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Actualités - REPORTAGE

Mesures de sécurité draconiennes Nonciature apostolique : entrée interdite (photos)

L’accès à la nonciature apostolique est strictement interdit. de rigoureuses consignes ont été données aux militaires en poste devant le bâtiment. «Surtout pas de journalistes», hurle l’un d’eux. Un peu plus loin une équipe de cameramen appartenant à la LBCI traîne dans une rue étroite. Elle a été sommée de quitter les lieux et de démonter son matériel. «Ce sont des mesures de sécurité indispensables. L’important c’est que la visite du pape dans notre pays soit une réussite. Toute bavure d’ordre sécuritaire est interdite», s’exclame l’officier en charge de la garde devant le grand portail vert. Mais la réussite de la visite du pape au Liban justifie-t-elle un tel comportement?
Le nonce apostolique, Mgr Pablo Puente, a-t-il quitté la nonciature? La question reste sans réponse. Même les sœurs de la congrégation du Perpétuel Ssecours, dont le couvent est situé en face de la nonciature, refusent de répondre. Place au recueillement en attendant l’arrivée du souverain pontife. A l’entrée principale du couvent, l’équipe de radio Vatican a établi son quartier général, depuis la veille, à défaut de pouvoir s’installer à la nonciature. Et c’est l’un d’eux qui affirme que Mgr Puente a quitté les lieux à dix heures, il y a donc tout juste un quart d’heure, pour Bkerké afin d’accompagner le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, à l’aéroport de Beyrouth pour y accueillir le pape Jean-Paul II.
Entre-temps, les tentatives successives des journalistes pour accéder à la basilique Saint-Pierre à une quinzaine de mètres du siège de la nonciature restent également vaines. Nul ne peut y pénétrer avant midi. Les personnes sur place ont tout de suite compris les raisons. Des unités de la garde républicaine, en tenue civile, débarquent de trois bus militaires qui arrivent en trombe devant la basilique. Ils devront prendre place à l’intérieur et se mêler à la foule de jeunes invités à participer en soirée à la veillée en présence du Saint-Père.
Rami, un jeune scout qui a assisté à la scène, se hâte de préciser que les militaires ne seront pas en contact direct avec les fidèles. Cent cinquante jeunes appartenant à l’Association des scouts du Liban se chargeront de guider les fidèles à l’intérieur de la basilique. L’armée n’interviendra qu’en cas d’extrême urgence. Il est tout fier que son association ait été sollicitée, il y a quatre jours seulement, de participer à l’organisation de la messe que célébrera le souverain pontife en plein air au centre-ville. «2000 membres de notre association, appartenant à toutes les communautés, seront mobilisés pour l’événement», a-t-il dit.
Le père Daoud Kawkabani, aumônier général du mouvement apostolique marial, chargé de l’animation à l’intérieur de la basilique en attendant l’arrivée du Saint-Père est, lui, tout content. Il n’est que 14h et déjà les gradins de la basilique de Harissa sont pris d’assaut par les jeunes. Les positions hostiles à la visite du pape affichées par certains, la veille, n’ont pas entamé son enthousiasme. «Chacun a le droit d’exprimer librement son opinion. Il faut savoir écouter le message de l’Homme en blanc. En évoquant le Liban, le pape Jean-Paul II pense aux chrétiens et aux musulmans. La remise de l’exhortation apostolique aux chefs religieux de la communauté mahométane sera une preuve éclatante de l’esprit avec lequel le pape pense aux problèmes du Liban et des jeunes libanais en particulier. Certains responsables ne manqueront pas d’exploiter la visite du pape au Liban. Reste qu’il revient aux autorités religieuses chrétiennes de rectifier le tir en rappelant les vrais objectifs du message papal», a-t-il dit.
Evoquant la déclaration de Mgr Pablo Puente, la veille, concernant la possible libération de quelques prisonniers au Liban et hors du Liban, en souvenir du passage du Saint-Père au Liban, père Kawkabani a des doutes. «Si cela a lieu c’est tant mieux. Le souverain pontife ne peut aborder tous les détails de la vie politique interne, il faussera l’objectif de sa visite». Et d’ajouter que «les questions relatives à l’injustice en rapport avec les arrestations arbitraires ou autres sont plus du ressort de l’Eglise locale que du Saint-Siège».
De nouveau devant le grand portail de la nonciature apostolique à Harissa en début d’après-midi, jeunes et moins jeunes se rassemblent. Ils ont entendu le speaker à la télévision mentionner que le pape a quitté le siège patriarcal de Bkerké pour se rendre à la nonciature où il devra se reposer pour quelque temps. Le survol de l’hélicoptère de l’armée à basse altitude au-dessus de Harissa annonce son arrivée. Il est 16h15. Non, l’Homme en blanc n’est pas dans sa papamobile. Il a pris place près du cardinal Sfeir dans une limousine noire appartenant à la présidence de la République. Trois religieuses se jettent sur la limousine pour saluer le Saint-Père et avoir sa bénédiction. Mais pour l’armée c’est impardonnable. Elles s’attirent les foudres du commandant en chef du convoi qui hurle. Mais a-t-on jamais vu une religieuse tirer sur l’Homme en blanc?
L’heure de la rencontre des jeunes avec le pape approche. La tension monte à Harissa. On ne peut plus circuler à pied. L’entrée et la sortie du téléphérique sont bloquées par les jeunes. Une vraie marée humaine.
Liliane MOKBEL
L’accès à la nonciature apostolique est strictement interdit. de rigoureuses consignes ont été données aux militaires en poste devant le bâtiment. «Surtout pas de journalistes», hurle l’un d’eux. Un peu plus loin une équipe de cameramen appartenant à la LBCI traîne dans une rue étroite. Elle a été sommée de quitter les lieux et de démonter son matériel. «Ce sont...