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Actualités - CHRONOLOGIE

Malgré un démenti du département d'état Washington semble prendre ses distances avec le processus de paix

Tirant la conclusion de l’échec de la médiation de Dennis Ross entre Israël et l’OLP, les Etats-Unis semblent admettre désormais que l’essence du processus de paix lancé pour leur égide s’est effondré et en imputent la responsabilité aux deux parties.
Cette volonté apparente des Etats-Unis de prendre leurs distances avec un processus de paix au Proche-Orient en crise préoccupait hier aussi bien les Israéliens que les Palestiniens, qui appellent Washington à s’y impliquer au contraire encore plus.
L’ambassadeur américain à Tel-Aviv, Martin Indyk, avait reconnu dimanche dans la nuit que les accords d’autonomie ne marchaient plus, un aveu qui pourrait être naïf, vu que la crise dure depuis des mois, s’il ne venait d’un représentant du principal parrain du processus depuis son lancement en 1991. Cependant, le gouvernement américain a démenti hier vouloir prendre ses distances avec le processus de paix. Le porte-parole du département d’Etat a minimisé la portée des déclarations de M. Indyk, expliquant que des responsables U.S.. avaient souvent utilisé les mots «crise» ou «perte de confiance». Il n’empêche que le conseiller pour la sécurité nationale des Etats-Unis Sandy Berger a de son côté rejeté hier l’hypothèse d’une implication plus grande du président Bill Clinton, et le secrétaire d’Etat Madeleine Albright a affirmé n’avoir aucun projet de se rendre au Proche-Orient pour le moment.
Ce tir groupé a fait suite au troisième échec en deux mois du médiateur américain Dennis Ross, la semaine dernière, à ramener à la table des négociations les Israéliens et les Palestiniens, qui ne se font plus aucune confiance.
M. Indyk a affirmé, devant des hommes d’affaires à Tel-Aviv, qu’il y avait «une cassure dans le noyau de l’accord d’Oslo» et que le marchandage de base — la sécurité pour Israël, l’autodétermination pour les Palestiniens — s’était défait.
«Il n’est pas possible d’apporter des réparations rapides» à l’accord menacé et «les Etats-Unis ne peuvent rebâtir à eux seuls la confiance (nécessaire) entre les deux parties«, a reconnu M. Indyk.
Au même moment, M. Sandy Berger affirmait sur la chaîne de télévision CNN que les Etats-Unis ne souhaitaient pas faire de geste «spectaculaire» pour relancer le processus, l’essentiel étant qu’Israéliens et Palestiniens se remettent au travail.
«Nous n’avons pas besoin d’un événement spectaculaire mais de progrès dans le processus de paix. C’est aux parties elles-mêmes d’être prêtes à faire les compromis et prendre les engagements qui feront qu’un événement spectaculaire ne sera pas seulement spectaculaire, mais qu’il sera aussi couronné de succès», a affirmé M. Berger.
Selon la presse israélienne, M. Berger a affirmé la semaine dernière au ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy, en visite à Washington, qu’Israël devait prendre des «décisions difficiles» pour permettre aux Etats-Unis d’accroître leur médiation.
Les commentateurs ont interprété cette demande comme un appel à Israël à geler la colonisation juive dont l’intensification par le gouvernement de Benjamin Netanyahu a plongé le processus de paix dans la crise.
M. Netanyahu, dont la coalition repose sur un accord entre plusieurs partis de droite et intégristes, a exclu tout gel de la colonisation. Il a réaffirmé hier son intransigeance envers les Palestiniens en soulignant qu’il poursuivrait la colonisation et qu’il ne cèderait pas aux pressions internationales.
M. Netanyahu a également appelé de nouveau Washington à s’engager de façon accrue dans le processus. «Sans l’aide des Etats-Unis, le processus ne peut avancer», a-t-il dit.
Le président Yasser Arafat, pour sa part, a écrit la semaine dernière à M. Clinton pour le prier d’intervenir auprès d’Israël afin qu’il mette un terme à la colonisation.
Tirant la conclusion de l’échec de la médiation de Dennis Ross entre Israël et l’OLP, les Etats-Unis semblent admettre désormais que l’essence du processus de paix lancé pour leur égide s’est effondré et en imputent la responsabilité aux deux parties.Cette volonté apparente des Etats-Unis de prendre leurs distances avec un processus de paix au Proche-Orient en crise...