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Actualités - CHRONOLOGIE

Le projet d'attentat contre le pape Des services ennemis à l'origine des informations, accuse Beyrouth

Les informations faisant état d’une tentative d’attentat qui aurait été projetée contre le pape Jean-Paul II lors de sa visite au Liban ont focalisé hier l’attention des différents milieux politiques locaux. Alors que le Vatican s’est refusé à tout commentaire sur ce plan, le ministère de l’Intérieur a confirmé officiellement, hier, qu’Interpol avait bel et bien transmis des indications en ce sens aux autorités libanaises. Mais le ministère de l’Intérieur a accusé des «services ennemis» d’être à l’origine de ces informations.
Des journaux libanais, rappelle-t-on, avaient fait état, hier, d’un projet d’attentat contre Jean-Paul II lors de sa présence au Liban. Le porte-parole du Saint-Siège Joaquin Navarro Valls a refusé de commenter ces informations. «Nous rappelons que notre règle est de ne pas faire de commentaire sur les informations concernant la sécurité, qu’elles soient fondées ou non», a affirmé M. Navarro Valls.
Le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, a affirmé quant à lui qu’un attentat à la roquette contre le pape était en préparation durant son séjour dans le pays.
«Nous avons reçu vendredi dernier des informations en ce sens des services d’Interpol au Canada et en Italie», juste la veille de l’arrivée du pape, a précisé M. Murr.
Selon lui, «ces informations ont été tenues totalement secrètes et toutes les mesures de sécurité ont été prises pour parer à toute éventualité». «Les services de sécurité libanais ont travaillé en étroite coordination avec les services de renseignement syriens», a-t-il ajouté.
M. Murr n’a donné aucune indication sur les personnes ou groupes qui préparaient une éventuelle action contre Jean-Paul II.
Seules quatre personnes étaient au courant de cette affaire: le président Elias Hraoui, le premier ministre Rafic Hariri, M. Murr et le commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud.
Les autorités ont reçu quatre rapports d’Interpol-Italie et Interpol-Canada dans la seule journée du vendredi.
Le premier, émanant d’Interpol-Italie, faisait état d’un probable attentat à la roquette, sans plus de précision. Les autres messages citaient des groupes comme le «Mouvement de la résistance islamique» («Hamas») le «Jeich Allah» (Armée de Dieu) et le «Jihad», sans autre précision. Dans un des messages, la police italienne affirme que le «Hamas» avait acheté récemment 24 fusées de fabrication chinoise.
Des sources diplomatiques à Rome évoquent également des informations canadiennes sur l’achat et l’acheminement à Beyrouth de plusieurs fusées chinoises par «deux organisations régionales».
Lors de son départ dimanche soir, le pape a regagné l’aéroport à bord d’un hélicoptère italien serré de près par cinq hélicoptères militaires libanais et a fait un crochet au-dessus de la mer au lieu de survoler la banlieue-sud de la capitale.
Il convient de relever dans ce cadre qu’aucun changement n’a été apporté au programme et aux déplacements du souverain pontife. Rien dans l’attitude des services de sécurité ou des autorités concernées ne laissait transparaître une quelconque inquiétude au sujet de la sécurité du souverain pontife.

Le communiqué du
ministère de l’Intérieur
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Des sources diplomatiques à Rome évoquent également des informations canadiennes sur l’achat et l’acheminement à Beyrouth de plusieurs fusées chinoises par «deux organisations régionales».
Lors de son départ dimanche soir, le pape a regagné l’aéroport à bord d’un hélicoptère italien serré de près par cinq hélicoptères militaires libanais et a fait un crochet au-dessus de la mer au lieu de survoler la banlieue-sud de la capitale.
Il convient de relever dans ce cadre qu’aucun changement n’a été apporté au programme et aux déplacements du souverain pontife. Rien dans l’attitude des services de sécurité ou des autorités concernées ne laissait transparaître une quelconque inquiétude au sujet de la sécurité du souverain pontife.

Le communiqué du
ministère de l’Intérieur

En tout état de cause, à la suite des informations rapportées par la presse, le ministère de l’Intérieur devait publier hier le communiqué suivant:
— Le bureau d’Interpol à Beyrouth a reçu le vendredi 9 mai des télégrammes des bureaux d’Interpol en Europe selon lesquels certains groupuscules préparaient un attentat à la roquette contre Sa Sainteté le pape Jean-Paul II lors de sa visite au Liban.
— Le ministère de l’Intérieur a aussitôt informé les autorités supérieures et le commandement de l’armée de la teneur de ces télégrammes. Le commandement de l’armée, en charge de la sécurité du pape, a pris alors toutes les mesures préventives afin de déjouer toute tentative d’attentat.
— Nous sommes totalement convaincus que des services ennemis sont à l’origine de ces informations, dans le but de faire échouer la visite du pape en menant une guerre psychologique et en propageant des rumeurs visant à semer la confusion.
— Nous avons observé le mutisme au sujet de cette affaire au cours de la visite afin d’éviter de semer le trouble au sein de la population, ce qui aurait servi les desseins des ennemis.

