Les principales figures de la majorité et de l’opposition mènent une bataille défensive, préférant dénoncer les programmes de l’adversaire que de convaincre les Français du bien-fondé des politiques qu’ils préconisent.
Ni le premier ministre Alain Juppé qui mène les forces de la coalition gouvernementale, ni le chef de l’opposition socialiste Lionel Jospin ne faiblissent à ce constact.
Le président Chirac avait pourtant mercredi, quelques heures avant de partir en visite officielle en Chine, appelé sèchement l’ensemble de la classe politique à cesser de masquer le débat électoral «par des polémiques et des petites phrases (...) qui sont finalement les seules à atteindre l’«opinion publique».
Confronté à des sondages d’opinion qui prédisent avec persistance le maintien au pouvoir de la droite avec une avance allant parfois au-delà d’une centaine de sièges sur la gauche, Lionel Jospin a redoublé ses attaques contre la coalition gouvernementale. Dans ses déplacements électoraux M. Juppé ne rate pas lui non plus une occasion de souligner que l’application du programme socialiste et le retour des communistes dans un gouvernement de gauche ferait faire à la France «un grand bond en arrière» et conduirait des milliers d’entreprises à la ruine.
Tant la gauche que la droite ont soigneusement évité de chiffrer le coût des promesses faites aux Français dans leur programme.
Même à l’extrême droite, le chef du Front National Jean-Marie Le Pen a clairement indiqué son choix en faveur de la stratégie du pire.
«Mieux vaut une cohabitation (gauche-droite) que cinq ans de Chirac avec les pleins pouvoirs (...). Un gouvernement socialiste serait plus limité dans sa capacité de nuisance», a-t-il déclaré jeudi dans les colonnes du quotidien le Parisien.
Le dernier sondage confidentiel réalisé par les spécialistes des Renseignements généraux (RG) du ministère de l’Intérieur, donnerait 344 députés à l’actuelle majorité contre 230 à l’opposition de gauche, révèle jeudi le quotidien «Le Monde».
Dans près d’un tiers des 577 circonscriptions, les candidats du FN pourraient dépasser le seuil fatidique des 12,5% de voix, pour se maintenir au second tour du 1er juin, et provoquer pour plusieurs dizaines de sièges des combats triangulaires difficiles pour la gauche et la droite.
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