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Actualités - REPORTAGE

Nuit blanche pour des milliers de libanais

La nuit la plus longue... Dans la perspective de la messe solennelle que le pape Jean-Paul II devait célébrer hier dans le secteur du port de Beyrouth, plusieurs dizaines de milliers de Libanais ont passé leur nuit sur les routes afin d’être au rendez-vous pour l’office divin, à 9 heures 30.
Dès 3 heures du matin, de nombreux autobus étaient prêts à transporter les fidèles vers le lieu de la cérémonie religieuse à partir des points de rassemblement prévus par les autorités: Hadeth, Baabda, Hazmieh, Furn el-Chebback, Musée, Jisr el-Wati, Ecole de la Sagesse (à Achrafieh), Bourj Hammoud, Dora, Nahr el-Mot, Antelias, Dbayé. Peu après minuit, les unités de l’armée et des FSI avaient interdit la circulation sur les principaux axes routiers du Grand Beyrouth. Seules les personnes munies de laissez-passer spéciaux délivrés par la direction des Renseignements de l’armée étaient en mesure de circuler. Un problème de coordination est toutefois apparu sur ce plan, dans plus d’un quartier. Des militaires et agents des FSI en charge de certains points de contrôle affirmaient n’être «pas concernés» par les laissez-passer des Renseignements de l’armée.
Vers 4 heures 30 du matin, plusieurs centaines de jeunes et de religieux commençaient déjà à pénétrer dans le périmètre consacré à l’office divin, à l’ombre d’un imposant dispositif de sécurité assuré, à l’extérieur, par l’armée, et à l’entrée par des scouts.
C’est à partir de 5 heures qu’un flot ininterrompu de fidèles converge vers l’emplacement de la messe. Par petits groupes, des milliers de jeunes et de moins jeunes se dirigent à pied vers le secteur du port, à partir de Saïfi, en récitant des prières ou en entonnant, avec ferveur, des cantiques religieux. Il faut en moyenne non moins de vingt minutes de marche pour parvenir à destination. En dépit de cette distance à parcourir, un homme handicapé, amputé d’une jambe, n’hésite pas à faire le trajet en s’appuyant sur ses béquilles. Quand on a la foi...
Un peu plus loin, des dizaines de jeunes assis sur la chaussée racontent les moments inoubliables de la soirée euphorique du samedi 10 mai qui a marqué la rencontre du Souverain Pontife avec la jeunesse chrétienne, à Harissa. A l’évidence, ces jeunes déjà présents à 5 heures du matin dans le périmètre du Port sont venus directement de Harissa. Ils ont joint ainsi la nuit au jour, sans se soucier de la fatigue ou des effets d’une nuit blanche passée dans la prière et la joie. Ce n’est pas tous les ans que le pape rend visite aux Libanais. Et, surtout, il n’est pas commun qu’une personnalité aussi illustre que le Souverain Pontife accorde autant d’attention aux jeunes, comme l’a fait Jean-Paul II lors de sa brève présence au Liban.
Alors que la foule devient de plus en plus nombreuse à la levée du jour, des groupes de jeunes se rassemblent dans plusieurs quartiers de Beyrouth-Est. Dans une atmosphère de ferveur, ces jeunes récitent des prières et chantent des cantiques religieux, en brandissant des étendards et des drapeaux aux couleurs du Vatican.
Sur l’autoroute Jounieh-Antelias, de longues files d’autobus transportant des fidèles s’acheminent dès l’aube vers le Port en provenance, pour la plupart, des régions périphériques du pays. Car dans les localités et villages des différentes zones reculées du pays, les habitants des divers diocèses chrétiens s’étaient mobilisés dès la soirée de samedi pour ne pas rater cette occasion historique et inespérée d’assister, à Beyrouth même, à une messe solennelle célébrée par le chef de l’Eglise catholique.
M.T.
La nuit la plus longue... Dans la perspective de la messe solennelle que le pape Jean-Paul II devait célébrer hier dans le secteur du port de Beyrouth, plusieurs dizaines de milliers de Libanais ont passé leur nuit sur les routes afin d’être au rendez-vous pour l’office divin, à 9 heures 30.Dès 3 heures du matin, de nombreux autobus étaient prêts à transporter les fidèles...