La République démocratique du Congo a vu le jour hier Kabila aujourd'hui à Kinshasa (photo)

L’Alliance des forces démocratique de libération du Congo (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila a abordé hier l’exercice du pouvoir à Kinshasa avec un relatif succès, malgré quelques règlements de compte .
M. Kabila, qui s’est autoproclamé samedi président et a rebaptisé le pays République démocratique du Congo, se rendra aujourd’hui à Kinshasa, a annoncé à Harare le président sud-africain Nelson Mandela.
Le président déchu Mobutu Sese Seko réside lui au Palais de la présidence togolaise à Lomé, a-t-on appris de sources sûres à Lomé. Il devrait se rendre au Maroc.
Au plan international, le département d’Etat américain a indiqué que Washington reconnaissait de facto le nouveau gouvernement à Kinshasa et le nouveau nom du pays. Lisbonne a également reconnu le nouveau régime.
A Bonn et à Paris, les couleurs de l’Alliance, un drapeau bleu frappé de sept étoiles jaunes, ont été hissées sur le fronton des ambassades zaïroises, ralliées au nouveau pouvoir.
La Belgique a elle décidé de rapatrier «le plus vite possible» ses 750 militaires déployés depuis fin mars au Congo voisin pour une éventuelle évacuation de ses ressortissants au Zaïre, selon le ministre belge de la Défense, Jean-Pol Poncelet.
«Il n’y a plus de raison de maintenir les troupes (belges) si la sécurité est revenue», a déclaré M. Poncelet aux télévisions belges RTBF et RTL-TVI, sans toutefois donner de délai précis.
A Kinshasa, les troupes de l’AFDL peuvent en effet se targuer d’avoir plus ou moins rétabli l’ordre dans une ville soumise depuis trois jours aux pillages, aux règlements de compte et aux assassinats organisés par les anciennes troupes d’élite du maréchal Mobutu de la Division spéciale présidentielle (DSP) et par des civils.
Hier matin la situation était à peu près revenue à la «normale». Les magasins — sauf ceux dont les propriétaires sont allés se réfugier au congo voisin — ont rouvert et le travail a repris dans tous les secteurs, même partiellement.
L’AFDL a en outre dressé une ébauche de programme de gouvernement dans la première conférence de presse dans la capitale: un gouvernement de salut public, dont la composition devrait être annoncée rapidement, la constitution dans les deux mois d’une assemblée constituante et la main tendue «aux exilés», à l’exception de «certaines personnes que nous ne voulons plus voir au Zaïre», selon son secrétaire général, Deo Gratias Bugera, considéré comme le numéro 2 de l’Alliance.