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Actualités - CHRONOLOGIE

Les syndicats libanais et arabes accentuent les pressions juridiques sur le gouvernement

Soumis aux pressions du pouvoir, les syndicats hostiles au gouvernement ont décidé de porter la bataille devant les tribunaux. Tous les jours, de nouvelles plaintes sont présentées par des fédérations libanaises et arabes aux autorités compétentes dans l’espoir d’annuler les élections du 24 avril dernier qui ont porté à la tête de la centrale syndicale une direction jouissant de la reconnaissance — et du soutien — du ministère du Travail.
La Fédération internationale des syndicats arabes, basée à Damas, a présenté hier une plainte contre le gouvernement libanais devant la commission des libertés publiques de l’Organisation arabe du travail. La Fédération internationale, présidée par M. Hassan Jammam, accorde son soutien totale à la CGTL conduite par M. Elias Abou Rizk et refuse de reconnaître la légitimité de la direction de M. Ghanim Zoghbi, président de la branche syndicale appuyée par le gouvernement. La Fédération arabe avait déjà présenté, la semaine dernière, une plainte similaire auprès du Bureau international du Travail, basé à Genève.
Dans le texte de la plainte, la Fédération arabe accuse le gouvernement libanais d’avoir porté atteinte aux libertés publiques et syndicales et d’être directement intervenu dans les affaires des syndicats en favorisant l’élection à la tête de la CGTL d’un Conseil exécutif proche du pouvoir.
«La délégation de la Fédération, invitée par la CGTL pour assister aux élections du 24 avril, a été surprise, à son arrivée au siège de la centrale syndicale, par la présence massive des forces de l’ordre, écrit M. Jammam. Les policiers et les soldats étaient déployés en grand nombre devant l’entrée du siège des syndicats et dans les ruelles qui y mènent».
Le texte de la plainte mentionne également «l’intervention des Forces de sécurité intérieure (FSI) lors des élections de la Fédération des syndicats du Liban-Sud le 11 avril dernier pour permettre l’arrivée à la tête de ces syndicats d’une direction loyaliste. Cela s’est passé après l’arrestation d’un certain nombre de syndicalistes-électeurs et de journalistes qui ont été retenus toute la journée au poste de police».
La plainte énumère méthodiquement «les ingérences du pouvoir dans les affaires syndicales, depuis l’intervention dans la distribution des responsabilités au sein du Conseil exécutif de la Fédération des syndicats pétroliers, jusqu’à la décision du ministère du Travail d’intégrer à la CGTL cinq fédérations non reconnues par la centrale».
Le texte précise en outre que les FSI ont empêché la délégation de la Fédération arabe, les représentants de l’Organisation internationale du Travail, de la Confédération internationale des syndicats libres et les journalistes, de pénétrer dans les locaux de la CGTL pour assister au scrutin. Il indique enfin que les forces de l’ordre ont «pris d’assaut à plusieurs reprises les locaux de la CGTL et y ont agressé des syndicalistes dont le président de la CGTL, M. Elias Abou Rizk».

L’affaire des cinq
fédérations

D’un autre côté, des développements ont été enregistrés sur le plan des fédérations (proches du mouvement Amal) intégrées à la CGTL sur décision du ministère du Travail.
La Fédération des syndicats unis, (alliée à M. Abou Rizk), a présenté une plainte auprès du tribunal de première instance présidé par le juge Nehmé Lahoud, pour l’annulation de la décision du ministère. La même plainte avait été rejetée le 23 avril par le Conseil d’Etat pour incompétence.
Dès la réception de la plainte, M. Lahoud a décidé de réduire les délais en donnant au défenseur (la Fédération libanaise des syndicats mécaniques et électriques) six jours pour répondre.
La Fédération des syndicats unis demande l’arrêt de l’exécution de la décision du ministère qui doit être considérée comme «nulle et non avenue». Elle estime que «le statut interne de la CGTL, notamment l’article 3, stipule que l’acceptation de nouvelles fédérations au sein de la centrale syndicale est du ressort de son Conseil exécutif (...)».
Soumis aux pressions du pouvoir, les syndicats hostiles au gouvernement ont décidé de porter la bataille devant les tribunaux. Tous les jours, de nouvelles plaintes sont présentées par des fédérations libanaises et arabes aux autorités compétentes dans l’espoir d’annuler les élections du 24 avril dernier qui ont porté à la tête de la centrale syndicale une direction...