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Actualités - CHRONOLOGIE

Législatives françaises : sous le signe du flou (photo)

A douze jours du premier tour des législatives françaises, la droite paraît avoir repris la main pour rester au pouvoir derrière le président Jacques Chirac jusqu’en 2002 .
Apparemment conforté par les sondages, le chef de l’Etat se rendra jeudi en Chine, pendant que son camp continuera d’affronter les aléas d’une campagne pour laquelle un Français sur deux avoue son absence d’intérêt.
Un nouveau sondage BVA, parmi d’innombrables autres, prévoit une majorité de 50 sièges pour la coalition au pouvoir des gaullistes RPR et des centristes UDF par rapport aux socialistes et aux communistes, à l’issue du second tour, le 1er juin.
Le premier ministre et chef de file controversé de la droite, Alain Juppé, a estimé hier que «rien n’était gagné». «Restons froids devant les sondages», a fait écho le chef des socialistes, Lionel Jospin, jugé peu charismatique.
En fin de semaine dernière, la droite n’était plus créditée que d’un léger avantage sur la gauche, créant une fugace impression de suspense depuis la convocation par M. Chirac d’élections anticipées, dénoncée par ses détracteurs comme une manœuvre d’opportunité politique.
M. Chirac, au pouvoir depuis 1995, avait mis en avant le calendrier de l’échéance-clef de l’euro (le passage à la monnaie unique européenne est fixé au 1er janvier 1999) pour justifier la dissolution d’une Assemblée nationale (Chambre basse du Parlement) où la droite détenait les quatre cinquièmes des 577 sièges.
Mais après avoir occupé le devant de la scène, le dossier de l’Europe de Maastricht n’est plus qu’un thème à éclipses, la droite n’attaquant plus la gauche sur ses «conditions» posées à la monnaie unique européenne.
Il y a un mois, M. Juppé, dont l’impopularité chronique est un paramètre important de la campagne, avait pronostiqué une joute politique droite-gauche «joyeuse et brutale».
Si lui-même ne cesse de recevoir des flèches empoisonnées lancées par son propre camp, le ton de la campagne paraît aux Français aussi morne que les programmes des adversaires sur le chômage ou la fiscalité leur semblent flous.
M. Juppé a lui-même assuré qu’il n’y aurait, en cas de victoire de la majorité sortante le 1er juin, «ni rupture, ni continuité» dans l’action politique menée depuis quatre ans.
Avec pour slogan «le nouvel élan, l’élan partagé», la coalition de droite met l’accent sur «la baisse des impôts et des charges», alors que la France détient un taux record de prélèvements obligatoires (près de 47%).
Il a estimé qu’il y avait dans son camp «beaucoup d’hommes» qui ont les «qualités nécessaires» pour le remplacer, tout en s’interrogeant: «Vaut-il mieux avoir un gros jovial qui ne connaît pas ses dossiers ou un sec un peu moins jovial qui les connaît?»
Les commentateurs politiques y ont vu une allusion au président gaulliste de l’Assemblée nationale, Philippe Séguin, avec lequel ses relations sont notoirement mauvaises, et souvent présenté comme un possible successeur.
M. Jospin, pris à contre-pied sur son programme mal précisé et une alliance mal définie avec les communistes, tente de reprendre l’initiative en contre-attaquant la droite sur le thème des scandales politico-financiers.
«Nous ne voulons pas qu’ils gèrent la France comme ils ont géré Paris», a-t-il lancé, dans une allusion aux affaires visant notamment le maire gaulliste de Paris, Jean Tiberi, successeur de M. Chirac à la tête de la capitale française.
Sous le slogan «Changeons l’avenir», le PS met l’accent sur l’emploi, alors que le chômage a atteint le taux record de 12,8% de la population active. Son programme prévoit l’embauche de 700.000 jeunes, pour moitié dans le secteur privé et pour moitié dans le public.
Mais pour l’influent quotidien de centre-gauche «Libération», «saisis au saut du lit par ces élections, les socialistes ne sont pas toujours le grand parti de la réforme», tout en pouvant aspirer à reprendre leur place de grand parti d’opposition.
Quant aux petits partis, en particulier le Front national du chef d’extrême-droite Jean-Marie Le Pen, qui n’est crédité que d’un seul siège, selon les sondages, ils devraient faire les frais d’une repolarisation accentuée de la vie politique française.
A douze jours du premier tour des législatives françaises, la droite paraît avoir repris la main pour rester au pouvoir derrière le président Jacques Chirac jusqu’en 2002 .Apparemment conforté par les sondages, le chef de l’Etat se rendra jeudi en Chine, pendant que son camp continuera d’affronter les aléas d’une campagne pour laquelle un Français sur deux avoue son...