Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Dans une lettre ouverte au souverain pontife Les avocats de Geagea exhortent le pape à encourager une réconciliation nationale

Trois des principaux avocats du leader des «Forces libanaises», M. Samir Geagea, Mes Edmond Naïm, Issam Karam et Edmond Rizk, ont adressé au pape Jean-Paul II, au nom de tous les avocats de M. Geagea, une lettre ouverte dans laquelle ils exhortent le Saint-Père à stimuler, à l’occasion de sa prochaine visite au Liban, une véritable réconciliation nationale entre Libanais.
Mes Naïm, Karam et Rizk ont rappelé dans leur lettre ouverte les conditions de détention de M. Geagea, mettant l’accent, en outre, sur le fait qu’en dépit de l’approbation de l’accord de Taëf et de l’adhésion des F.L. au projet de réédification de l’Etat au Liban, la réconciliation nationale ne s’est toujours pas réalisée et la paix civile n’a pas encore été instaurée dans le pays. Nous reproduisons ci-dessous le texte du message des avocats de M. Geagea:
«C’est meurtris par l’épreuve continue endurée par le Liban, épreuve qui a fait en 22 ans de guerres destructrices des dizaines de milliers de martyrs et de victimes et qui a forcé à l’exode un million de citoyens de toutes les communautés et régions, que nous nous associons à l’accueil national réservé à Votre Sainteté. Nous nous adressons à vous en votre qualité de Père spirituel et de Bon Pasteur.
«Votre Sainteté,
«Il y a près de huit ans, une initiative libano-arabo-internationale a abouti à l’approbation du document d’entente nationale qui avait pour but de réaliser une réconciliation générale, d’instaurer la paix civile, et de réédifier les institutions de l’Etat sur base de l’égalité entre tous, de manière à préserver la souveraineté et l’indépendance et à garantir un avenir meilleur pour les générations futures».
«Saint-Père,
«La réconciliation entre les Libanais ne s’est toujours pas réalisée jusqu’à présent, et la paix civile n’a pas été instaurée, ce qui porte préjudice à l’unité de l’entité libanaise. Tout comme vos prédécesseurs, vous considérez cette entité libanaise comme un exemple unique de dialogue entre les idéologies et de complémentarité entre les civilisations».
«Nous ne voulons rien ajouter de plus à ce que Votre Sainteté sait, sans aucun doute, déjà. Nous ne voulons rien ajouter à ce qui est rapporté par l’opinion publique locale et étrangère, ou à ce qui est exprimé par les chefs spirituels des différentes communautés, dans leurs déclarations et dans leurs homélies. Mais nous savons que vous désirez donner à votre visite, de par votre message sacré, une dimension historique et une portée pastorale en stimulant une véritable réconciliation entre les Libanais et en favorisant la consolidation de la paix civile ainsi que l’instauration d’une unité nationale.
«Votre Sainteté,
Nous souhaitons vous exprimer la vive inquiétude qui se manifeste au sujet des poursuites engagées contre notre client, le Dr Samir Geagea, qui fut l’un des premiers à se rallier au projet de réédification de l’Etat au Liban. Il est l’un de ceux à qui revient directement le mérite d’avoir mis fin à l’état de guerre dans le pays. Il a refusé à deux reprises un poste ministériel pour des raisons que nul n’ignore. Il a été mis aux arrêts il y a plus de 1100 jours dans une cellule exiguë, située sous terre. Il ne reçoit ni la lumière du soleil ni l’air pur. Il n’est pas autorisé à correspondre avec l’extérieur ou à avoir accès à un quelconque moyen d’information.
«Saint-Père,
Votre mission apostolique constitue un symbole d’espoir pour l’Humanité. Nous nous adressons à vous en votre qualité de haute instance religieuse, d’autorité morale internationale, et de pivot de la conscience humaine. Nous sollicitons votre soutien sacré afin d’aboutir à la réconciliation requise, à l’instauration de la paix civile et à la réalisation de l’égalité entre les Libanais, conformément aux principes définis dans le document d’entente nationale et stipulés dans la Constitution. Nous implorons le Tout-Puissant afin qu’Il purifie les cœurs et restaure la lumière pour que le Liban puisse recouvrer son unité et poursuivre sa mission en tant que patrie civilisée».
Par ailleurs, le Rassemblement pour le Liban (RPL, proche du général Michel Aoun) a adressé également au Saint-Père une lettre ouverte dans laquelle il dénonce «les deux occupations israélienne et syrienne», soulignant que la visite du souverain pontife incarne pour les Libanais «l’espérance en une souveraineté retrouvée, affranchie de toute tutelle étrangère, qu’elle vienne du Sud ou de l’Est».
«Vous allez à la rencontre d’un peuple perdu et sans berger, pour qui cette visite incarne l’Espérance, souligne notamment le message du R.P.L., l’espérance de liberté, d’indépendance, espérance d’une souveraineté retrouvée, affranchie de toute tutelle étrangère, qu’elle vienne du Sud ou de l’Est. Qu’elle se manifeste par le bruit des canons ou une mainmise politique sur un gouvernement fantôme, une occupation reste une occupation, avec son lot quotidien d’humiliations et de souffrances».
«L’occupation du Sud-Liban par Israël fait chaque jour d’innocentes victimes, dont la mort ne sert qu’à satisfaire les démons sécuritaires de l’Etat d’Israël. Le massacre de Cana, au cours duquel des dizaines de civils ont perdu la vie, il y a à peine un an, en est la tragique illustration.
Il n’est probablement pas nécessaire de vous décrire la situation du reste du pays qui, occupé par la Syrie, survit dans un contexte politique, social et économique tragiquement semblable à celui de votre pays natal la Pologne, durant les décennies d’oppression communiste.
Vous allez fouler une terre meurtrie, où un peuple sans voix attend que votre parole porte son espoir».
«Votre parole pourrait être pragmatique et diplomate, acclamée dans les chancelleries, ou une parole de Vérité, qui stigmatiserait les occupations qui oppriment le peuple dans son âme et dans son corps».
«C’est au citoyen polonais qui a souffert de l’occupation que nous nous adressons, à celui qui connaît le prix de la liberté, et qui n’a jamais faibli dans son rôle de témoin et d’apôtre».
Trois des principaux avocats du leader des «Forces libanaises», M. Samir Geagea, Mes Edmond Naïm, Issam Karam et Edmond Rizk, ont adressé au pape Jean-Paul II, au nom de tous les avocats de M. Geagea, une lettre ouverte dans laquelle ils exhortent le Saint-Père à stimuler, à l’occasion de sa prochaine visite au Liban, une véritable réconciliation nationale entre Libanais.Mes...