L’armée a également court-circuité le gouvernement dans certains secteurs de politique étrangère. Elle a été l’inspiratrice du rapprochement d’Ankara avec Israël et d’un regain de tension avec l’Iran et la Syrie, alors que M. Erbakan souhaitait le contraire.
La semaine dernière, les militaires avaient défié M. Erbakan en déclarant qu’ils n’avaient pas l’intention de se soumettre à sa décision de reporter des manœuvres navales conjointes avec Israël prévues pour cet été.
Le ministre de la Défense Turhan Tayan, membre de l’aile conservatrice du gouvernement de coalition et considéré comme proche des hauts responsables de l’armée, avait affirmé que «la phase de planification de ces manœuvres continuait».
Cinglant, il avait ajouté que «légalement, le premier ministre n’est pas en position de ratifier ou reporter de telles questions, déjà décidées au niveau officiel par les responsables de l’Etat».
Le gouvernement à dominante islamiste turc de Necmettin Erbakan est de plus en plus marginalisé par l’armée qui agit à sa guise depuis plusieurs semaines, en particulier dans les domaines de la défense.Ainsi, l’armée a décidé seule son incursion actuelle dans le nord de l’Irak, sans en informer M. Erbakan, selon un ancien diplomate, qui l’a affirmé publiquement sans...