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Actualités - OPINION

Bienvenue à sa sainteté

Par Charles HELOU

Sur cette terre qui est la patrie commune de communautés religieuses unies par une même foi en Dieu, un même attachement à la primauté du spirituel et une même volonté de vie paisible et fraternelle, nous accueillons tous — sans distinction de croyances ni de rites — la présence de Votre Auguste personne, comme une bénédiction.
Nous l’accueillons aussi comme une grande espérance.
En acceptant notre invitation, en vous mêlant à nous, Votre Sainteté nous manifeste une sollicitude qui, pour le Liban, comme pour tous les pays, est un gage visible de paternelle compréhension et de justice.
Nous savons, en particulier combien ce pays, qui, par tradition et par vocation, associe son sort au sort du droit dans le monde — (en affirmant ainsi les conditions de sa vie nationale et de son rôle régional et international) —, est cher au Saint-Siège, avec lequel il entretient les plus cordiales relations. Ces sentiments, si favorables à notre égard, et dont nous avons déjà tous eu, en des circonstances variées, bien des témoignages, nous ouvrent constamment une large audience pour les justes causes que nous défendons.
Mais voici le matin de la rencontre avec le Saint-Père lui-même, le matin de la communion immédiate, de l’allégresse générale. Et pour moi qui garde le souvenir de tant de marques de bienveillance de Votre Sainteté, c’est un heureux privilège que de pouvoir exprimer publiquement, en ce jour, dans mes souhaits de bienvenue, la déférence et la vénération que tous les membres de notre grande famille libanaise éprouvent pour le représentant et le dépositaire des valeurs morales dont ils connaissent et mesurent tous également la noblesse et la nécessité.
Nous savons que chacun des propos du pape Jean-Paul II (et même de ses interrogations) conduit à une réponse bouleversante.
«Qu’as-tu fait de ton baptême»? demandait-il en France.
Il peut nous le demander aussi au Liban.
Il y avait là, déjà, un appel à un examen de conscience. Si chacun de nous s’interrogeait ainsi, il en arriverait peut-être à tout un bouleversement de sa manière de penser et d’agir. Qu’avons-nous fait envers nous-mêmes ? Envers notre famille? Envers notre peuple? Envers les baptisés et non-baptisés de notre Liban, envers l’Eglise et envers l’Etat?

Le pape venant au Liban: voici l’occasion de nous préparer à tout recommencer, à tout réexaminer, à partir du premier sacrement en prévision du dernier. Ce qui importe, c’est de savoir que toutes nos fautes, toutes nos défaillances peuvent être effacées dans une éblouissante lumière. Nous voulons transmettre à Sa Sainteté les prémices de l’accueil que nous lui réservons.
Il n’aura pas besoin des confidences de ses compagnons de route pour dire en partant de chez nous: «Ce Liban auquel nous lient tant de souvenirs et tant d’espérances, nous aime vraiment! Vraiment!…»
Par Charles HELOUSur cette terre qui est la patrie commune de communautés religieuses unies par une même foi en Dieu, un même attachement à la primauté du spirituel et une même volonté de vie paisible et fraternelle, nous accueillons tous — sans distinction de croyances ni de rites — la présence de Votre Auguste personne, comme une bénédiction.Nous l’accueillons aussi...