Rechercher
Rechercher

Actualités - DISCOURS

Exposition de photos au Caire sur le massacre de Cana en marge de la conférence de l'union parlementaire arabe Berry : les guerres d'Israël sont liées aux négociations de paix (photos)

Une exposition de photos illustrant le massacre, par l’armée israélienne en avril 1996, de 105 civils à Cana a été inaugurée lundi soir au siège de la Ligue arabe au Caire en marge des travaux de la Conférence de l’Union parlementaire arabe. C’est la première fois que la Ligue arabe autorise l’organisation d’une telle manifestation dans les locaux de son siège.
Dans une allocution prononcée à cette occasion, le chef du Parlement, M. Nabih Berry, a souligné que «les guerres d’Israël au Liban ont une portée internationale, arabe et libanaise». Il a précisé que «les tournées des émissaires internationaux, notamment américains, dans la région, ont toujours précédé, accompagné ou suivi les opérations militaires israéliennes qui avaient un caractère destructeur et qui poussaient à l’exode les habitants de villages entiers».
L’inauguration de l’exposition s’est déroulée en présence du secrétaire général de la Ligue arabe, M. Esmat Abdel Méguid, des ministres égyptiens de la Santé, de la Recherche scientifique, de l’Education, et des chefs des Parlements arabes participant à la conférence, ainsi que d’un grand nombre de responsables politiques et d’universitaires.
«Les invasions et les guerres terrestres, aériennes et maritimes ont toujours accompagné le processus de négociations sur les différents volets arabes, a encore dit le chef du Législatif. Le Liban a toujours payé le prix de ces négociations qu’elles soient officielles ou secrètes. Les agressions et l’occupation israéliennes ont aussi une portée libanaise: elles visent à faire en sorte que notre pays demeure un exutoire à la crise régionale et un mutilé de guerre car Israël craint que le Liban lui fasse concurrence sur le plan économique en cas de paix».

M. Berry a encore dit: «Cana n’est pas le premier massacre et ne sera pas le dernier. Cette image de meurtre collectif de civils est la même que celles qui se répètent depuis 1936 avec les carnages dans les souks de Yafa et les villages de Galilée, de Deir Yassine, en passant par les tentatives de destruction systématique de toutes formes de vie au Liban-Sud depuis le début des années 70 pour arriver au massacre de Cana. Ce crime peut se reproduire dans chaque ville et chaque village. Israël a essayé d’assassiner en 1982 Beyrouth qui a été assiégé pendant 82 jours. Les bombardements israéliens ont touché Tripoli, Baalbeck, Saïda, Nabatiyé, des villes et localités de la Békaa. Les gens ont été tués dans leurs lieux de culte, les mosquées et les églises, dans leurs écoles (...). Il ne se passe pas une semaine sans qu’une poupée piégée ne saute entre les mains d’un enfant libanais ou qu’une mine n’explose sous les pieds d’un cultivateur».

Le marché arabe
commun

M. Mohammed Bassem el-Saïd a ensuite prononcé une allocution au nom des parlementaires arabes dénonçant les «crimes d’Israël» et a appelé à l’organisation d’expositions similaires dans l’ensemble des pays arabes et en Europe. Il a réaffirmé la solidarité des Parlements arabes avec les souffrances des habitants du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest, exprimant son soutien à la mise en œuvre de la résolution 425 des Nations Unies.

M. Ahmed Fathi Srour, président du Parlement égyptien, a aussi dénoncé dans des termes vigoureux «les agissements agressifs d’Israël et le crime horrible qu’il a commis contre l’humanité à Cana».

Lors de la séance d’hier de l’Union parlementaire, M. Berry a prononcé un discours devant ses collègues, axé essentiellement sur la question de la mise en place du marché arabe commun et de «l’attitude négative» d’Israël à l’égard de la paix.
Selon le président de la Chambre, l’Union parlementaire arabe doit s’atteler à l’élaboration d’une vision commune concernant la construction d’un marché arabe commun qui est une condition essentielle pour un meilleur développement économique des pays arabes. M. Berry a ajouté que la tâche de l’Union parlementaire arabe ne doit pas se limiter à cela. «Notre organisation doit aussi élaborer une vision pour toute action commune arabe sur n’importe quel plan», a-t-il dit.
Le président du Parlement a par ailleurs déclaré que «la paix est désormais impossible après les trois négations du premier ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu».

Une tribune pour les «mal-aimés»

A noter par ailleurs que la conférence parlementaire arabe, qui s’est ouverte hier, s’est transformée en tribune pour les mal-aimés de l’ONU, l’Irak et le Soudan notamment, qui ont fustigé le Conseil de Sécurité.
Le président du Parlement irakien Saadoune Hammadi, qui s’exprimait devant les délégués de 18 pays arabes membres de l’UPA, a qualifié des «plus injustes de toute l’histoire de l’ONU» les résolutions imposées à l’Irak, dont l’embargo international, depuis l’invasion du Koweit.
Considérant que son pays «a fait preuve de coopération pour clore les dossiers de l’armement et s’est acquitté de ses obligations juridiques», M. Hammadi a estimé que le Conseil de Sécurité devait lever «immédiatement» cet embargo.
«La poursuite du blocus injuste, due à la politique américaine, constitue un crime d’extermination contre une partie importante de la nation arabe» a-t-il ajouté, faisant valoir que «806.229 personnes étaient mortes» en Irak à cause de l’embargo.
L’Irak a ainsi soumis à cette conférence un projet de résolution réclamant la levée de l’embargo mais la délégation koweitienne a déjà fait savoir qu’elle s’y opposerait. Seuls quatre pays de la Ligue arabe ne sont pas membres de l’UPA: l’Arabie Séoudite, Oman, la Somalie et les Comores.
Le vice-président du Parlement soudanais Abdel Azziz Cheddou s’en est pris également avec virulence au Conseil de Sécurité qu’il a qualifié de «produit du nouvel ordre international» dirigé par les Etats-Unis.
«Nous refusons l’embargo imposé à l’Irak et à la Libye et qu’on tente d’imposer au Soudan. Toutes ces résolutions sont partiales et ont été adoptées à des fins politiques», a-t-il affirmé.
M. Cheddou préside la délégation soudanaise en l’absence du président du Parlement soudanais Hassan Tourabi, éminence grise du régime islamiste de Khartoum et considéré comme persona non grata en Egypte.
Il a appelé les pays arabes à «se dresser contre les résolutions injustes» du Conseil de Sécurité tout en déplorant le fait que «notre monde arabe reste silencieux face au Conseil de Sécurité dont les consignes sont automatiquement respectées».
«Nous avons besoin d’un éveil du monde arabe et islamique pour faire face à l’hégémonie du nouvel ordre international. Nous rejetons la politique de deux poids deux mesures», a-t-il dit.
Une exposition de photos illustrant le massacre, par l’armée israélienne en avril 1996, de 105 civils à Cana a été inaugurée lundi soir au siège de la Ligue arabe au Caire en marge des travaux de la Conférence de l’Union parlementaire arabe. C’est la première fois que la Ligue arabe autorise l’organisation d’une telle manifestation dans les locaux de son siège.Dans...