Démenti de «Hamas»

Signalons, enfin, que le mouvement «Hamas» a publié hier un communiqué dans lequel il dément catégoriquement les informations rapportées par Interpol concernant son implication dans une tentative d’attentat contre le pape. Affirmant que ces informations sont «une pure invention qui est l’œuvre de services ennemis», le «Hamas» souligne qu’il ne porte les armes que «contre l’occupant, car le seul ennemi du peuple arabe et islamique est l’ennemi sioniste».
«Nous sommes reconnaissants au peuple libanais qui a accueilli le peuple palestinien, souligne «Hamas». Nous ne pouvons que vouloir du bien au Liban. Par conséquent, nous affirmons que des fractions sionistes sont à la base de ces rumeurs dans le but de semer la suspicion, d’envenimer les relations (avec le Liban) et de porter atteinte au processus de paix sur la scène libanaise».
Rappelons qu’à l’occasion d’une visite du pape à Sarajevo le 12 avril, une charge composée de 23 mines antichar avait été découverte sous un pont de la ville que le cortège de Jean-Paul II devait emprunter.
Le 9 mai, un quotidien italien, «Il Giornale» (droite), a fait pour sa part état d’un projet d’attentat islamiste contre Jean-Paul II entre les 16 et 18 avril sur la place St-Pierre de Rome.
Cible d’une dizaine d’attentats depuis 1978, le pape avait été grièvement blessé le 13 mai 1981 par le terroriste turc d’extrême droite Mehmet Ali Agca.

En tout état de cause, à la suite des informations rapportées par la presse, le ministère de l’Intérieur devait publier hier le communiqué suivant:
— Le bureau d’Interpol à Beyrouth a reçu le vendredi 9 mai des télégrammes des bureaux d’Interpol en Europe selon lesquels certains groupuscules préparaient un attentat à la roquette contre Sa Sainteté le pape Jean-Paul II lors de sa visite au Liban.
— Le ministère de l’Intérieur a aussitôt informé les autorités supérieures et le commandement de l’armée de la teneur de ces télégrammes. Le commandement de l’armée, en charge de la sécurité du pape, a pris alors toutes les mesures préventives afin de déjouer toute tentative d’attentat.
— Nous sommes totalement convaincus que des services ennemis sont à l’origine de ces informations, dans le but de faire échouer la visite du pape en menant une guerre psychologique et en propageant des rumeurs visant à semer la confusion.
— Nous avons observé le mutisme au sujet de cette affaire au cours de la visite afin d’éviter de semer le trouble au sein de la population, ce qui aurait servi les desseins des ennemis.

Démenti de «Hamas»

Signalons, enfin, que le mouvement «Hamas» a publié hier un communiqué dans lequel il dément catégoriquement les informations rapportées par Interpol concernant son implication dans une tentative d’attentat contre le pape. Affirmant que ces informations sont «une pure invention qui est l’œuvre de services ennemis», le «Hamas» souligne qu’il ne porte les armes que «contre l’occupant, car le seul ennemi du peuple arabe et islamique est l’ennemi sioniste».
«Nous sommes reconnaissants au peuple libanais qui a accueilli le peuple palestinien, souligne «Hamas». Nous ne pouvons que vouloir du bien au Liban. Par conséquent, nous affirmons que des fractions sionistes sont à la base de ces rumeurs dans le but de semer la suspicion, d’envenimer les relations (avec le Liban) et de porter atteinte au processus de paix sur la scène libanaise».
Rappelons qu’à l’occasion d’une visite du pape à Sarajevo le 12 avril, une charge composée de 23 mines antichar avait été découverte sous un pont de la ville que le cortège de Jean-Paul II devait emprunter.
Le 9 mai, un quotidien italien, «Il Giornale» (droite), a fait pour sa part état d’un projet d’attentat islamiste contre Jean-Paul II entre les 16 et 18 avril sur la place St-Pierre de Rome.
Cible d’une dizaine d’attentats depuis 1978, le pape avait été grièvement blessé le 13 mai 1981 par le terroriste turc d’extrême droite Mehmet Ali Agca.
Les informations faisant état d’une tentative d’attentat qui aurait été projetée contre le pape Jean-Paul II lors de sa visite au Liban ont focalisé hier l’attention des différents milieux politiques locaux. Alors que le Vatican s’est refusé à tout commentaire sur ce plan, le ministère de l’Intérieur a confirmé officiellement, hier, qu’Interpol avait bel et bien...