Le riche itinéraire du virtuose lui permet de déployer son savoir-faire à travers un répertoire étendu qui va des œuvres du XVIIe siècle jusqu’aux partitions des compositeurs contemporains. Pour son étape beyrouthine, grâce à l’Institut Cervantes, Joseph Bassal a interprété à l’Assembly Hall des œuvres de Gabrieli, Bach, A. Bertrand et R. Huguet y Tagell.
Dès les premières mesures, le ton était à une certaine atmosphère de cour. Musique élégante et feutrée reflétant l’univers des salons croulant sous les dorures, les soies et les lustres éclairés. La suite No 1 en sol majeur de Bach devait prendre la relève avec un prélude, une allemande, une courante, une sarabande, deux menuets et une gigue.
Notes claires et compositions équilibrées célébrant avec vigueur (ou rigueur?) une certaine joie de vivre, une ferveur teintée d’un sentiment religieux pur, mais aussi rondes gaillardes pour refléter un esprit «paysan» où la danse et la gaieté ne sont pas exclues. Le No 8 en do majeur reprenait les même thèmes mais en y incluant deux bourrées fort animées et vives.
«Saeta» d’A. Bertrand fut un moment de révélation pour les mélomanes qui découvraient là les nuances et les subtilités d’un compositeur contemporain, à la narration oscillant entre fluidité et stridence. Toujours dans ce sillage moderne, mais à coloration cette fois plus ibérique, sont les œuvres de R. Huguet y Tagell où se sont succédé: une suite espagnole, une aragonaise, une «sarabanda» et une «flamenca».
Accents vifs, véhéments, parfois languides et plaintifs, toute l’Espagne, ses mantilles, ses falbalas, ses filles aux cheveux de jais et aux regards de braise ont jailli de ces cordes, gémissant sous la frénésie d’un archet inspiré.
Edgar DAVIDIAN
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