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Actualités - CHRONOLOGIE

Au Yemen, des juifs polygames qui voilent leurs femmes

RAYDAH (Yémen), 13 Mai (AFP). — Dans les montagnes du nord du Yémen, une petite communauté juive a fêté la Pâque accrochée à ses traditions: elle voile ses femmes, pratique la polygamie et se méfie d’un Israël libéral.
«Nous sommes des juifs orthodoxes, très attachés à nos traditions. Si nous allons en Israël, nous perdrons notre emprise sur nos filles, nos épouses et nos sœurs», déclare Yaïch, un rabbin de 70 ans.
Son village de Raydah, à 80 km au nord de Sanaa, est perché dans une vallée de montagne, à 2.000 m d’altitude. Les maisons basses en pierre de taille ocre abritent une soixantaine de juifs. Le gros de la communauté, qui compte environ 500 membres, vit dans la région de Saada, à 160 km plus au nord.
«Nous observons à la lettre la religion de Salomon, mais eux (les Israéliens) point», affirme le rabbin, rencontré lundi pendant la célébration de fête de Pessah, la Pâque juive.
«Nous sommes des juifs conservateurs. Le gouvernement israélien ainsi que la démocratie ne nous plaisent pas», ajoute-t-il.
La constitution yéménite interdit l’émigration vers Israël bien que tous les Yéménites soient en principe libres de s’expatrier.
L’un de ses quatre fils, Saïd Yaïch, 25 ans, reconnaît avoir visité des parents en Israël, avant de retourner au Yémen. «Là-bas, la situation est bonne, mais les gens sont différents. C’est pourquoi j’ai préféré rentrer au Yémen, mon pays», raconte Saïd, en tirant sur un narguilé.
«Nous sommes comme les musulmans: nous ne permettons pas à nos femmes de découvrir leur visage», souligne Saïd qui passe la plupart de sa journée dans une salle tenant lieu de synagogue.
Là, les juifs de Raydah lisent la Torah, fument le narguilé et, comme tous les Yéménites, mâchent du qat, des feuilles stimulantes.
La ressemblance de leurs coutumes avec celles de l’islam ne s’arrête pas au voile. «Le juif peut épouser jusqu’à quatre femmes à la fois», explique Haïm Yaïch, un menuisier de 40 ans, en interrompant la lecture de la Torah.
Les juifs se marient entre eux, ce qui limite leur choix. Mais «Dieu merci, il y a assez de femmes», ajoute-t-il sous l’œil approbateur de son rabbin de père.
Jusqu’à l’âge de 10 ans, les enfants sont élevés à la maison dans l’étude de la religion, de la langue hébraïque et de l’arithmétique. Quelques-uns apprennent l’arabe à l’école municipale. Ensuite beaucoup sont envoyés aux Etats-Unis pour poursuivre leurs études.
Les juifs yéménites ne se distinguent de leurs compatriotes que par les papillotes sous la kippah. Ils portent comme eux la jupe, la foutah importée d’Indonésie, sous un veston étroit. Mais ils n’ont pas le droit de porter le poignard traditionnel ni de s’enrôler dans l’armée.
RAYDAH (Yémen), 13 Mai (AFP). — Dans les montagnes du nord du Yémen, une petite communauté juive a fêté la Pâque accrochée à ses traditions: elle voile ses femmes, pratique la polygamie et se méfie d’un Israël libéral.«Nous sommes des juifs orthodoxes, très attachés à nos traditions. Si nous allons en Israël, nous perdrons notre emprise sur nos filles, nos épouses et nos...