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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Le message final du synode

Le Synode qui s’est tenu entre le 26 novembre et le 14 décembre 1995 s’était conclu, comme se concluent toutes les assemblées synodales, par un message final adressé par les Pères du Synode à ceux pour lequel cette initiative était destinée. Cet appel a, par certains de ses aspects, fait couler beaucoup d’encre, car il mentionnait spécifiquement le Liban comme pays de «pluralisme culturel», réclamait une «démocratie consensuelle» et souhaitait «le départ des troupes syriennes» du Liban. Voici, pour rappel, un résumé des principales articulations de ce message:

• La dimension spirituelle:

L’Eglise du Liban souffre pour les raisons suivantes: sa présence dans une région traversée par des courants radicaux; l’émigration continue; l’affaiblissement de la foi; le vieillissement des structures. Son renouveau spirituel passe par une conversion des cœurs et une plus grande unité entre les Eglises, par un travail de décloisonnement et de coordination. Ce décloisonnement est d’autant plus urgent que les Eglises tendent à s’identifier totalement avec les communautés, participant involontairement à la division des chrétiens. Mais l’unité entre les catholiques ne suffit pas, c’est toute l’unité des Eglises chrétiennes qu’il faut rétablir.

• La dimension nationale:

Le Liban a sa spécificité, fruit de son histoire. C’est un pays intercommunautaire, et donc pluriculturel. C’est aussi le pays de la convivialité islamo-chrétienne, «un message et un modèle pour l’Orient et l’Occident». Les Eglises doivent devenir des composantes intégrées de la société libanaise. Il faut faire du Liban une nation où l’on gère ensemble un bien qui est commun. Nécessité de faire participer chaque communauté aux décisions nationales, afin de dépasser l’allégeance communautaire. Il faut sauvegarder le modèle politique libanais basé sur une démocratie consensuelle, antinomique de toute idéologie majoritaire. L’unité nationale englobe les émigrés.

• La dimension culturelle, sociale et économique:

Ce qui fait l’identité d’un pays, c’est d’abord sa culture. La culture du Liban est celle d’un pays intercommunautaire et donc pluriculturel, un pays appartenant à l’Orient arabe et ouvert sur le reste du monde.

L’union ecclésiale et nationale serait dénuée de sens si elle n’était pas mise au service de tous. Il faut protéger la famille, premier sanctuaire où parents et enfants s’adressent à Dieu, et première école de vie sociale. Il faut aussi sauvegarder la culture, en développant le système scolaire et universitaire dans la fidélité à l’histoire et à l’identité.

En ce qui concerne la politique sociale, le Synode a réservé les places les plus importantes à la crise de l’habitat et les soins de santé.

• La dimension politique:

Appel à un Etat de droit et au rétablissement de la souveraineté territoriale, comme fruit de la paix. Fin de l’occupation israélienne. Départ des troupes syriennes. Indépendance et souveraineté: «Rien n’est plus démoralisant pour le peuple libanais que le sentiment qu’il n’est plus maître de son destin». Avec le retour à la paix, appel à un strict respect des droits de l’homme; l’égalité de tous devant la loi et le rétablissement de la Justice. Le retour des déplacés fait partie du processus de restructuration du Liban.
Le Synode qui s’est tenu entre le 26 novembre et le 14 décembre 1995 s’était conclu, comme se concluent toutes les assemblées synodales, par un message final adressé par les Pères du Synode à ceux pour lequel cette initiative était destinée. Cet appel a, par certains de ses aspects, fait couler beaucoup d’encre, car il mentionnait spécifiquement le Liban comme pays de...